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Rue Genty-Magre

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Rue Genty-Magre
(oc) Carrièra Genty-Magre
Image illustrative de l’article Rue Genty-Magre
La rue Genty-Magre vue de la rue Peyras.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 05″ nord, 1° 26′ 43″ est
Pays Drapeau de la France France
Occitanie Région
Ville Toulouse
Quartier(s) Capitole (Secteur 1)
Début no 60 rue des Tourneurs et no 2 rue Baronie
Fin no 17 rue d'Alsace-Lorraine
Morphologie
Type Rue
Longueur 53 m
Largeur entre 4 et 7 m
Histoire
Anciens noms Rue Peyras (fin du XIIIe siècle)
Rue des Augustins (XVIIe siècle)
Rue du Musée (25 avril 1794)
Rue Genty-Magre (1938)
Protection Site patrimonial remarquable (1986)
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
(Voir situation sur carte : Toulouse)
Rue Genty-Magre (oc) Carrièra Genty-Magre
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue Genty-Magre (oc) Carrièra Genty-Magre

La rue Genty-Magre (en occitan : carrièra Genty-Magre) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle se trouve au cœur du Capitole, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au site patrimonial remarquable de Toulouse.

Toponymie

Plaques de rue en français et en occitan.

Le nom de la rue Genty-Magre rend, depuis 1938, hommage à Jean-Baptiste Magre, connu sous le pseudonyme de Genty-Magre (1840-1926)[1]. Écrivain et journaliste toulousain, né à deux pas d'ici (no 10 rue Baronie), il dirigea des journaux républicains, comme l'Émancipation et le Progrès libéral, ou littéraires, comme le Réveil. Resté proche des cercles républicains après la proclamation de la IIIe République, il eut également une carrière dans l'administration française comme sous-préfet de Villefranche-de-Lauragais en Haute-Garonne (?-1884), puis secrétaire général du Tarn (1884-1908). Il est fait chevalier de la légion d'honneur en 1909. Il est enfin connu pour être le père des poètes André et Maurice Magre[2].

Au Moyen Âge, la rue n'était que la continuation de la rue Peyras et portait donc le même nom (fin du XIIIe siècle). À partir du XVIIe siècle, elle prit également, avec l'actuelle rue Antonin-Mercié, le nom du couvent voisin des Augustins, car elles le bordaient au nord, et furent connues ensemble comme la rue des Augustins ou des Grands Augustins. À la Révolution française, le , lorsque toutes les rues de Toulouse reçurent des appellations révolutionnaires, on leur donna le nom de rue du Musée, car le Musée du Midi de la République, créé en 1793, avait été installée dans l'église du couvent des Augustins. La rue du Musée fut l'une des rares, avec la rue de la Fonderie et la rue de l'Écharpe, à conserver après 1806 le nom qui lui avait donné à la Révolution. Ce n'est qu'en 1938 que la rue prit le nom de Genty-Magre et fut à ce moment séparée du reste de la rue du Musée, qui reçut celui d'Antonin Mercié[3].

Description

La rue Genty-Magre est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Elle naît au croisement des rues des Tourneurs et Baronie. Elle se trouve dans l'axe des rues qui traversent le centre-ville entre la place de la Daurade et la cathédrale Saint-Étienne, et prolonge donc les rues de la Daurade, Cujas, Temponières et Peyras. Elle se termine après seulement 53 mètres au croisement de la rue d'Alsace-Lorraine. Elle est prolongée à l'est par les rues Antonin-Mercié, Cantegril et d'Astorg.

Histoire

Moyen Âge et période moderne

Au Moyen Âge, l'actuelle rue Genty-Magre appartient au capitoulat de Saint-Pierre-Saint-Martin. Elle n'est d'abord qu'une portion de la rue Peyras et en porte donc le nom. Plus largement, elle appartient à la principale voie qui traverse Toulouse d'est en ouest, depuis la Porte Saint-Étienne au pont de la Daurade, qui aboutit à la place du même nom[4].

Les premiers bâtiments couvent des Augustins – en particulier l'église – sont construits entre 1310 et 1341 sur la rue Peyras (actuelles rues Genty-Magre et Antonin-Mercié) : il se développe au cours du XIVe siècle et du XVe siècle, jusqu'à occuper tout le moulon délimité par la rue Peyras au nord, raison pour laquelle la partie est de cette rue (actuelles rues Genty-Magre et Antonin-Mercié) reçoit le nom de rue des Augustins[3]. La partie ouest de cette rue n'est cependant pas bordée par le couvent lui-même, mais par des maisons qui lui appartiennent et qui sont mises en location[5].

On compte plusieurs auberges dans la longue rue Peyras où arrivent, par la porte Saint-Étienne, les diligences du Quercy, du Rouergue et de l'Albigeois. Au XVIe siècle on trouve l'hôtellerie du Château de Milan, qui appartient à Thomas de Prohenques et a sa façade principale sur la rue Huc-Vidal (actuelle rue Baronie, no 4), mais son entrée dans la rue Peyras (actuel no 3). Cette auberge réputée est alors une des auberges à enseignes privilégiées[6]. La rue attire aussi les étudiants puisque, en 1549, la Maison des Collégiers du collège de Périgord, est ouverte dans la rue (ancien no 9)[7].

La rue des Augustins a logé plusieurs artistes. Au début du XVIIe siècle, l'historien Guillaume Catel loge dans un hôtel de cette rue (actuel no 3) et y écrit ses Mémoires de l'Histoire du Languedoc, et son Histoire des Comtes de Toulouse avant de mourir le . C'est dans ce même hôtel que l'auteur dramatique Jean Galbert de Campistron se retire après 1712, et qu'il s'éteint, le . Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le sculpteur Simon Mouniot a son atelier dans une maison de la rue, à côté du petit cloître du couvent des Augustins (ancien no 18, contre le musée des Augustins)[8].

Époque contemporaine

À la Révolution française, la rue est touchée par les transformations. En 1790, l'ordre des Augustins est dissous et le couvent des Augustins est fermé, tandis que les bâtiments deviennent bien national. Le , le couvent est affecté à la création du Musée du Midi de la République[9].

Au cours du XIXe siècle, la municipalité forme des projets afin d'améliorer l'hygiène et la circulation dans les rues de la ville. Les premiers travaux, dans le deuxième quart du XIXe siècle, visent à élargir la rue à 5 mètres, et plusieurs immeubles sont reconstruits afin de mettre les façades à l'alignement (actuels no 1 ; no 2 et 6). Mais la rue est surtout bouleversée par le percement de la rue Longitudinale, rebaptisée rue d'Alsace-Lorraine en 1873, qui la coupe en deux. Plusieurs maisons, parmi lesquelles la Maison des collégiers (ancien no 9) et la maison de Siméon Mouniot (ancien no 18, contre le petit cloître du Musée des Augustins), sont abattues, tandis que de nouveaux immeubles, dans le goût haussmannien, sont élevés à la place (actuels no 5 et 8)[9].

Voies rencontrées

La rue Genty-Magre rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Rue Baronie (g)
  2. Rue des Tourneurs (d)
  3. Rue d'Alsace-Lorraine

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • no  3 : emplacement de l'hôtellerie du Château de Milan ; hôtel de Guillaume de Niel, dit « hôtel du Silence ».
    L'hôtel est construit au cours du XVIIe siècle à l'emplacement de trois maisons, dont l'une servait d'entrée, au XVIe siècle, à l'hôtellerie du Château-de-Milan. Dans le premier quart du XVIIe siècle, l'hôtellerie et une maison voisine sont réunies et forment un hôtel qui appartient à Guillaume Catel entre 1606 et 1626, puis à Antoine Crozat, marchand et banquier, capitoul en 1673-1674 et en 1683-1684, seigneur de Préserville et de Bartecave, de 1673 à puis au dramaturge Jean Galbert de Campistron de 1705 à 1723. Il est reconstruit après 1775 par Guillaume de Niel, juge des gabelles du Languedoc, seigneur de Muret et de Mauressac, qui a acquis les maisons voisines. Sous Louis XVIII, après l'assassinat du général Jean-Pierre Ramel, l'hôtel aurait été donné au chirurgien Gabriel Flotard pour payer son silence lors du jugement des assassins : c'est de là que lui viendrait le surnom d'« Hôtel du Silence ».
    L'hôtel s'organise autour d'une vaste cour. Les corps de bâtiment sur la cour s'élèvent sur trois étages carrés couronnés d'une corniche. Les fenêtres rectangulaires sont également couronnées d'une corniche[10],[11].
  • no  4 : immeuble.
    L'immeuble, de style néo-classique, est élevé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Le rez-de-chaussée est ouvert par une grande arcade de boutique, voûtée en berceau, et une porte, qui a conservé une imposte en fer forgé. Aux étages, les fenêtres sont séparées par des tables. Au 1er étage, les fenêtres ont des garde-corps à balustres[12].

Notes et références

  1. Jean Rozès de Brousse, « Discours à André Magre et aux Toulousains de Paris », L'Auta : que bufo un cop cado més, no 104, novembre 1938, p. 132.
  2. Pierre Salies, 1989, vol. 1, p. 524-525.
  3. a et b Jules Chalande, 1920, p. 335-336.
  4. Pierre Salies, 1989, vol. 2, p. 277.
  5. Jules Chalande, 1920, p. 324.
  6. Jules Chalande, 1920, p. 336 et 340.
  7. Jules Chalande, 1920, p. 338.
  8. Jules Chalande, 1920, p. 337-338.
  9. a et b Jules Chalande, 1920, p. 336.
  10. Jules Chalande, 1920, p. 340-343.
  11. Notice no IA31130925, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  12. Notice no IA31130900, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VIII, Toulouse, 1920, p. 335-343.
  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).

Articles connexes

Liens externes