Antoine Dufau
Député aux États généraux de 1789 | |
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Antoine Jean Dufau est un homme politique et un médecin français né le à Créon-d'Armagnac et décédé le à Saint-Julien-d'Armagnac[1].
Présentation
[modifier | modifier le code]Antoine Dufau vit à une époque charnière, marquée par les bouleversements liés à la Révolution française et les avancées de la médecine. Esprit cultivé, il marque son temps dans ces deux domaines : sur le plan politique, il est le principal artisan du choix de Mont-de-Marsan comme préfecture des Landes[2] et en tant que médecin, il favorise les progrès de la vaccination dans le département.
Famille
[modifier | modifier le code]La famille Dufau (dont le patronyme s'orthographie primitivement Deu Feu en Gascon), appartient à l'ancienne bourgeoisie de Labastide-d'Armagnac. Antoine Dufau est l'héritier en ligne directe de quatre générations de médecins depuis 1640. Il étudie à la faculté de Montpellier où il est reçu docteur en médecine. Il commence sa carrière à Labastide-d'Armagnac et devient en parallèle inspecteur des eaux de Barbotan de 1773 à 1785. En 1778, il épouse Josèphe Laurans, fille d'un important négociant de Mont-de-Marsan[n 1], ville où le couple s'installe définitivement[3].
Le couple a huit enfants[3] :
- Jean-François, né à Mont-de-Marsan le 12 décembre 1779 ;
- Jean-Baptiste, Julien, dit Julien Dufau, né à Mont-de-Marsan le 25 février 1782, décédé le 12 mars 1859 (comme son père, il devient médecin et maire de Mont-de-Marsan à deux reprises, de 1832 à 1839 puis de 1841 à 1848)[4] ;
- Jeanne, Caroline, née à Mont-de-Marsan, le 27 juin 1783. Elle y épouse, le 29 floréal an XII (30 avril 1804), Henry, André (de) Lobit,
- Fortis, né à Mont-de-Marsan, le 11 mai 1785 ;
- Jeanne, 17 juin 1787 - 15 décembre 1788 ;
- Marie-Julie, née à Mont-de-Marsan, le 2 janvier 1790 ;
- Phocion, né à Mont-de-Marsan, le 6 ventôse an II (24 février 1794), qui est juge au tribunal de Mont-de-Marsan ;
- Thérèse, Loyde, née à Mont-de-Marsan, le 15 pluviôse an VII (3 février 1799), qui y épouse le 17 février 1819 Jean-Pierre Dufaur de Gavardie[n 2]
Carrière politique
[modifier | modifier le code]A la Révolution française, il devient successivement procureur-syndic de la ville, conseiller au Parlement de Guyenne, député suppléant du Tiers état de la sénéchaussée de Mont-de-Marsan aux États généraux de 1789[n 3] puis, en décembre de la même année, à l'Assemblée nationale constituante (François Perez d'Artassen, député titulaire du Tiers état de la sénéchaussée du Marsan, ayant démissionné le 6 décembre 1789). Antoine Dufau est admis à siéger le et vote avec la majorité[5]. C'est grâce à son habileté qu'est créé le département des Landes tel qu'on le connaît et que la ville de Mont-de-Marsan est élevée au rang de chef-lieu, d'abord provisoirement. Modéré, il se retire de la vie politique à la fin de son mandat le 30 septembre 1791, restant à l'écart des turbulences liées à la Terreur à venir. Il accepte néanmoins par la suite d'être le maire de de Mont-de-Marsan pendant le Premier Empire, de 1804 à 1808[3].
Carrière médicale
[modifier | modifier le code]Revenu à Mont-de-Marsan, Antoine Dufau se consacre à la médecine (il est mentionné comme administrateur de l'hôpital de Posterle en 1800 et membre du jury de médecine du département des Landes en 1804[6]) et aux progrès de l'agriculture, tout en suivant le progrès des idées scientifiques. Conscient de l'importance que représentent les diverses « sociétés académiques » qui voient alors le jour, il est un des membres fondateurs de la Société d'Agriculture, des Sciences et Arts du département des Landes dont il devient vice-président, position dont il se sert comme d'une tribune pour exposer le résultat de ses observations et de ses recherches. C'est notamment le cas lors de son plaidoyer du 20 avril 1801 sur la vaccination dont il est convaincu de l'efficacité. D'après lui, cette nouvelle technique médicale doit être appliquée préventivement au plus grand nombre et ce, malgré la réticence des populations. C'est ainsi que, par un arrêté préfectoral qu'il parvient à obtenir en tant que maire de Mont-de-Marsan, est créé le 17 mars 1805 un « comité de vaccine » favorisant les progrès de la vaccination de la population landaise[3].
Postérité
[modifier | modifier le code]Il décède en son château de Pouthet, à Saint-Julien-d'Armagnac[1]. Le nom Antoine Dufau est donné à une avenue de Mont-de-Marsan en 1972[4].
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Panneau de l'avenue Antoine Dufau
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Voir le port de Mont-de-Marsan
- Jean-Pierre Dufaur de Gavardie (Riscle, 1771 - Bretagne-de-Marsan, 1842), lieutenant-colonel et chevalier de la Légion d'Honneur, chevalier de Saint-Louis, chevalier d'Empire en 1808, baron d'Empire en 1824, il est le père de Pierre Henri Dufaur de Gavardie, sénateur des Landes
- La sénéchaussée de Mont-de-Marsan compte 4 députés : 1- Simon de La Porterie, curé de Lencouacq, pour le Clergé, 2- Joseph de Lasalle de Roquefort pour la noblesse, 3- François Perez d'Artassen et 4- Jean Mauriet de Flory pour le Tiers état. Ce dernier ordre compte également un suppléant : Antoine Dufau
Références
[modifier | modifier le code]- Registre d'état civil de Saint-Julien-d'Armagnac, « Saint-Julien-d'Armagnac-Mariages-Décès-1802 », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
- Nicolas Nauze, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : Naissance d'un chef-lieu, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p224
- Jacqueline Baylac et Bernard Lalande, Mont-de-Marsan, châteaux, moulins et Grande Rue : Des maisons et des hommes, Bulletin n°21 des Amis des archives des Landes (AAA) et de l'Association landaise de recherches et de sauvegarde (ALDRES), 2010-2011, 185 p., p. 110-111
- Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 127-128 p. (ISBN 978-2-8138-0205-7)
- « Antoine Dufau », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Journal des Landes, « Département des Landes », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la vie publique :
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire des parlementaires français, A. Robert, G. Cougny, 1889-1891
- Dictionnaire historique et biographique de la révolution et de l'empire : 1789-1815, Jean Robinet, Adolphe Robert, Julien Le Chaplain, 1898
- Mémoires des Landes : dictionnaire biographique, 1991
- Naissance en septembre 1742
- Naissance dans les Landes au XVIIIe siècle
- Décès en avril 1816
- Décès dans les Landes au XIXe siècle
- Décès à 73 ans
- Député français du tiers état en 1789-1791
- Maire de Mont-de-Marsan
- Médecin français du XVIIIe siècle
- Médecin français du XIXe siècle
- Révolution française à Mont-de-Marsan