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Bimétallisme

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Le bimétallisme est un système monétaire reconnaissant deux parités métalliques légales.

Pièces de 20 francs en or et 5 francs en argent, époque de la Seconde République française. Poids 6,41 et 24,94 g. Le rapport de l'or à l'argent est de 1:15,5.

D'un point de vue historique et économique, le bimétallisme comprend des métaux précieux comme l'or et l'argent, servant aux échanges et transactions, et s'oppose au monométallisme, qui ne garantit la légalité que d'un seul métal. Il fut tout d'abord supplanté par l'or du fait de la loi de Gresham, selon laquelle la mauvaise monnaie chasserait la bonne, mais la rareté de l'or a rapidement contraint à prendre en compte l'argent métal comme une autre réserve de valeur.

Selon Hérodote, Crésus, roi de Lydie, décide d'émettre deux monnaies, l'une en or pur, l'autre en argent (ou en électrum). L'adoption progressive de l'usage monétaire par les cités situées au Moyen-Orient puis dans la confluence de la Grande Grèce voit s'établir l'usage de monnaies en or et en argent, ou en argent et en bronze, système plus courant, avec un usage exceptionnel de l'or, au poids ou frappé.

Sous l'Empire romain, l'aureus possédait la plus grande valeur, mais le système reposait en partie sur le sesterce.

Le Haut Moyen Âge voit l'argent prendre le pas sur l'or en Europe occidentale, du fait de difficulté d'approvisionnement pour ce dernier[1]. Durant les siècles suivants, l'Europe connaît une augmentation considérable des quantités d'argent métal en circulation du fait de nouvelles mines découvertes en Bohême : au XVIe siècle, l'or des Amériques arrivant par galions entiers renverse la tendance. Le rapport entre l'or et l'argent se situe entre 12 et 17 : il faut en moyenne 15,5 parts d'argent métal pour obtenir une part d'or métal.

À la fin du règne de Louis IX, les réformes monétaires du roi s'échelonnent de 1262 à 1270, marquent une date dans l'histoire monétaire de la France[2]. La plus spectaculaire est la reprise, après cinq siècles, de la frappe de l'or, le retour au bimétallisme de l'Antiquité et du haut Moyen Âge, qui faisait entrer la Chrétienté latine dans le club restreint des ensembles économiques et politiques bimétallistes : Byzance et l'Islam[3].

Citons les grandes cités marchandes italiennes. Lucques, peu avant 1246, Gênes, en 1252 (genovino), surtout Florence, à partir de 1253, avec le fiorino et Venise, à partir de 1284, avec le ducat font une entrée fracassante et durable dans l'emploi de la monnaie d'or pour le grand commerce international[4] et la collecte des impôts publics des monarchies occidentales.

La Conquête de l'Ouest en a fait un thème politique majeur aux États-Unis : la ruée vers l'or californien commence en 1848 et bouleverse l'économie mondiale.

Le Japon, à la suite de l'ouverture du pays dans les années 1850, perd une bonne partie de son stock d'or du fait du taux de change or-argent inférieur à celui pratiqué en Europe (1 pour 6 au Japon, 1 pour 15 en Europe)[5].

L'explosion de la production d'or en Afrique du Sud, au Canada et en Alaska dans les années 1890 a mis définitivement fin au bimétallisme, déjà secoué par l'adoption de l'étalon-or en Europe à partir de 1870.

Chronologie au XIXe siècle

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Notes et références

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  1. Joël Chandelier, L'Occident médiéval : D'Alaric à Léonard (400 - 1450), Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 700 p. (ISBN 978-2-7011-8329-9), chap. 4 (« Une société nouvelle (500-900) »), p. 193-194.
  2. Étienne Fournial, Histoire monétaire de l'Occident médiéval, éd. Fernand Nathan, 1970, 191 p. (ASIN B005EPMS9W).
  3. Saint Louis, § La « bonne » monnaie, Jacques Le Goff, p. 285-287
  4. Le commerce au Moyen Âge.
  5. Hiroyuki Ninomiya (préf. Pierre-François Souyri), Le Japon pré-moderne : 1573 - 1867, Paris, CNRS Éditions, coll. « Réseau Asie », (1re éd. 1990), 231 p. (ISBN 978-2-271-09427-8, présentation en ligne), chap. 7 (« La fin du shogunat »), p. 217.
  6. "The History of the Comstock Lode 1850-1920", par Grant H. Smith, Editions du Bureau of Mines & Geology, 1954 page 153