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Bataille de Monthermé

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Bataille de Monthermé
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue sur le fleuve de la Meuse à Monthermé.
Informations générales
Date du 13 au
Lieu Monthermé et ses environs, France
Issue Victoire stratégique allemande
Belligérants
Drapeau de la France France Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Commandants
Drapeau de la France Général André Georges Corap
Drapeau de la France Général Portzert
Drapeau de la France Général Libaud
Drapeau de la France Général Lhéritier
Drapeau de l'Allemagne Georg-Hans Reinhardt
Drapeau de l'Allemagne Werner Kempf
Drapeau de l'Allemagne Adolf Kuntzen
Forces en présence
Drapeau de la France 9e armée :
102e division d'infanterie de forteresse (DIF)
(41e corps d'armée de forteresse)
61e division d'infanterie
Drapeau de l'Allemagne XLI. Armee-Korps (mot.) :
6e Panzerdivision
8e Panzerdivision
Soutien aérien de la Luftwaffe

Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France

Batailles




Percées de la Meuse et rupture du front belge :


Tentatives de contre-attaques alliées :


Défense des ports de la Manche et rembarquement britannique à Dunkerque :


Effondrement de la Ligne Weygand, avancée allemande sur la Seine et évacuation des troupes alliées :


Front italien et percée allemande dans le Sud :

La bataille de Monthermé est livrée entre l'Armée française et les Allemands du 13 au pour le contrôle de Monthermé et de ses environs dans le département des Ardennes en France au début de la campagne de France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Monthermé constituait l'un des trois points de passage principaux de la Meuse par la Wehrmacht, concurremment avec Sedan et Dinant.

Contexte historique

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En vue de la bataille de France qu'ils s'apprêtent à déclencher le , les Allemands prévoient dans leur plan (Fall Gelb) que la zone de Monthermé soit l'un des trois points de passage de leurs Panzer-Divisionen sur la Meuse[1],[Note 1] sur laquelle repose la ligne principale de résistance prévue par le généralissime Maurice Gamelin ; c'est le XLI. Armee-Korps (mot.) de Georg-Hans Reinhardt qui doit passer dans le secteur de Monthermé. L'isthme de Monthermé constitue un point faible dans la défense française du secteur, affecté au II/42e demi-brigade de mitrailleurs coloniaux[Note 2] (II/42e DBMC)[2]. du commandant Verdier : le haut commandement a en effet tenu à ce que la défense s'appuie le long du cours d'eau, refusant, comme le voudrait Verdier, d'abandonner l'isthme en ne défendant que sa base[3]. La défense de l'isthme (essentiellement 5e compagnie (lieutenant Barbaste) du II/42e DBMC[3]) a donc du s'étaler tout le long de la Meuse (soit 9 000 m[3]) au lieu d'être concentrée sur une portion réduite (1 200 m[3]), ce qui avec le manque d'effectifs et de moyens, donne une défense légère dont ses sept blocs[Note 3] et deux tourelles mitrailleuses blindés ne peuvent se couvrir les uns les autres[4],[5]. Le à 7h, après le repli des éléments de cavalerie situés sur la rive droite, le pont de Monthermé est détruit par les Français, cependant ses superstructures métalliques émergent de la Meuse[6].

Déroulement de la bataille

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Les Allemands passent la Meuse et prennent Monthermé le 13 mai 1940

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Les Allemands de l'une des deux Panzer-Divisionen du XLI. Armee-Korps (mot.), la 6e Panzerdivision[Note 4] de Werner Kempf, arrivent sur la rive droite du fleuve à Monthermé le et ils investissent immédiatement les habitations de la rive droite[5]. Les mitrailleuses françaises réagissent et les empêchent de s'approcher plus du fleuve, ainsi que l'artillerie de 155 mm, celle-ci ne tirant que légèrement, ignorant l'importance des forces allemandes qui s'approchent et de l'attaque qu'ils préparent[5]. Les chars de la 6e Panzerdivision arrivent à leur tour : les Panzer IV s'installent sur les hauteurs pour soutenir l'attaque tandis que les Panzer II et III, plus légèrement armés, attaqueront avec les fusiliers allemands[5]. L'aviation allemande intervient également, succédant bombardements d'interdictions et de destructions[5],[Note 5].

Après une préparation d'artillerie sur la presqu'île « qui ressemble maintenant à une chaudière »[7], les fusiliers allemands du III./Schützen-Regiment 4 entament la traversée vers 15h, en canots pneumatiques, de part et d'autre du pont détruit la veille[8]. Les Allemands remarquent rapidement que les superstructures du pont, qui dépassent des eaux, peuvent permettre l'établissement d'une passerelle de fortune à l'abri des tirs français qui les gênaient jusque-là considérablement[8] et fait échouer, dans le sang, leurs premières tentatives d'approche depuis les pentes de l'« enveloppe »[9]. Devenus ainsi nombreux à être passés sur la rive gauche, les Allemands isolent et prennent à revers les positions françaises qui tombent les unes après les autres, les blocs étant orientés pour faire feu sur le fleuve, ils ne peuvent se défendre d'une attaque par la terre[4]. Le lieutenant Barbaste communique alors à son supérieur « Situation désespérée. Décide de contre-attaquer avec éléments disponibles en direction de l'observatoire. PA 1, 2 et 3[Note 6] doivent être tombés. Tiendrai jusqu'au bout »[10]. Il trouve la mort au cours de cette action qui échoue[8]. À 19h, l'isthme est entièrement aux mains des Allemands[11]. Dans le même temps, les Allemands se sont dirigés vers la base de l'isthme, où se trouve la ligne intermédiaire, initialement défendue par la 4e compagnie du II/42e DBMC[3]. Ils l'attaquent au soir mais sans succès[9]. Dans la nuit du 13 au 14, un coup au but de l'artillerie française touche finalement la passerelle mais elle sera remise en état[12].

14 mai : les Allemands tenus en échec sur la ligne d'arrêt

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Le 14 au matin, les combats reprennent sans résultats pour les Allemands mais les défenseurs sont également épuisés et à court de ravitaillement[12]. Le III/248e régiment d'infanterie (III/248e RI, commandant Le Coroller) arrive en renfort mais ne peut monter en première ligne à cause du jour, les hommes de ce bataillon reçoivent finalement l'ordre de contre-attaquer mais « le combat en sous-bois les déroute [...] ils sont pris de panique et fuient »[13] ; les artilleurs envoyés en renfort se replient intempestivement et également le II/248e RI dont « les hommes, les officiers même, refluent »[13]. Les Malgaches du II/42e DBMC sont « démoralisés d'avoir vu leurs camarades du 248e refuser de les aider, de les soutenir »[13]. Cependant, au soir du 14, les Allemands n'ont pas réussi à percer la défense française grâce à l'artillerie (391e RAT) qui empêche toute traversée[9].

15 mai 1940 : les Allemands percent

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Dans la nuit du 14 au 15, le Pionier-Bataillon 57 met en service un pont, les chars peuvent ainsi passer sur l'autre rive et dès l'aube la 1./Panzer-Regiment 11 peut lancer une attaque avec le II./Schützen-Regiment 4[14]. Manquant d'armes antichars et d'hommes (10 000 soldats de la 102e DIF ayant battu en retraite, la 61e DI connaissant un destin similaire[15]), la défense cède enfin, la Kampfgruppe Esebeck fonce alors vers Montcornet qu'elle atteint dans l'après-midi, faisant de très nombreux prisonniers[16].

Conséquences

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Au , les panzers de Reinhardt étaient parvenus à avancer de 59,5 kilomètres derrière la rive gauche de la Meuse, en profondeur sur le territoire français. Avec la tête de pont établie à Monthermé ainsi qu'à Dinant et à Sedan, sept Panzerdivisions allemandes se lancent vers la Manche, encerclant les armées alliées dans le nord de la France et en Belgique.

Le plan Dyle qui prévoyait de livrer la bataille décisive qui aurait dû stopper l'invasion allemande en Belgique ne sera ainsi jamais mis en œuvre. Après avoir obtenu la reddition des Néerlandais le , les Alliés reculent sur tous les fronts, hormis quelques succès tels qu'à Arras, Abbeville et à Stonne qui permettent de retarder la Blitzkrieg allemande de quelques jours. Après la défaite à la bataille de la Lys, la Belgique capitule le . Les Britanniques rembarquent précipitamment à Dunkerque tandis que l'armistice est signé entre la France et l'Allemagne le .

Monthermé sera occupée pendant quatre ans, de 1940 à 1944, avant sa libération par les Alliés en .

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Le XIX. Armee-Korps (mot.) de Heinz Guderian doit passer la Meuse dans le secteur de Sedan et le XV. Armee-Korps (mot.) de Hermann Hoth au nord de Dinant.
  2. La demi-brigade est endivisionnée à la 102e division d'infanterie de forteresse, elle-même incorporée au 41e corps d'armée.
  3. De type Barbeyrac, Hugues Wenkin, Monthermé, mai 1940 in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 29
  4. La 8. Panzer-Division, qui devait franchir la Meuse le même jour, est prise dans les itinéraires surchargés et se trouve encore en Allemagne. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 215 et 264
  5. Elle bombarde aussi par erreur la 6e Panzerdivision, faisant plusieurs morts et blessés en plus du matériel détruit.
  6. Le point d'appui 1 (PA 1) « du village » est dans l'ouest de Monthermé, le PA 2 « du confluent » est au niveau du confluent de la Meuse et de la Semois, le PA 3 « du barrage » est au sud du PA 1. Hugues Wenkin, « Monthermé, mai 1940 » in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, carte p. 28 / Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 263

Références

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  1. Hugues Wenkin, Monthermé, mai 1940 in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 21
  2. Les troupes coloniales dans la bataille des Ardennes (10 mai – )
  3. a b c d et e Hugues Wenkin, Monthermé, mai 1940 in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 29
  4. a et b Hugues Wenkin, Monthermé, mai 1940 in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 23
  5. a b c d et e Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 229 à 231
  6. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 208
  7. Témoignage de Heinz Maassen publié dans son livre Über die Maas (1943), cité par Hugues Wenkin, « Monthermé, mai 1940 » in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 31.
  8. a b et c Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 260 à 263
  9. a b et c Hugues Wenkin, « Monthermé, mai 1940 » in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 32 à 35
  10. Cité par Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 260 à 263
  11. Hugues Wenkin, « Monthermé, mai 1940 » in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 35.
  12. a et b Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 342-343
  13. a b et c Rapport de De Pinsun, à l'époque lieutenant-colonel commandant la 42e DBMC. Cité par Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 342-343
  14. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 360
  15. (en) Battle of Montherme - May 13-15, 1940, consulté le 2 mai 2013
  16. Hugues Wenkin, Monthermé, mai 1940 in Batailles & Blindés no 33, octobre-novembre 2009, p. 36 à 38.

Bibliographie

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  • Dominique Lormier, La bataille de France jour après jour mai-juin 1940, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 614 p. (ISBN 978-2-7491-1635-8).
  • Dominique Lormier, Comme des lions : mai-juin 1940, l'héroïque sacrifice de l'armée française, Paris, Calmann-Lévy, , 329 p. (ISBN 978-2-7021-3445-0).
  • Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers tome I : « Über die Maas » (10-), Heimdal.

Liens externes

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