Baptistère des Ariens

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Baptistère des Ariens
Image illustrative de l’article Baptistère des Ariens
Présentation
Nom local Battistero degli Ariani
Culte Catholique romain
Type Basilique
Début de la construction vers 500
Style dominant Byzantin
Protection patrimoine mondial de l'Unesco en 1996
Site web www.musei.emiliaromagna.beniculturali.it/musei/battistero-degli-arianiVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Émilie-Romagne
Ville Ravenne
Coordonnées 44° 25′ 07″ nord, 12° 12′ 08″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Baptistère des Ariens

Le baptistère des Ariens, à Ravenne (en Italie), fut édifié par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale au tournant des Ve et VIe siècles. Les Goths, comme d'autres peuples germaniques, avaient embrassé le christianisme sous la forme prêchée par Arius et considérée comme hérétique à la suite des premiers conciles œcuméniques. Le baptistère devait donc permettre aux Ariens de disposer de leur propre lieu, tout comme les autochtones auxquels était réservé le baptistère des Orthodoxes.

Le baptistère des Ariens compte parmi les huit monuments ravennates qui figurent sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Histoire[modifier | modifier le code]

Ce bâtiment est contemporain de la basilique Sant'Apollinare nuovo. En 565, après la condamnation de l’arianisme, il est converti en oratoire catholique sous l’invocation de sainte Marie. Un monastère grec est construit à côté, au temps de l’exarchat de Ravenne, et le baptistère est placé sous l’invocation de sainte Marie de Cosmedin. Vers l’an 1700, l’édifice devient propriété privée puis en 1914, il est acquis par l’État italien. Les bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale causent la ruine des bâtiments voisins qui l’enserraient de toutes parts. Les chercheurs purent ainsi, pour la première fois, prendre connaissance des détails extérieurs de tous côtés. Comme pour les autres monuments de Ravenne, le sol extérieur ayant été exhaussé au cours de siècles, celui du baptistère se situe à présent à 2,30 mètres au-dessous du niveau du sol.

Description, mosaïques[modifier | modifier le code]

Vue d'ensemble de la coupole
Mosaïque de la coupole, représentant le baptême du Christ au centre, entouré par les apôtres.

Le monument est de forme octogonale avec quatre absidioles ; il possède une coupole décorée d'une mosaïque représentant le baptême du Christ par saint Jean Baptiste. À leur droite, le fleuve du Jourdain, lieu du baptême du Christ, est représenté au travers d'une personnification. Sa tête est ornée de deux pinces de crabe et il porte une outre de cuir de laquelle sort l’eau du fleuve. Au-dessus, le Saint-Esprit est sous la forme d’une colombe dont le bec répand l’eau lustrale. Plus bas, tout autour de la coupole, deux groupes d'apôtres, l'un mené par saint Pierre, l'autre par saint Paul se dirigent vers un trône sur lequel un crucifix précieux est posé sur un coussin de pourpre. Il s'agit du trône de l'Étimasie, qui symbolise le retour du Christ sur Terre.

Toute cette composition est d'une grande similitude avec celle du baptistère des Orthodoxes, sinon dans la facture, tout au moins dans l’inspiration et les grandes lignes. Les murs sont nus, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé[1]. Pendant les recherches archéologiques qui y furent conduites avec déblaiement du sol, on découvrit en effet 170 kilos de tessères[2].

Le baptistère des Ariens était situé à proximité de l’église du Saint-Esprit également construite par Théodoric et initialement nommée Hagia Anastasis (Sainte Résurrection). Cette église, cathédrale des ariens, fut re-consacrée comme cathédrale catholique sous l’invocation de saint Théodore (soldat et martyr d'Amasea in Porto) en 526. Il reste très peu du monument originel depuis sa reconstruction en 1543. Certains historiens pensent que les mosaïques d’origine étaient déjà disparues plus de mille ans avant la reconstruction par les catholiques, du fait de thèmes ariens qui y étaient développés.[réf. nécessaire]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Giuseppe Bovini, Ravenna ville d'art, Edizioni A.Longo,
  • (it) Raffaella Farioli Campanati, Ravenna romana e bizantina, Ravenne,
  • (it) Pierluigi De Vecchi et Elda Cerchiari, I tempi dell'arte, vol. 1, Milan, Bompiani,
  • (it) Clementina Rizzardi, Ravenna Otto Monumenti patrimonio dell'umanità. L'iscrizione di Ravenna nella World Heritage List dell'Unesco, Ravenne, Comune di Ravenna,

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bovini 1966, p. 108
  2. Josef Zykan et Josef Strzygowski-Festschrift, « Zum 70. Geburtstag dargebracht von seinen Schulern », Artibus Asiae, vol. 5, no 1,‎ , p. 90 (ISSN 0004-3648, DOI 10.2307/3250332, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]