Lori Mattix
Lori Mattix, Américaine née le [1] parfois connue sous le nom de Lori Maddox ou Lori Lightning, est une ancienne mannequin enfant et groupie adolescente des années 1970.
Dans une interview de 2015 au magazine Thrillist (en) elle affirme avoir eu mineure des relations sexuelles avec David Bowie, Jimmy Page et Mick Jagger, ceux-ci alors dans leur vingtaine. Son expérience est devenue un point de discussion notable dans le mouvement MeToo[2]
Biographie
À l'âge de 13 ans, le père de Lori est mort et sa mère tient un restaurant[3]. Elle commence à fréquenter les clubs de Sunset Strip à Los Angeles avec son amie Sable Starr[4],[5],[6], mentant sur leur âge réel[7]. On les appelle les « baby-groupies »[7].
En juin 1972, alors que Led Zeppelin est à Los Angeles pour une tournée nord-américaine, débute une liaison entre elle et le guitariste Jimmy Page[5],[8],[9]. Selon Rolling Stone, Jimmy Page s'efforce de garder leur relation secrète de peur d'être inculpé de viol[10] : le manager du groupe Peter Grant fait garder l'adolescente dans une chambre d'hôtel fermée à clé et gardée pendant la tournée américaine du groupe de 1973. Entre deux concerts le guitariste rentre fréquemment à Los Angeles en avion privé pour la voir[11],[3]. Mais en 1976 Page débute une relation avec une autre groupie, Bebe Buell, et elle[3] ou lui[12] mettent fin à leur liaison.
Selon les biographes de Led Zeppelin[13],[14],[15] c'est Lori Mattix qui est mentionnée dans la chanson Sick Again :
« One day soon you're gonna reach sixteen
Painted lady in the city of lies. »
Selon ses dires en 2015, Lori Mattix et Sable Star auraient aussi rencontré David Bowie (de onze ans son aîné) lors d'une tournée aux États-Unis fin 1972. Cinq mois plus tard en mars 1973, la veille d'un concert de Bowie au Long Beach Arena, les deux adolescentes auraient eu ensemble une relation sexuelle avec le chanteur dans sa suite d'hôtel, après que son garde du corps est venu les chercher. Alors qu'elle a plusieurs fois déclaré que le guitariste de Led Zeppelin avait été son premier amant[16],[17], elle affirme alors : « [Bowie]m'a dépucelée. Cette nuit-là, j'ai perdu ma virginité et j'ai eu mon premier plan à trois. »[3]. Elle nuance l'anecdote auprès du journaliste musical Paul Trynka, affirmant cette fois que les deux adolescentes se sont introduites à l'improviste dans la chambre d'hôtel où Bowie séjournait, qu'elles l'ont trouvé fatigué et initialement réticent à avoir des relations sexuelles avec elles[18]. Sable Starr donne quant à elle un compte rendu différent de la soirée, affirmant qu'elle seule avait fait l'amour avec l'artiste, son amie n'étant alors plus présente[19]. Dans ses mémoires I'm with the Band, une autre groupie, Pamela Des Barres, confirme cependant que Lori Mattix était déjà en couple avec Jimmy Page depuis plusieurs mois avant cette soirée[20],[21],[9].
Lori Mattix a aussi prétendu avoir eu des relations sexuelles avec Mick Jagger quand elle avait 17 ans[3] (la véracité du fait est contestée[21]), Jeff Beck, Ronnie Wood, Mickey Finn de T. Rex, Angela Bowie, Keith Emerson, Carl Palmer et Jimmy Bain[22].
Depuis novembre 2015, elle est partenaire et acheteuse de la boutique Glam à West Hollywood[3].
Impact culturel
Dans les années 1970, elles sont des idoles pour de nombreuses adolescentes : celles qui sont parvenues à fréquenter les stars[7].
Après la publication de son interview où elle détaille ces liaisons réelles ou présumées avec Bowie et Page, son cas devient un important sujet de débat sur les réseaux sociaux, à l'heure et à la lumière du mouvement MeToo[23].
Elle-même admet que le mouvement projette une lumière différente aujourd'hui sur des relations qu'elle ne percevait pas alors comme une exploitation non consentie[24], et qu'elle ne regrette pas[7]. Cependant, dit-elle, « je ne pense pas que des filles mineures devraient coucher avec des hommes... Je ne souhaiterais ça à l'enfant de personne. Ma vision change au fur et à mesure que je prends de l'âge et que je deviens cynique »[24].
A travers son histoire des commentateurs mettent en évidence les différences entre les attitudes sociales dans les années 1970 concernant l'exploitation sexuelle des mineurs, en particulier concernant les personnes en position de pouvoir, par rapport aux valeurs sociologiques actuelles. Rebecca Hains, une experte en culture médiatique pour enfants considère le problème comme un symptôme du sexisme dans l'industrie de la musique, arguant que c'est un « triste commentaire sur notre culture que la masculinité moderne peut être si légitime, si toxique, que nous nous retrouvons à plusieurs reprises à en même temps aimer l'artiste et détester l'homme pour ce qu'il a fait à des femmes ou à des enfants"[25]. Le journaliste Stereo Williams estime que le laxisme de l'attention sociale envers de tels agissements était endémique à l'époque - considéré comme indigne de préoccupation dans les années 1970 et avant - mais incompatible avec une époque moderne où la société se concentre davantage sur « la protection des victimes et la responsabilité des célébrités »[26].
Références
- (en) « Lori Maddox: The Complete Story of the "Baby" Groupie of the 70s », rocksoffmag.com (consulté le )
- (en) Cross, « The music industry is hurtling towards its own #MeToo and #TimesUp reckonings: Alan Cross », Global News, Vancouver, Canada, Corus Entertainment, (consulté le )
- (en) Maddix, « I Lost My Virginity to David Bowie », Thrillist, New York City, Group Nine Media, (consulté le )
- (en) Healy, « The 70s groupies who broke the rules of style and sexuality », Dazed, (consulté le )
- (en) Nigel Williamson, The Rough Guide to Led Zeppelin, Rough Guides UK, , 94, 253-254 (ISBN 978-1-84836-226-0, lire en ligne)
- (en) Mark Blake, Bring It On Home: Peter Grant, Led Zeppelin and Beyond: The Story of Rock's Greatest Manager, Hachette UK, (ISBN 978-1-4721-2687-0, lire en ligne), p. 182
- Alix Martineau | 13 janvier 2021 | 9 commentaires, « Baby groupies : les relations entre stars et fans glamourisées dans les 70's », sur madmoiZelle.com, (consulté le )
- (en) « Jimmy Page: "Forget the myths about Led Zeppelin" », Uncut, (consulté le )
- (en) George Case, Led Zeppelin FAQ: All That's Left to Know About the Greatest Hard Rock Band of All Time, Rowman & Littlefield, , 216–217 p. (ISBN 978-1-61713-074-8, lire en ligne)
- (en) Greene, « Jimmy Page Dated a 14-year-old Girl While He Was in Led Zeppelin », Rolling Stone, New York City, Wenner Media LLC, (consulté le )
- (en) Barney Hoskyns, Trampled Under Foot: The Power and Excess of Led Zeppelin, Faber & Faber, (ISBN 978-0-571-25936-6, lire en ligne), 250
- (en) Bebe Buell et Victor Bockris, Rebel Heart: An American Rock 'n' Roll Journey, St. Martin's Press, (ISBN 0312266944, lire en ligne), 82
- (en) Wall Mick, When Giants Walked the Earth: A Biography of Led Zeppelin, Macmillan Publishers, (ISBN 978-1429985611, lire en ligne), p. 324
- (en) Andrew Kellett, The British Blues Network: Adoption, Emulation, and Creativity, University of Michigan Press, (ISBN 978-0472036998, lire en ligne), p. 99
- (en) Scott Calef, Led Zeppelin and Philosophy : All Will Be Revealed, Open Court Publishing Company, (ISBN 978-0812696721, lire en ligne), p. 282
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- (en) A to Zeppelin: The Unauthorized Story of Led Zeppelin [Documentary], Mark McLaughlin (director) (), United States : Passport International Entertainment Lori Mattix: "We were taking a drive down to the Hyatt House to go meet the band and I was terrified, because, first of all, I was still a virgin — I mean, I was a baby! — and this was Led Zeppelin."
- (en) Paul Trynka, Starman: David Bowie - The Definitive Biography, London, Little, Brown Book Group, (ISBN 978-1-84744-238-3, lire en ligne), p. 173
- (en) Legs McNeil et Gillian McCain, Please Kill Me: the Uncensored Oral History of Punk, New York City, 1st, , 137–138 (ISBN 978-0-8021-1588-1, lire en ligne)
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- (en) Gates, « A Word on David Bowie, Lori Mattix, and the Speed of Information », Medium, San Francisco, California, A Medium Corporation, (consulté le )
- (en) Pamela Des Barres, Let's Spend the Night Together: Backstage Secrets of Rock Muses and Supergroupies, Chicago Review Press, , 183-185 (ISBN 978-1-55652-668-8, lire en ligne), « Lori Lightning »
- McLean, « Good time girl: memories of super groupie Pamela Des Barres », The Guardian, London, England, Guardian Media Group, (consulté le )
- Thea De Gallier, « 'I wouldn't want this for anybody's daughter': will #MeToo kill off the rock'n'roll groupie? », The Guardian, London, England, Guardian Media Group, (consulté le )
- Hains, « Reconciling David Bowie's genius with rape », rebeccahains.com, (consulté le )
- Williams, « Not Above the Law: David Bowie and Rock 'n' Roll's Statutory Rape Problem », The Daily Beast, New York City, IAC, (consulté le )