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Alexeï Eisner

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Alexeï Eisner
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Alexeï Vladimirovitch Eisner (en russe : Алексей Владимирович Эйснер), né le 5 octobre 1905 ( dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg et décédé le à Moscou, est un poète, traducteur et écrivain russe.

Il a combattu pendant la guerre civile espagnole dans les rangs de la XIIe Brigade internationale et a été l'adjoint de Máté Zalka (dit le général Lukács)

Après la Révolution d'Octobre 1917, son beau-père emmène le jeune Alexeï en exil aux Îles des Princes, sur la côte turque.

Après l'école des cadets Grand-duc Constantin Constantinovitch à Sarajevo, le jeune Alexeï, comme la plupart des Russes blancs, exerce divers métiers pour vivre : laveur de vitres, manœuvre dans le bâtiment...Mais il écrit des poèmes, connaît des personnalités de la société émigrée comme le poète Gueorgui Adamovitch, la poétesse Marina Tsvetaïeva et son mari Sergueï Efron.

Eisner publie son poème "Début d'automne, fourrés jaunissants ..." en 1932, et l'œuvre connaît un succès certain dans le milieu russe blanc; un vers d'Eisner , L'homme naît dans la douleur... , est en particulier souvent cité.

Eisner devient membre de la Société des écrivains russes émigrés qui siège à Prague[1].

Changement d'opinions politiques et départ pour la Guerre civile espagnole

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Dès 1920, Eisner cherche à revenir en Russie[2], et il n'y parvient qu'en 1934 par l'entremise des Союзы возвращения на родину (Association pour le retour dans la patrie russe la Rodina) [3].

En 1936, en dépit du fait qu'il a été offensé par la promesse que les volontaires russes seraient autorisés à revenir en URSS après la guerre, Eisner s'engage dans les Brigades internationales qui se lèvent pour aider la Seconde République espagnole à lutter contre les insurgés nationalistes soutenus par le Troisième Reich et l'Italie fasciste. Il entre dans la XIIe Brigade internationale et devient l'adjoint du chef de la XIIe BI, Máté Zalka, qui avait pris le nom de guerre de « général Lukács ». Zalka est tué lors de l'offensive de Huesca (mi-).

Plus tard, Ernest Hemingway, qui avait noué pendant son séjour en Espagne une amitié avec Zalka (ils avaient tous deux combattu sur le front austro-italien pendant la Seconde Guerre mondiale, et commencé ensuite une carrière littéraire), fit cadeau a Eisner d'un chèque en blanc, pour acheter un billet s'il choisissait de rendre visite à Hemingway aux États-Unis.

Retour en URSS

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Quand il retourna en URSS, Eisner fut condamné, en application de l'article 58 du code pénal de la RSFSR, à huit ans de travaux forcés au camp de Vorkoutlag et le chèque en blanc signé d'Hemingway disparut lors de son arrestation. Eisner fut ensuite assigné à résidence dans l'oblast de Karaganda, au Kazakhstan[4].

En 1956 (trois ans après la mort de Staline), Eisner est réhabilité. Il revient à Moscou, travaille comme traducteur et journaliste. Il écrit plusieurs livres, et des mémoires où apparaissent des personnages comme le général Lukács, Haji Mamsourov (qui a combattu en Espagne sous le pseudonyme de colonel Xanthi), Ilya Ehrenbourg et Ernest Hemingway.

Son parcours a été particulièrement tourmenté: selon la catégorisation de l'article russophone de wikipédia, Alexeï Eisner a été un poète russe, un expatrié russe de la première vague en Tchécoslovaquie, un immigrant russe de la première vague en France, un immigrant russe faisant partie de ceux qui sont revenus en URSS lors de la première vague de retour, un participant à la guerre civile espagnole, un « refoulé dans l'Union soviétique », puis un « réhabilité dans l'Union soviétique ».

  • L'Homme naît dans la douleur: poèmes de différentes années. Comp. et postface d'Eugen V. Witkowsky. Les éditions du Verseau, 2005 - (ISBN 5-902312-49-3)
  • 2e édition du même recueil, Les éditions du Verseau, 2005. (ISBN 5-902312-62-0)
  • Poèmes d'Eisner publiés dans la Revue de la Société des écrivains russes émigrés (Prague 1922-1940) : Saint-Pétersbourg: Éditions Росток (La Pousse), 2005 , (ISBN 5-94668-038-2) (OCLC 70114036)
  • Anthologie de textes d'Eisner publiés dans la Revue de la Société des écrivains russes émigrés (Prague 1922-1940) - Moscou, éditions Chemin Russe, 2006, (ISBN 5-85887-208-5)
  • Ma sœur Bulgarie : Essais. - Moscou, éd. L'écrivain soviétique, 1963. - 215 p.
  • Un homme avec trois noms: l'histoire de Máté Zalka . - Moscou, éd. Politizdat, 1986. - 335 p.
  • La Douzième internationale: contes - Moscou, éd. L'écrivain soviétique, 1990. - 640 p. (ISBN 5-265-01221-4)

Notes et références

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  1. L'organe[Quoi ?] de la Société des écrivains russes émigrés est, selon le wikipédia russophone : Скит (en français : cellule) . Selon le wikipédia anglophone, il s'appelle Skeet, ce qui sous-tendrait (voir skeet) la notion de riposte rapide et pugnace...
  2. La proclamation de l'URSS date du 30 décembre 1922
  3. Traduction-résumé de l'article WP ru "Союзы возвращения на родину" : « L' Association pour le retour à la patrie est une organisation née aux États-Unis, en France, en Bulgarie (la branche la plus importante était à Sofia) parmi les émigrés Russes blancs après la publication des décrets du Comité exécutif central du 3 novembre 1921 et du 9 juin 1924 offrant l'amnistie aux Russes blancs. L'association a aidé environ 200 000 Russes blancs à rentrer en Russie. La première vague de retour (en 1921) compta 121 343 personnes; puis, par la suite (entre 1921 et 1931), seulement 81 432 personnes. L'Union générale des combattants russes de Wrangel (ROVS) et les autres associations de Russes blancs s'attachaient en effet à révéler que le mouvement pour le retour en Russie était noyauté par le G.P.U. ( Guépéou) et que le sort des rapatriés, à quelques exceptions près, était tragique : les anciens officiers et les chefs militaires étaient tués dès leur arrivée, et de très nombreux ex-sous-officiers et soldats étaient déportés dans les camps du Grand Nord (qui existaient avant la création du Goulag). Par ailleurs l'Occident savait que la famine soviétique de 1921-1922 régnait. La ROVS demanda alors la protection de Nansen, Haut-Commissaire pour les Réfugiés de la Société des Nations et le passeport Nansen, reconnu par 31 états, permit à plus de 25 000 Russes de s'installer aux États-Unis, en Autriche, en Belgique, en Bulgarie, en Yougoslavie et dans d'autres pays ». À noter que le mouvement était apparemment encore vivace en 1956 : l'article Liste de livres censurés en France cite comme interdite en France la publication russe Za Vozvrachtchenie na Rodinou (Pour le retour à la Patrie) : JO du 31 mars 1956, p. 3127
  4. De très nombreux soviétiques, soldats et officiers supérieurs ou assimilés, comme Manfred Stern (général Kleber) , Mikhaïl Koltsov, János Gálicz, Vladimir Ćopić payaient[réf. nécessaire] d'une mort expéditive l'insuccès de l'URSS en Espagne, tandis que plus d'autres, comme les généraux Tkhor, Liachtchenko, Kirpitchnikov, Birjoukov, Novikov, Yeremenko, Jerebine, Trotsenko, Voronov, Batov, Mamsourov et Pavlov, les maréchaux Koulik et Malinovski, l'amiral Eguipko, l'académicien Stepanov ont accédé aux plus hauts rangs de la société soviétique bien que même parmi ceux-ci Koulik et Pavlov aient été exécutés au cours de la Grande Guerre patriotique ou après... Selon Michel Dreyfus dans Le siècle des communismes , p 448. : « Le sort réservé aux Russes - et à des non Russes - partis en Espagne à leur retour à Moscou est connu : exécutés par fournées de 100, ou déportés au Goulag comme Kleber. Leur sort était probablement scellé avant leur départ : pour eux l'Espagne n'avait représenté qu'un sursis. »' (in Dreyfus, Michel : Le Siècle des communismes (Les éditions de l'atelier) lire en ligne