Arabe syrien (cheval)

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Arabe syrien
Cheval syrien d'après Paul Diffloth, Zootechnie. Races chevalines 5e edition, 1923, p. 15
Cheval syrien d'après Paul Diffloth, Zootechnie. Races chevalines 5e edition, 1923, p. 15
Région d’origine
Région Drapeau de la Syrie Syrie
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle
Taille 1,52 m à 1,55 m
Robe Généralement grise ou alezane

L' Arabe syrien est la variété de la race de chevaux de type Arabe présente en Syrie. Plus de 35 000 spécimens de ce cheval rustique étaient recensés en 1989, mais la race a probablement souffert de la guerre civile syrienne. Ces animaux résistants sont traditionnellement montés par les Bédouins.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Syrien est considéré comme une lignée de chevaux arabes[1]. Son origine est vraisemblablement très ancienne[2]. Il est possible que des juments syriennes aient été exportées en Pologne, en raison de la présence d'un haplogroupe propre à ces deux seules populations de chevaux arabes[2] ; l'Arabe syrien est également en partie à l'origine de la race hongroise du Shagya[2]. Au début du XXe siècle, l'élevage se concentre sur le plateau de Hauran, dans le Djebel Druze, et sur la plaine d'Akkar[3]. D'après Philippe Barbié de Préaudeau (1987) : « C'est en Jordanie et surtout en Syrie qu'il faut chercher les derniers représentants du cheval d'Arabie, de cet animal qui a conquis le monde, mais que le vent de l'Histoire a chassé de son berceau »[4].

L'unique recensement documenté dans la base de données DAD-IS indique la présence de 36 927 chevaux appartenant à cette race dans toute la Syrie en 1989[5]. Ces animaux sont généralement montés par les Bédouins locaux[6]. Il est vraisemblable que la guerre civile syrienne ait décimé la race[6]. Sur les 8 500 chevaux arabes enregistrés auprès de la WAHO en 2011, il est vraisemblable que le conflit ait entraîné la perte de 3 000 d'entre eux[7]. Un lieu de soin a été créé à Damas pour les chevaux abîmés par la guerre[7].

Description[modifier | modifier le code]

DAD-IS enregistre une taille moyenne de 1,52 m chez les femelles et 1,55 m, chez les mâles[5]. L'arabe syrien s'est adapté au biotope semi-désertique de son pays d'origine[6], et présente un modèle de cheval de selle léger[1]. De type arabe, il est cependant plus grand et rustique, avec une tête plus grossière[6]. Pelage et crins sont fins et soyeux[6]. Le poids de naissance est de 32 kg[5]. Ces chevaux sont considérés comme noble et expressifs, mais pouvant manquer de membres[3].

La robe est généralement grise ou alezane[1], le bai étant possible[6]. La race est réputée énergique, résistante, de bonne longévité[6].

Les arabes syriens présentent une excellente diversité génétique[2] et une bonne hétérozygotie[8].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Ces chevaux sont traditionnellement montés, en particulier en course de vitesse ou en course d'endurance[6]. Ils servent dans différents sports équestres[3].

Diffusion de l'élevage[modifier | modifier le code]

La race est propre à la Syrie[6], qui constitue l'un des pays d'élevages majeurs du cheval arabe[9]. L'étude menée par l'université d'Uppsala en 2010 considère l'Arabe syrien comme une race de chevaux locale asiatique, qui n'est pas menacée d'extinction[10]. En revanche, son niveau de menace est indiqué comme étant inconnu dans DAD-IS (en 2018)[5].

L'élevage est concentré dans les régions semi-désertiques des environs d'Alep, Homs, Hama, Damas et Soueïda[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Porter et al. 2016, p. 506.
  2. a b c et d (en) Anas M. Khanshour et Ernest Gus Cothran, « Maternal phylogenetic relationships and genetic variation among Arabian horse populations using whole mitochondrial DNA D-loop sequencing », BMC Genetics, vol. 14,‎ , p. 83 (ISSN 1471-2156, DOI 10.1186/1471-2156-14-83, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d Barbié de Préaudeau 2002, p. 186.
  4. Philippe Barbié de Préaudeau, Le cheval arabe: des origines à nos jours, Editions du Jaguar, , p. 186.
  5. a b c et d DAD-IS.
  6. a b c d e f g h et i Rousseau 2016, p. 290.
  7. a et b (en) « War horses: Syria's Arabian beauties plod way to recovery », sur sg.news.yahoo.com (consulté le ).
  8. (en) ANAS MAHMOUD KHANSHOUR, ELEANORE KATHLEEN CONANT, RYTIS JURAS et ERNEST GUS COTHRAN, « Microsatellite analysis for parentage testing of the Arabian horse breed from Syria », TURKISH JOURNAL OF VETERINARY AND ANIMAL SCIENCES, vol. 37, no 1,‎ (ISSN 1300-0128, lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) S. Almarzook, M. Reissmann et G. A. Brockmann, « Diversity of mitochondrial DNA in three Arabian horse strains », Journal of Applied Genetics, vol. 58, no 2,‎ , p. 273–276 (ISSN 1234-1983 et 2190-3883, DOI 10.1007/s13353-016-0384-z, lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 58 ; 67.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Barbié de Préaudeau 2002] Philippe Barbié de Préaudeau, Le Cheval arabe, Les éditions du Jaguar, , 2e éd., 224 p. (ISBN 2-86950-358-X)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453, lire en ligne), « Syrian », p. 506. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Syrien », p. 290Voir et modifier les données sur Wikidata