Amiri Baraka

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Amiri Baraka
Description de cette image, également commentée ci-après
Amiri Baraka en 2013.
Nom de naissance Everett LeRoi Jones
Naissance
Newark, New Jersey, Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 79 ans)
Newark, New Jersey, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture anglais américain
Genres

Œuvres principales

Le Métro fantôme

Amiri Baraka, né LeRoi Jones le à Newark (New Jersey) et mort dans la même ville le , est un intellectuel, dramaturge, écrivain et essayiste afro-américain. Il est le fondateur du Black Arts Movement. À l'avant-garde d'une forme de théâtre engagé, Amiri Baraka s'est fait le chantre de la révolte des Noirs américains contre l'ordre, l'hégémonie et la culture blanche.

Biographie

Jeunesse et formation

Amiri Baraka est né Everett LeRoi Jones[1], [2] à Newark, New Jersey[3], États-Unis. Son père, Coyt Leverette Jones, a travaillé comme garçon d'ascenseur et à la Poste, tandis que sa mère, Anna Lois (née Russ), était travailleur social[4],[5].

Amiri Baraka avec Caterina Davinio en 2013.

Après ses études secondaires à la Barringer High School (en) de Newark[6], il obtient une bourse pour étudier à l’université Rutgers puis il part à l'université Howard[7] où il étudie la philosophie et la religion, il y obtiendra en 1954 son Bachelor of Arts[8], [9] (licence) option littérature anglaise.

Jones rejoint en 1954 l'US Air Force, atteignant le grade de sergent. Une lettre anonyme ayant dénoncé ses convictions communistes à ses supérieurs, il reçoit un blâme pour violation de son serment militaire, et est affecté aux cuisines.

Il reprend des études universitaires à l'université Columbia et à la New School for Social Research.

Carrière

La même année, il quitte l'armée et se rend à Greenwich Village, le quartier « bohême » de New York, où il découvre le jazz et le mouvement des poètes "Beat Generation", comme Allen Ginsberg, Frank O’Hara, Gilbert Sorrentino et Charles Olson[6], qui influencent grandement son propre travail poétique et dramatique. Jones devient l'un des dandys les plus notoires du quartier. En 1958, il fonde la maison d'édition Totem Press[10], qui publie les travaux d'icônes de la Beat Generation, telles que Jack Kerouac et Allen Ginsberg. Cette année est également celle de son mariage avec Hettie Cohen Jones, avec qui il coéditera jusqu'en 1963 le magazine littéraire Yugen.

En 1960, il se rend à Cuba, une visite qui fait de lui un artiste beaucoup plus engagé politiquement. Il publie en 1961 Preface to a Twenty Volume Suicide Note (Préface à une Note de Suicide en 20 Volumes), suivi en 1963 de Blues People: Negro Music in White America (Le Peuple du Blues : une musique noire dans une Amérique blanche), qui reste encore aujourd'hui considéré comme l'un des travaux critiques les plus influents au sujet du Blues et du Jazz.

En 1964, Jones remporte un grand succès avec sa pièce de théâtre Dutchman (Le Métro fantôme), qui lui vaut un Obie Award.

À la suite de l'assassinat de Malcolm X en 1965, Jones rompt avec les poètes Beat, quitte sa femme et leurs deux enfants et part vivre dans le quartier noir new-yorkais de Harlem, rejoignant le mouvement du nationalisme noir.

Dans la foulée, il crée le Black Arts Movement avec l'ouverture du Black Arts Repertory Theater à Harlem en 1965, qui est le pendant culturel du mouvement politique du Black Panther Party[11],[12],[13].

Amiri Baraka (au centre) sur scène au Malcolm X Festival du Black Dot Stage à San Antonio Park (Oakland) en Californie avec Marcel Diallo et son Electric Church Band, le 19 mai 2007.

En 1966, Jones épouse en secondes noces la poète Sylvia Robinson, qui va devenir Amina Baraka (en)[14],[15] lorsqu'il changera son nom, l'année suivante, pour le patronyme africain Imamu Amear Baraka, puis Amiri Baraka.

Devenu en 1967 professeur à l'université d'État de San Francisco, il est arrêté en 1968 à Newark pour port d'arme illégal et résistance à l'autorité, au cours d'une des émeutes qui suivent le meurtre de Martin Luther King. Condamné à 3 ans de prison ferme, il est finalement acquitté en appel.

Sa plus grande contribution au mouvement du Black Power est l'ouvrage Le Peuple du Blues (Blues People), où il développe la thèse révolutionnaire que l'évolution du statut des Afro-Américains a trouvé un écho dans les modifications de la musique noire. Sa lecture sociale et politique du blues et du jazz a eu une influence très importante dans le domaine des Popular Music Studies.

À titre de professeur invité, il enseigne la culture et la littérature afro-américaines à l'université Columbia, puis est un temps professeur à temps plein à l'université Rutgers. En 1987, il participe avec Toni Morrison et Maya Angelou à la cérémonie à la mémoire de James Baldwin. En 1998, il incarne le personnage de Rastaman dans le film Bulworth de Warren Beatty. Il reçoit de nombreux honneurs et distinctions : il devient notamment en 2001 un des membres de l'Académie américaine des arts et des lettres.

La fin

Il décède au Beth Israel Medical Center de Newark, le , où il était hospitalisé depuis le [16].

Vie privée

Le , il épouse Hettie Cohen Jones, le couple divorce en août 1965, de leur union naissent deux filles Kellie Elisabeth et Lisa Victoria Chapman.

En août 1966, il épouse Sylvia Robinson qui prend le nom de Bibi Amina Baraka, de leur naissent cinq enfants Dbalaji Malik Ali, Ras Jua Al Aziz, Shani Isis, Amiri Seku et Ahi Mwenge[5].

Œuvres

Poésie

  • Preface to a Twenty Volume Suicide Note, 1961
  • The Dead Lecturer: Poems, 1964
  • Black Magic, 1969
  • It's Nation Time, 1970
  • Slave Ship, 1970
  • Hard Facts, 1975
  • New Music, New Poetry (India Navigation), 1980
  • Transbluesency: The Selected Poems of Amiri Baraka/LeRoi Jones, 1995
  • Wise, Why’s Y’s, 1995
  • Funk Lore: New Poems, 1996
  • Somebody Blew Up America & Other Poems, 2003
  • The Book of Monk, 2005

Théâtre

  • Dutchman, 1964
    Publié en français sous le titre Le Métro fantôme, adaptation française par Éric Kahane, Paris, Gallimard, « Le Manteau d'Arlequin », 1967
  • The Slave, 1964
    Publié en français sous le titre L'Esclave, adaptation française par Éric Kahane, Paris, Gallimard, « Le Manteau d'Arlequin », 1967
  • The Baptism, 1966
  • The Toilet, 1966
  • A Black Mass, 1966
  • Four Black Revolutionary Plays: All Praises to the Black Man, 1969
    Publié en français sous le titre Théâtre noir révolutionnaire: à la gloire de l'homme noir, quatre pièces révolutionnaires, adaptation française par Nicole Tisserand, Paris, Buchet-Chastel, 1972
  • Slave Ship, 1970
  • The Motion of History and Other Plays, 1978

Recueils de nouvelles

  • The System of Dante's Hell, 1965
    Publié en français sous le titre Le Système de l'Enfer de Dante, traduit par Pierre Alien, Paris, Calmann-Lévy, 1970
  • Tales, 1967
  • Tales of the Out & the Gone, 2006

Essais

  • Blues People: Negro Music in White America, 1963
    Publié en français sous le titre Le Peuple du blues: la musique noire dans l'Amérique blanche, traduit par Jacqueline Bernard, Paris, Gallimard, « Témoins » no 7, 1968 ; réédition, Paris, Gallimard, Folio no 3003, 1997
  • Home: Social Essays, 1965
  • Black Music, 1968
    Publié en français sous le titre Musique noire, traduit par Jacqueline Morini et Yves Hucher, Paris, Buchet-Chastel, 1969
  • Raise Race Rays Raize: Essays Since 1965, 1971
  • Poetry for the Advanced, 1979
  • reggae or not!, 1981
  • Daggers and Javelins: Essays 1974–1979, 1984
  • The Autobiography of LeRoi Jones/Amiri Baraka, 1984
  • The Music: Reflections on Jazz and Blues, 1987
  • The Essence of Reparations, 2003

Références

  1. (en) « Amiri Baraka | American writer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. Encyclopædia Universalis, « LEROI JONES », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  3. (en-US) « Amiri Baraka », sur Biography (consulté le )
  4. (en-US) « Amiri Baraka (1934-2014) • BlackPast », sur BlackPast, (consulté le )
  5. a et b (en-US) « Amiri Baraka | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  6. a et b (en-US) Nadra Kareem Nittle, « The Life of Amiri Baraka, Controversial Poet and Political Activist », sur ThoughtCo, (consulté le )
  7. (en-US) Poetry Foundation, « Amiri Baraka », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  8. (en-US) Academy of American Poets, « Amiri Baraka | Academy of American Poets », sur poets.org (consulté le )
  9. (en-US) « Imamu Amiri Baraka Facts », sur biography.yourdictionary.com (consulté le )
  10. « LeRoi Jones », sur www.beatmuseum.org (consulté le )
  11. (en-US) Hannah Foster, « The Black Arts Movement (1965-1975) • », (consulté le )
  12. (en-US) « On Black Aesthetics: The Black Arts Movement », sur www.nypl.org (consulté le )
  13. « Amiri Baraka | Modern American Poetry », sur www.modernamericanpoetry.org (consulté le )
  14. (en-US) Poetry Foundation, « Amina Baraka », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  15. (en-US) Greg Tate, « Amiri Amour: Baraka in Memorium », sur EBONY, (consulté le )
  16. (en-US) Margalit Fox, « Amiri Baraka, Polarizing Poet and Playwright, Dies at 79 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )


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