Cérusite

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Cérusite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]
Image illustrative de l’article Cérusite
Général
Nom IUPAC Carbonate de plomb(II)
Numéro CAS 598-63-0
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CO3Pb PbCO3
Identification
Masse formulaire[2] 267,2 ± 0,1 uma
C 4,5 %, O 17,96 %, Pb 77,55 %,
Couleur incolore, blanche, grise,
bleue ou verte
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Dipyramidal ;
Pmcn
Macle Très commun sur {110}
Clivage bon à {110} et {021}
Cassure conchoïdale
Échelle de Mohs 3 - 3,5
Trait blanc
Éclat adamantin, vitreux, résineux
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,803
β=2,074
γ=2,076
Biréfringence Δ=0,273 ; biaxe négatif
Fluorescence ultraviolet oui (Jaune)
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Masse volumique 6,6 g·cm-3[3] g/cm3
Densité 6,58
Température de fusion 315 °C (décomposition)[3] °C
Fusibilité Brunit puis fond facilement
Solubilité Dans l'acide nitrique étendu avec effervescence
Propriétés physiques
Radioactivité aucune
Précautions
Directive 67/548/EEC
SIMDUT[4]
D2A : Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques
D2A,

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.
Cérusite - Corrèze France

La cérusite (ou cerussite) est une espèce minérale composée de carbonate naturel de plomb de formule (PbCO3), pouvant contenir comme impuretés des traces de Sr, Zn, Cu ; cristallisant dans le système cristallin orthorhombique, groupe d'espace Pmcn.

La cérusite est normalement presque membre terminal pur, le calcium pouvant remplacer le plomb jusqu'à 3 mol % environ.
C'est un minéral hautement toxique car le plomb de ce composé devient en phase de digestion (ou dans un sol acide) très bio accessible et bioassimilable [5],[6].

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Première description moderne par Wallerius sous le nom de Minera plumbi spathacea en 1747[7], mais elle fut nommée et décrite par Wilhelm Karl Ritter von Haidinger en 1845[8], le nom dérive du latin « cerussa » : blanc de plomb, nom donné par Pline l'Ancien au carbonate de plomb synthétique.

Topotype[modifier | modifier le code]

Province de Vicenza, Vénétie, Italie.

Gîtologie[modifier | modifier le code]

C'est un minéral commun dans la zone d'oxydation supérieure des gisements de galène, parfois formé par altération d'anglésite (PbSO4). Associée avec l'anglésite, la galène, l'hydrocérusite, la limonite, la malachite, la phosgénite, la pyromorphite et la smithsonite.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 5.195, b = 8.436, c = 6.152, Z = 4 ; V = 269.61
  • Densité calculée = 6,58 g/cm3

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

Elle fait partie d'un groupe isostructurel :

Groupe de l'aragonite :

Variétés[modifier | modifier le code]

  • argentiferous cerussite, et chrome-cerussite, sont deux variétés très contestées qui sont en fait plutôt des mélanges avec l'argent pour l'une avec des traces de corps organiques pour l'autre.
  • zincian cerussite (Synonyme iglésiasite) est une variété zincifère de formule (Pb,Zn)CO3, rencontrée en Sardaigne (Miniera Monteponi, Iglesias, Carbonia-Iglesias, Sardaigne, Italie)[9]

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • Attention le nom international retenu par l’IMA est cerussite et non cérusite qui est une dénomination purement francophone.


Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Allemagne
Grube Friedrichssegen, Frücht, Revier Bad Ems, Lahntal, Rhénanie-Palatinat [13]
  • Belgique
Mine de plomb Longvilly, Bastogne, Province de Luxembourg[14]
  • Canada
Francon quarry, Montréal, Québec[15]
  • France
Mine "Les Farges", Ussel (Corrèze). Fermée en 1981, elle a donné de nombreux spécimens de pyromorphite très appréciés des collectionneurs[16].
Mine de Saint-Salvy, Saint-Salvy-de-la-Balme, Tarn, Midi-Pyrénées [17]
Mine de Salsigne, Salsigne, Mas-Cabardès, Carcassonne, Aude, Languedoc-Roussillon [18]
  • Maroc
Mine de Mibladen, Midelt, Province de Khénifra, Région de Meknès-Tafilalet
  • Namibie
Tsumeb West Mine (Tsumcorp Mine), Tsumeb, Région d'Otjikoto (Oshikoto)[19]

Utilité[modifier | modifier le code]

Minerai de plomb et accessoirement d'argent. De grandes masses sont exploitées dans le Kazakhstan et en Russie.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

  • France
  • Monde

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a et b CARBONATE DE PLOMB, Fiches internationales de sécurité chimique
  4. « Carbonate de plomb » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  5. Direction générale de la santé () Sites potentiellement pollués par le plomb / Retours d’expérience et recommandations ; voir p 95/103
  6. Sébastien Denys, Julien Caboche, Karine Tack et Patrice Delalain, « Bioaccessibility of lead in high carbonate soils », Journal of Environmental Science and Health, Part A, vol. 42, no 9,‎ , p. 1331–1339 (ISSN 1093-4529 et 1532-4117, DOI 10.1080/10934520701435569, lire en ligne, consulté le )
  7. Wallerius, J.G (1747) Mineralogia, eller Mineralriket. Stockholm: 295 (as Minera Plumbi spathacea).
  8. Haidinger, Wm. (1845) Handbuch der bestimmenden Mineralogie. Vienna: 503 (as Cerussit).
  9. Forti, P., Perna, G. (1988): Genesi della Monteponite di Monteponi (CA) - Rivista Min. Italiana, Milano, fasc. 1, p. 45-49.
  10. « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
  11. Traité élémentaire de Minéralogie, second édition, 2 volumes: 2: 363.
  12. French edition of “Mineralogia, eller Mineralriket.” 2 volumes, Paris: 1: 536.
  13. Möhn, G., Frohwein, J. & Blaß, G. (2009): Neue Mineralfunde von der Grube Friedrichssegen bei Bad Ems. Lapis 34 (5), 35-40; 58.
  14. Jo Bourdeaudhui: "Pyromorfiet - Longvilly". Nautilus Info 1987, no. 4, 192-198
  15. Tarassoff, P., Horvath, E. and Pfenninger-Horvath, E. (2006): Francon Revisited. Mineralogical Record 37 (3): 257-263
  16. Brousse, A. (1982): Famous Mineral Localities. Les Farges mine. Mineralogical Record 13 (5), 261-68
  17. Galvier J. et Gautron L. (1995), Le Règne Minéral, no 6, p. 42-46
  18. Didier Descouens, « Les Minéraux de Salsigne (Aude) », in Monde et minéraux, no. 72, 1986, p. 20-22
  19. MinRecord 28:124