René Château

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René Château (Mouthiers (Charente) [1]- Siecq (Charente maritime) ), connu aussi sous le pseudonyme de Jean-Pierre Abel, est un philosophe, militant radical-socialiste et collaborateur français.

Biographie

Ses parents sont instituteurs, il est le frère de Jean Château, philosophe et pionnier de l'introduction des sciences de l'éducation à l'université[2].

Lauréat du concours général de philosophie, puis élève d'Alain au lycée Henri-IV (1924-1927), il est admis à l'École normale supérieure en 1927. Ayant obtenu en 1930 l'agrégation de philosophie (où il est reçu 8e), il est nommé professeur au lycée de La Rochelle.

Homme de gauche proche de Gaston Bergery, membre de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen, initié au Grand Orient de France, il est élu en 1936 député de Charente-Inférieure sous l'étiquette du Parti radical-socialiste Camille Pelletan.

En 1940, il vote les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Sous l'Occupation, il entre à L’Œuvre de Marcel Déat, puis il est nommé à la direction de La France au travail, quotidien qui deviendra La France socialiste, et où il dénonce, en 1942, le « rôle des trois internationales : la capitaliste, la bolchevique, la juive » et s’en prend particulièrement à cette dernière[3]. Mais il s'éloigne de Déat, auquel il reproche ses positions maximalistes et, en 1943, il est exclu du Rassemblement national populaire (RNP). Il se consacre dès lors à sa Ligue de pensée française, qui regroupe des intellectuels pacifistes de gauche, certes pro-allemands mais rebutés par la nazification du RNP.

Il est arrêté le pour faits de collaboration et détenu à l'Institut d'hygiène dentaire et de stomatologie pendant soixante-seize jours par les Francs-tireurs et partisans (FTP). Dès la Libération, cet immeuble avait été réquisitionné par les Forces françaises de l'intérieur (FFI) et transformé en centre de détention pour collaborateurs. Château rédige le récit de sa propre détention, qu'il intitule L'Âge de Caïn et publie en 1947 sous le pseudonyme de Jean-Pierre Abel. Il y critique sévèrement les méthodes employées par les forces de la Libération envers les détenus[4], s'attaquant à ce qu'il juge être de l'épuration « sauvage ».

Pendant les années 1950, Château reprend ses publications philosophiques sous son véritable nom ; il écrit divers ouvrages d'introduction à la politique et à la littérature. Il est journaliste à La République du Sud-Ouest et professeur de philosophie au lycée Hoche de Versailles.

Il est inhumé au cimetière de Siecq.

Œuvres

Sources

  • « René Château », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Articles connexes

Lien externe

Références

  1. [(BNF 10890136)]
  2. Nassira Hedjerassi, « Jean Château (1908-1990), le partisan de l’institutionnalisation universitaire de la pédagogie », Carrefours de l'éducation, 2017/1, no 43, p. 107-121, [lire en ligne]
  3. La France socialiste, 19-30 août 1942.
  4. Cf. Simon Epstein, Un paradoxe français : antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la Résistance, éd. Albin Michel, 2008, p. 211.
  5. « La Femme qui riait », extrait de L'Âge de Caïn. Lire en ligne sur le site de Gilles Primout, Libération de Paris (consulté le 28 février 2012).