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Caisse de dépôt et de gestion (Maroc)

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Caisse de dépôt et de gestion
logo de Caisse de dépôt et de gestion (Maroc)
illustration de Caisse de dépôt et de gestion (Maroc)

Création
Fondateurs Mamoun Tahiri
Forme juridique Établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière
Slogan Pour le Maroc Avenir
Siège social Rabat, quartier Hassan.
Drapeau du Maroc Maroc
Direction Khalid Safir (DG)
Activité Fonds de pensionVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 6 770 collaborateurs (2020)
Site web www.cdg.ma

La Caisse de dépôt et de gestion du Maroc ou CDG créée en 1959, est une institution financière publique qui gère l'épargne à long terme au Maroc.

La CDG gère la Caisse nationale de retraites et d’assurances (CNRA) qui, à son tour, gère le régime collectif d'allocation de retraite (RCAR)

L’épargne collectée par la CDG correspond notamment aux fonds des réserves de la CNSS, de la Caisse d'épargne nationale, des fonds de consignations et des fonds provenant des professions juridiques.

Elle est un important investisseur dans le pays, et possède des filiales opérant dans divers secteurs de l'économie.

Son directeur est Khalid Safir depuis le 13 juillet 2022.

La CDG est fondée en Mars 1959, au lendemain de l’indépendance du Maroc, par Mamoun Tahiri, ministre des Finances du gouvernement d’Abdallah Ibrahim.

Le gouvernement Abdallah Ibrahim lance aussi l'instauration du dirham marocain et la fondation de Bank Al-Maghrib. La création de la CDG s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à la fois à recouvrer l’indépendance économique du pays et à le doter d'instruments nécessaires à son développement.

Les objectifs de la CDG sont, d'après son dahir fondateur[1]  :

  • « assurer la gestion des deniers et la conservation des valeurs appartenant aux fonds ou organismes qui y sont tenus ou qui le demandent » ;
  • « recevoir les consignations administratives et judiciaires, ainsi que les cautionnements » ;
  • « gérer les caisses ou services spéciaux qui peuvent lui être confiés ».

Des filiales sont créées, comme la Compagnie générale immobilière (CGI) ou la Société centrale de réassurance (SCR).

Années 2000

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En 2001, la nomination d’un nouveau directeur, Mustapha Bakkoury, marque un tournant dans l’histoire de la CDG. Il a une formation d’ingénieur diplômé des grandes écoles françaises et une carrière essentiellement passée au sein de la banque BMCI.

Son profil contraste avec celui de ses prédécesseurs, souvent issus de la haute fonction publique et notamment du ministère des Finances.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi bancaire de 2006, la CDG est soumise aux directives de Bank Al-Maghrib (BAM) car elle est considérée comme organisme assimilé à un établissement de crédit.

En 2016, dans le cadre de la COP 22 qui se tient alors à Marrakech, la CDG rejoint le think tank I4CE[2].

La CDG a adopté en une nouvelle stratégie prévoyant de nouveaux positionnements en ligne avec les enjeux économiques du Maroc. Elle intervient désormais en tant qu’expert pour compte de l’État et d’acteurs tiers, en tant que financeur des collectivités territoriales et des PME et en tant qu’investisseur stratégique tourné vers le développement du tissu productif dans des secteurs clés de l’économie marocaine[source secondaire souhaitée].

En , La Caisse des dépôts et de gestion lance « 212 Founders ». Un programme qui vise à aider les start-up locales en fournissant une aide financière allant de trois à dix millions de dirhams[3].

Organisation et gouvernance

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La CDG est régie par les textes juridiques suivants :

  • Le dahir no 1-59-074 de 1959 instituant une Caisse de dépôt et de gestion;
  • Le dahir no 2-60-058 de 1960 relatif à l'organisation financière et comptable de la Caisse de dépôt et de gestion[4];
  • La loi no 34-033 sur les établissements de crédit (2006).

Le dahir de création de la CDG a institué une commission de surveillance, comme organe de gouvernance de la Caisse, chargée du contrôle de ses opérations et d’émettre des avis sur toutes ses orientations.

Elle est composée de cinq personnes :

  • Deux membres de la Cour suprême désignés par le ministre de la Justice ;
  • Le ministre de l’Économie ou un représentant ;
  • Le ministre des Finances ou un représentant ;
  • Le gouverneur de Bank Al-Maghrib ou un représentant.

La commission de surveillance doit présenter chaque année un rapport sur la gestion financière et sur l’activité de la CDG. Ce rapport est publié au Bulletin officiel.

La Commission de surveillance ne jouit cependant pas de pouvoirs de décision. Son rôle est essentiellement consultatif. Elle n’exerce aucun droit de regard préalable sur les stratégies projetées par la direction, ni sur les décisions du groupe.

Le dahir de création de CDG confère au directeur général des pouvoirs de gestion très étendus. Il décide de toutes les opérations en matière d’investissement, de recrutement et de nomination et même de création et suppression de structures.  

Rapport de la Cour des comptes

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En 2018, la Cour des comptes consacre un long rapport à la CDG[5].

Elle souligne notamment :

  • La concentration du pouvoir : La Cour souligne que le directeur général de la CDG dispose de trop de pouvoir concentré, sans conseil d'administration validant ses décisions. Elle recommande aux pouvoirs publics de procéder à la refonte du cadre juridique régissant CDG, de manière qu’il puisse se conformer aux meilleures pratiques de gouvernance[5].
  • La création de filiales non autorisées : La Cour relève que la CDG n'a pas respecté l’obligation légale d’obtenir l’autorisation du chef du gouvernement tel que exigé par l’article 8 de la loi no 39-89 afin de transférer d'entreprises publiques au secteur privé. Elle cite les filiales CG Parking, Immolog, Med Resort et Arribat Center[5].
  • Un déficit structurel dans le tourisme : De 2008 à 2017, l’activité touristique enregistre des résultats négatifs et une participation structurellement négative au résultat du groupe CDG[5].
Nom Début de mandat Fin de mandat
1 Mamoun Tahiri
2 Ahmed Bennani
3 Ahmed Benkirane
4 Hassan Ababou
5 Abdelkamel Reghaye
6 M’fadel Lahlou
7 Khalid El Kadiri
8 Mustapha Bakkoury
9 Anass Houir Alami
10 Abdellatif Zaghnoun 13 juillet 2022
11 Khalid Safir 13 juillet 2022

Filiales et participations

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La CDG joue un rôle important dans l'économie marocaine et elle détient plusieurs participations.

Ses participations les plus connues sont la Société Centrale de Réassurance, Medi1 TV, CIH Bank, Université Internationale de Rabat, la Bourse de Casablanca, la Lydec, Orange Maroc, MED-Z, la Loterie nationale, Arribat Center, CDG Capital et la Compagnie Générale Immobilière (CGI)[source secondaire souhaitée].

Liens externes

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Notes et références

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  1. « Dahir n° 1-59- 074 », sur Cabinet Bassamat Laraqui, bulletin officiel 1959
  2. « « Moi Jacques Roubaud, je ne suis ici que celui qui tient la plume… ». Absence/enquête/quête de la forme-roman dans le cycle d’Hortense Daniela TONONI 117 », dans Absence, enquête et quête dans le roman francophone, Peter Lang (ISBN 9783035260984, lire en ligne)
  3. « Maroc : la CDG au chevet des start-up avec le programme « 212 Founders » », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  4. « Bulletin officiel 2469 »
  5. a b c et d « Caisse de Dépôt et de Gestion - Contrôle de la Gestion », sur Cour des Comptes,