Dineobellator
Dineobellator notohesperus
Les os retrouvés figurent en blanc.
Dineobellator est un genre éteint de dinosaures théropodes de la famille des dromaeosauridés et de la sous-famille des vélociraptorinés. Il a vécu à la fin du Crétacé supérieur en Amérique du Nord.
L'holotype et seul spécimen découvert provient du membre Naashoibito de la formation géologique d'Ojo Alamo au Nouveau-Mexique dans un niveau stratigraphique daté de la fin du Maastrichtien, il y a environ entre 67 Ma (millions d'années)[1].
Une seule espèce est rattachée au genre, Dineobellator notohesperus, décrite en 2020 par Steven E. Jasinski, Robert M. Sullivan (d) et Peter Dodson[1].
Étymologie
Le nom de genre Dineobellator est composé du mot de la langue apache des Navajo Diné, qui est le nom du peuple Navajos dans cette langue, et du mot latin bellator qui signifie « guerrier ». Le nom spécifique notohesperus est dérivé des mots du grec ancien noto (νότος), « du sud », et hesperis (Ἑσπερίς), « de l'ouest », dont la conjugaison indique la provenance du fossile dans le sud-ouest des États-Unis[1].
Découverte
Les restes du fossiles de Dineobellator ont été découverts en 2008 et 2009 par Robert M. Sullivan et son équipe. Leur découverte a été rapportée par la presse scientifique en 2011, mais ce n'est qu'en 2020 que l'espèce Dineobellator notohesperus a été formellement érigée[1].
Description
Dineobellator avait une longueur de l'ordre de 2 m, une taille similaire aux célèbres dromaeosauridés Velociraptor et Saurornitholestes[2]. Sa masse est évaluée entre 18 et 22 kg[3].
Des caractéristiques uniques sur son squelette indiquent une plus grande flexion des mains et des pieds que la normale des autres dromaeosaures, une plus grande force de préhension des griffes des mains et une plus grande amplitude de mouvement à la base de la queue. Ceux-ci peuvent aider à l'agilité et à la prédation. De plus, la présence de boutons d'insertion sur le cubitus suggère qu'il portait des plumes, comme on le suppose pour tous les dromaeosauridés[1].
Paléoécologie
Dineobellator vivait dans la partie méridionale de l'île-continent de Laramidia, en même temps que de grands dinosaures cératopsiens (Ojoceratops et Torosaurus), hadrosaures (Edmontosaurus et Kritosaurus), deux types d'ankylosaures (dont le nodosauridé Glyptodontopelta), et le titanosaure Alamosaurus. Les superprédateurs de cet écosystème étaient le ptérosaure azhdarchidé Quetzalcoatlus et un dinosaure théropode nommé soit « Tyrannosaurus brinkmani », soit Alamotyrannus.
Dineobellator était un prédateur actif d'une niche écologique distincte de celles des grands théropodes qu'il côtoyait. D'autres théropodes coexistaient avec Dineobellator comme le caenagnathidé Ojoraptorsaurus, des ornithomimidés et des troodontidés, ainsi que Richardoestesia dont la position systématique est incertaine. Des mammifères vivaient également dans cet environnement. Leurs restes fossiles ont permis de distinguer les genres Alphadon, Essonodon, Mesodma et Meniscoessus. Des fossiles de tortues ont également été découverts (Aspideretoides, Compsemys, Hoplochelys, Neurankylus, Plastomenus et peut-être Adocus et Basilemys). Tous ces animaux sont des proies potentielles de Dineobellator[4],[1].
Paléopathologie
L'une des griffes de la main droite, longue de 10 cm, du spécimen type de Dineobellator, porte des cicatrices qui indiquent que l'animal a été impliqué dans un combat intra-spécifique avec un autre membre de son genre. Une côte cassée et guérie a également été observée sur ce spécimen[5].
Classification
L'analyse phylogénétique des inventeurs du genre place Dineobellator dans la sous-famille des Velociraptorinae au sein des Dromaeosauridae. Sa présence, ainsi que celle des genres Dakotaraptor et du vélociraptoriné Acheroraptor, indique que les dromaeosaures se diversifiaient encore à la toute fin du Crétacé. Ce second genre de vélociraptorinés du Maastrichtien des États-Unis suggère une spéciation géographique de ces taxons en Amérique du Nord après la dispersion observée à la limite Campanien - Maastrichtien.
Le cladogramme ci-dessous est celui de Robert M. Sullivan et ses collègues (2020)[1] :
Eudromaeosauria |
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Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
Notes et références
Références
- (en) S. E. Jasinski, R. M. Sullivan et P. Dodson, « New Dromaeosaurid Dinosaur (Theropoda, Dromaeosauridae) from New Mexico and Biodiversity of Dromaeosaurids at the end of the Cretaceous », Scientific Reports, vol. 10, no 1, (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-020-61480-7) Material was copied from this source, which is available under a Creative Commons Attribution 4.0 International License
- (en) « New Feathered Dinosaur Unveiled: Dineobellator notohesperus », sur http://www.sci-news.com/, (consulté le )
- (en) N. Davis, « Fossil of 67m-year-old raptor dinosaur found in New Mexico », The Guardian, (lire en ligne)
- (en) S. E. Jasinski, R. M. Sullivan et S. G. Lucas, « Taxonomic composition of the Alamo Wash local fauna from the Upper Cretaceous Ojo Alamo Formation (Naashoibito Member) San Juan Basin, New Mexico », New Mexico Museum of Natural History and Science, vol. 53, (lire en ligne)
- (en) https://www.reuters.com/article/us-science-dinosaur/navajo-warrior-dinosaur-was-a-real-fighter-with-a-scar-to-prove-it-idUSKBN21D2R9