Henri Ronse
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Henri Ronse (né le à Ostende (Belgique) et mort à Romorantin-Lanthenay le [1]) est un metteur en scène belge de théâtre et d’opéra.
Il a mis en scène une centaine de pièces de théâtre ainsi que plusieurs opéras. En 1971, il crée sa propre compagnie, le Théâtre Oblique, qu'il dirige pendant neuf années à Paris. En 1980, il fonde à Bruxelles le Nouveau Théâtre de Belgique. Créateur de la revue littéraire Obliques, Henri Ronse a aussi réalisé et animé de nombreuses émissions radiophoniques pour la Radio télévision belge et pour France Culture.
Biographie
Jeunesse et fondation du Théâtre Oblique
Henri Ronse naît le [2], à Ostende, en Belgique. Bien que né en Flandre, sa langue maternelle est le français[3].
En 1965, il anime des émissions radiophoniques philosophiques et littéraires pour la Radiodiffusion-Télévision belge. La même année, à peine âgé de 19 ans, il se rend à Paris pour s'y frotter aux cercles littéraires. Il rencontre Jean Paulhan, Roland Barthes et Louis Aragon. Ses articles sont publiés dans plusieurs revues comme Les Cahiers du symbolisme, La Nouvelle Revue française, La Quinzaine littéraire ou Les Lettres françaises. Il fait des émissions pour France Culture, et réalise des pièces radiophoniques[4],[5].
En 1969, il met en scène, à Bruxelles, Une saison en enfer d'Arthur Rimbaud. Sa vocation d'homme de lettres, et surtout d'homme de théâtre, s'affirme rapidement. En 1971, il gagne Paris pour y fonder le Théâtre Oblique qu'il dirigera jusqu'en 1980[4],[6]. Il y met en scène des auteurs comme Maurice Maeterlinck, Thomas Bernhard, Samuel Beckett, August Strindberg, Jean Genet, Franz Kafka, Jean Racine[4],[7]... Il crée également, en 1971, avec Roger Borderie, la revue littéraire Obliques, qui analyse l'œuvre des plus grands auteurs[3]. Au Théâtre de l'Odéon, il monte, en 1975, Rodogune de Pierre Corneille, qui est bientôt produit dans plusieurs pays d'Europe et aux États-Unis[4],[3],[8],[9]. Il assure également la direction artistique du Festival d'Anjou[3].
La scène belge
Parallèlement, il retrouve la scène belge avec la mise en scène de Pelléas et Mélisande, de Maurice Maeterlinck, en 1976, au festival de Spa et au Théâtre national de Belgique[4],[3]. Il fait une incursion dans le monde de l'opéra avec, en 1977, L'Opéra de quat'sous de Bertolt Brecht, proposé dans le cadre du festival de Spa. À Bruxelles, il crée plusieurs spectacles et fonde finalement son propre théâtre, le Nouveau Théâtre de Belgique[4]. Il produit, dans la capitale belge, plusieurs pièces par an, puisant dans un répertoire résolument moderne[5]. D'après le romancier et auteur dramatique Jacques De Decker, « il est pris alors d'une frénésie de créations inouïe, voulant démontrer qu'il peut faire plus et mieux que les autres avec moins de moyens. Les merveilles se succèdent à un tel rythme qu'on ne peut plus les énumérer[4] ».
Durant sa carrière, il est invité à produire ses spectacles « à la Comédie-Française, au Théâtre de l'Odéon, à l’Opéra de Paris, à la Comédie de Genève, au Théâtre du Capitole de Toulouse… Il est présent par ses créations dans de nombreux festivals internationaux de New York à Madrid, de Florence à Patras, Athènes ou Vérone[5] ».
Mais des erreurs de gestion le privent de son théâtre et le réduisent au silence[4]. Il est poursuivi en justice pour « mauvaise utilisation des fonds publics dans la gestion du Nouveau Théâtre de Belgique[3] ». Condamné en 2006[10], il est ensuite acquitté en appel, les faits étant jugés trop anciens[11].
La Caravane des poètes
Il passe les douze dernières années de sa vie en France. Il y crée, avec la comédienne Marie Poumarat, La Caravane des poètes. Son objectif est de faire découvrir, par des rencontres et lectures-spectacles, la poésie. Cette « bibliothèque parlée », servie par des poètes, des musiciens et des comédiens, voyage surtout dans le Centre de la France[12],[13]. Henri Ronse est également à l'initiative du Salon international de l'édition et de la revue de poésie qui a lieu chaque année début juin, à Nohant, dans les jardins du domaine de George Sand.
Il meurt le , d'une crise cardiaque[3]. Il préparait l'ouverture de la Maison européenne de la poésie en Pays de George Sand, au prieuré du Magny dans l'Indre[14].
Œuvre
Pièces de théâtre
Henri Ronse est l'auteur de trois pièces[15] :
- Inferno, 1971
- Le Pèse-nerfs, 1972
- Hélène, 1982
Mémoires
Miettes de mémoire, Nil Éditions, 1998.
Études
Le Monde de Paul Willems. Textes, entretiens, études, rassemblés par Paul Emond, Henri Ronse et Fabrice van de Kerckhove, Bruxelles, Labor, Archives du Futur, 1984
Metteur en scène
Henri Ronse a mis en scène plus de quatre-vingt spectacles[15],[16].
- 1969 : Une Saison en enfer d'Arthur Rimbaud, Rencontres de Châteauvallon
- 1971 : Le Pélican d'August Strindberg, Châteauvallon
- 1971 : Inferno d'August Strindberg, Théâtre-Poème Bruxelles
- 1975 : La Sonate des spectres d'August Strindberg, Comédie-Française au Théâtre national de l'Odéon
- 1976 : Le Genre humain de Jean-Edern Hallier, Espace Cardin
- 1981 : À Memphis, il y a un homme d’une force prodigieuse de Jean Audureau, Comédie-Française au Théâtre national de l'Odéon
- 1999 : L'Île morte de René Zahnd, Comédie-Française au Théâtre du Vieux-Colombier
Notes et références
- Article de Libération du ]
- Notice d'autorité de la BNF sur Henri Ronse
- Le dernier exil de Henri Ronse, Philip Tirard, La Libre Belgique en ligne, 14 déc. 2010
- La seconde mort de Henri Ronse, par Jacques de Decker, Le Soir en ligne, 14 déc. 2010
- Jacques De Decker, Henri Ronse, les années Bruxelles, éd. La lettre volée, 1997 Recension en ligne
- Notice sur Le Théâtre oblique, site de la BNF
- Théâtre Oblique - Compagnie Henri Ronse, spectacles, site lesarchivesduspectacle.net
- Rodogune, 1975, site lesarchivesduspectacle.net
- Décès du metteur en scène belge Henri Ronse, Libération
- Dix-huit mois pour Henri Ronse, J.-C.M. (avec Belga), La Libre Belgique en ligne, 31/03/2006
- Extinction des poursuites contre Henri Ronse, Le Soir en ligne, 13 fév. 2008
- Site de La Caravane des poètes
- Un amoureux des mots rejoint les étoiles, article de Gérald Massé, L'Écho républicain, 14 déc. 2010
- Communiqué de ses proches sur rueduconservatoire.fr
- Notice sur Henri Ronse, sur le site lesarchivesduspectacle.net
- Liste des spectacles de Henri Ronse, sur le site Asp@sia, l'annuaire du spectacle
Bibliographie
- Raymonde Temkine, Mettre en scène au présent, tome 1 (Victor Garcia, Gérard Gelas, Daniel Mesguich, Ariane Mnouchkine, Henri Ronse et Antoine Vitez), éditions La Cité/L'Age d'Homme, 1977.
- René Zahnd, Henri Ronse, la vie oblique, Lausanne, éd. L’Âge d’Homme, 1996.
- Jacques De Decker, Henri Ronse, les années Bruxelles, éd. La Lettre volée, coédition Nouveau Théâtre de Belgique, 1997, 208 pages (ISBN 2-87317-054-9).
Liens externes
- Ressources relatives au spectacle :
- Liste des spectacles de Henri Ronse sur le site Aspasia, l'annuaire du spectacle.