Arnaud Ier de Roquefeuil

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Arnaud Ier de Roquefeuil
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Titres de noblesse
Comtor de Nant (d) (?)
- (?)
Successeur
Seigneur de Roquefeuil (d)
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Famille
Père
Mère
Fratrie
Guillaume de Roquefeuil (d)
Raymond II de RoquefeuilVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Béatrice d'Anduze (d) (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants

Arnaud Ier de Roquefeuil, mort après , est un seigneur rouergat du XIIIe siècle, membre de la famille de Roquefeuil-Anduze.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La date de naissance d'Arnaud, parfois Arnal, n'est pas connue en l'état actuel des connaissances. Il est le fils aîné de Raymond Ier et de Guillemette de Montpellier[1],[2].

Il a deux frères, l'aîné, Raymond II, seigneur, succédant à leur père, et le cadet Guilhem/Guillaume de Roquefeuil, abbé de Saint-Guilhem du Désert[1].

Héritage et possessions[modifier | modifier le code]

À la mort de leur père, après , son frère aîné devient le chef de la branche aînée, héritant de la vicomté de Creyssel, et des baronnies de Roquefeuil et de Meyrueis, tandis qu'Arnaud devient le chef de la branche cadett[3],[4].

Dans sa Monographie sur Nant d'Aveyron (1913), Elie Mazel indiquait qu'Arnaud entrait en possession « du château d'Algues et dependances, Nant, St-Jean-du-Burel, Sauclières, St-Michel de Roubiac, etc. » [4] Tout comme Barrau (1853)[3], l'auteur considère qu'il prend le titre de comtor de Nant[4]. Gaujal (1858-1859) indiquait que c'est son fils, Raymond, qui portera le premier le titre de comtor[2].

Il est mentionné dans un accord, de , avec le comte de Rodez, concernant le château d'Algue, fief du comte, et la succession avec son frère Raymond[5][réf. à confirmer].

Vers , à la demande du roi d'Aragon, Jacques Ier, l'évêque de Mende, Guillaume de Peyre, doit restituer Marvejols à Arnaud[6]. En effet, lors de la croisade des albigeois, les biens des hérétiques avaient été confisqués par l'Église et Guillaume avait reçu la garde de la vicomté de Gévaudan à laquelle appartenait cette place.

Avec son frère Raymond II, il est substitué à la seigneurie de Montpellier par leur tante Marie de Montpellier, reine d'Aragon, lors de deux testaments datant de 1209 et 1211 dans l'éventualité où elle n'aurait pas d'enfants[7].

Mécénat[modifier | modifier le code]

Comme son père Raymond Ier et son frère Raymond II, Arnaud Ier accueille des troubadours à sa cour. Daude de Pradas est l'un d'entre-eux[8].

Ce dernier fait référence à ses protecteurs dans une strophe de son poème Ab lo douz temps que renovella (Avec la douce saison qui se renouvelle)[9],[10]:

« Lai on es proeza certana,
Vas Salve t'en vai, e no-t trics,
Chanssos, que-l seigner t'er abrics
Contra la folla gen vilana!
E-ls dos fraires de Rocafuoill,
On fis pretz e jovens s'acuoill,
Sapchas a tos ops retener,
Si vols en bona cort caber. »

« Là où se trouve la véritable prouesse,
Va chanson vers Sauve, et ne tarde pas
Car le seigneur te protégera
Contre la folle gent vilaine;
Et les deux frères Roquefeuil,
Chez qui la vraie valeur et la jeunesse sont bien accueillies,
Sache les gagner,
Si tu veux trouver place en bonne cour. »

Le roman de Flamenca, écrit par un troubadour anonyme au cours du XIIIe siècle, semble avoir été écrit à la cour des seigneurs de Roquefeuil[11],[12]. Le philologue Camille Chabaneau (1888, 1902) qui avait identifié le « seigneur d'Alga » au baron de Roquefeuil, considérait que le roman avait été écrit après 1276, date à partir de laquelle les Roquefeuil sont entrés en possession de la seigneurie d'Algue (Alga)[13]. Ce dernier indiquait qu'il ne pouvait s'agir de Raimond de Roquefeuil, mais plutôt de son père, Arnaud[13]. Les études récentes permettent de datée l'œuvre à la première moitié du XIIIe siècle (ca. 1208-ca. 1243, probablement vers 1223)[14], soit probablement à la cour d'Arnaud, voire de son fils Raymond III.

Mort et succession[modifier | modifier le code]

La date de sa mort n'est pas connue[15].

Arnaud de Roquefeuil teste le 3 des nones du mois de [15] (octobre 1241, selon Ludovic Noirie[16]). Il désigne Guilhem/Guillaume de Roquefeuil, son frère et abbé de Saint-Guilhem-le-Désert, et Pierre Jourdan, son cousin, pour veiller à ses enfants[17],[16].

Il substitue à son fils, dans le cas où il viendrait à mourir, ses filles, puis Déodat de Caylus, son neveu, et enfin Elizabeth, sa nièce, fille de Bernat (Bernard ?), son frère[16].

Famille[modifier | modifier le code]

Arnaud pourrait avoir été fiancé une fois et marié deux fois, selon l'analyse du site Internet de généalogie fmg.ac/Projects/MedLands (FMG)[18].

D'une première relation[18], il semble avoir eu :

Il épouse, en 1227, Béatrice, probable fille de Pierre-Bermond VI d'Anduze, seigneur de Sauve, et de Constance de Toulouse, elle-même épouse répudiée du roi Sanche VII de Navarre, et fille de Raymond VI de Toulouse[15]. Le site FMG présente l'hypothèse de fiançailles avec N.N., fille de Pierre-Bermond, seigneur d'Anduze, puis d'un mariage avec Béatrice dont le nom est inconnu[18].
De cette union, sont nés :

  • Raymond III († apr. , mentionné dans le testament de 1241[16]), seigneur de Roquefeuil et comtor de Nant, ∞ Alazie ou Alasacie de Châteauneuf du Tournel († apr. ).
  • Bernard.
  • Alasie/Alazie/Azalasié (mentionnée dans le testament de 1241[16], absente de Barrau).
  • Helise/Hélix/Elis (mentionnée dans le testament de 1241)[16], ∞ Déodat de Boussagues (de Bosagues)[20].
  • deux autres enfants (mentionnés par FMG, mais absents de Barrau).

Selon le testament de 1241, il a quatre fils naturels[16][réf. à confirmer] (repris par le site FMG) :

  • Guilhaume, héritier du château et terroir de Beauvoisin et ses dépendances, sous réserve d'y construire une tour.
  • Jean.
  • Bertrand.
  • Raymond.

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Bernard III d'Anduze
 
 
 
 
 
 
 
8. Bernard IV d'Anduze
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Sybille
 
 
 
 
 
 
 
4. Bertrand d'Anduze
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Pons de Toulouse
 
 
 
 
 
 
 
9. Garsinde de Toulouse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19 Almodis de la Marche
 
 
 
 
 
 
 
2. Raymond Ier de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Henri de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
10. Geoffroy de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
5. Adélaïde de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1. Arnaud Ier de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Guilhem V de Montpellier
 
 
 
 
 
 
 
12. Guilhem VI de Montpellier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Ermengarde
 
 
 
 
 
 
 
6. Guilhem VII de Montpellier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Boniface del Vasto
 
 
 
 
 
 
 
13. Sybille del Vasto
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Agnès de Vermandois
 
 
 
 
 
 
 
3. Guillemette de Montpellier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Eudes Ier de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
14. Hugues II de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Sybille de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
7. Mathilde de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Gautier de Mayenne
 
 
 
 
 
 
 
15. Mathilde de Mayenne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. Aline de Beaugency
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Barrau 1853, p. 676-677.
  2. a et b Marc-Antoine-François de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue. Tome 4, Paris, P. Dupont, 1858-1859 (lire en ligne), pp. 31-33.
  3. a et b Barrau 1853, p. 678.
  4. a b et c Elie Mazel, Monographie sur Nant d'Aveyron et son ancienne abbaye, depuis son origine jusqu'à la Révolution française, Rodez, Carrère, (lire en ligne), p. 116-117.
  5. « Site de Ludovic Noirie - Actes Saint-Jean-du-Bruel concernant la maison de Roquefeuil AD30 - 1E1884/3 » [PDF], sur www.ludovic-noirie.fr (consulté en ).
  6. Philippe Maurice, Fasti ecclesiae Gallicanae. Diocèse de Mende, Brepols, , 271 p. (ISBN 978-2-50352-159-6, 66).
  7. José-Maria Lacarra, Luis Gonzalez Anton, « Les testaments de la reine Marie de Montpellier », Annales du Midi, vol. 90, no 137,‎ , p. 105-120 (lire en ligne).
  8. Eliza Miruna Ghil, L'Age de parage. Essai sur le poétique et le politique en Occitanie au XIIIe siècle, P. Lang, , 407 p. (ISBN 978-0-82041-072-2), p. 25.
  9. « Daude de Pradas: Chan 1 », sur www.trobar.org (consulté le ).
  10. Schutz, Poésies de Daude de Pradas (lire en ligne).
  11. « Flamenca » sur le site de l'Encyclopædia Universalis.
  12. « Flamenca, le chef-d'œuvre inconnu » sur le site de l'histoiredesarts.culture.gouv.fr.
  13. a et b Camille Chabaneau, « Sur le vers 1730 de Flamenca », Revue des langues romanes, t. 32, 1888, p. 103.
  14. Jean-Pierre Chambon, « Sur la date de composition du roman de Flamenca », Estudis Romànics, Barcelone, Institut d'Estudis Catalans,‎ , p. 349-355 (ISSN 0211-8572, lire en ligne)
  15. a b c d e et f Barrau 1853, p. 679.
  16. a b c d e f et g « Site de Ludovic Noirie - Mariages et testaments de la maison de Roquefeuil. AD30 – 1E1884/1 » [PDF], sur www.ludovic-noirie.fr (consulté en ).
  17. Jacques Bousquet, « Le traité d'alliance entre entre Hugues, comte de Rodez et les consuls de Millau (6 juin 1223) », nnales du Midi, vol. 72, no 49,‎ , p. 29-30 (lire en ligne).
  18. a b et c MedLands, p. Arnaud [I] de Roquefeuil.
  19. a et b Henri Jougla de Morenas et Raoul de Warren, Grand armorial de France. t. 6 - Richaudeau-Zylof de Steenbourg (sept volumes), (lire en ligne), pp. 58-59.
  20. Les Amis du Vieux Boussagues, « Boussagues, 900 ans d'histoire » [PDF], sur boussagues-medieval.com, (consulté en ).
    Philippe Huppé, Les seigneurs de Clermont-Lodève du palais carolingien à la cour napolitaine : IXe – XVe siècles. Vol.2, Presses littéraires, , 175 p. (ISBN 978-2-35073-285-5, lire en ligne), p. 17, 165.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hippolyte de Barrau, Documens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue dans les temps anciens et modernes, N. Ratery, (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]