Église Saint-Vincent d'Orbigny

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Église Saint-Vincent d'Orbigny
Vue générale d'une église ; nef à gauche, chœur à droite de la photo.
Vue générale.
Présentation
Culte culte catholique
Type église
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Style dominant roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1926, nef)
Logo monument historique Inscrit MH (2022, église)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Province historique Touraine
Département Indre-et-Loire
Ville Orbigny
Coordonnées 47° 12′ 36″ nord, 1° 14′ 06″ est
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
(Voir situation sur carte : Indre-et-Loire)
Église Saint-Vincent d'Orbigny
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Église Saint-Vincent d'Orbigny
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Vincent d'Orbigny

L'église Saint-Vincent d'Orbigny est un édifice religieux, affecté au culte catholique, situé au centre du bourg d'Orbigny, une commune du département d’Indre-et-Loire.

La nef de l'édifice, inscrite comme monument historique, est romane mais l'église a été plusieurs fois remaniée jusqu'au XVe siècle.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église, dont le chœur est orienté à l'est-sud-est, est construite au flanc du coteau de la rive gauche de l'Olivet. Deux rues passent en contrebas de sa façade et du mur sud de sa nef, le portail ouest surplombant la rue de près de 2 m. Le village d'Orbigny s'est construit autour d'elle.

Historique[modifier | modifier le code]

La construction d'une église vouée à saint Vincent à Orbigny est très ancienne puisqu'elle remonte, selon les écrits de Grégoire de Tours, à l'épiscopat de son prédécesseur Euphrône dans le troisième quart du VIe siècle[2],[Note 1]. À la même époque, Euphrône fonde aussi à Tours une basilique dédiée à saint Vincent[4]. Les deux églises étaient probablement pourvues de reliques du saint rapportées d'Espagne par Childebert Ier[5],[6]. Ces restes matériels, laissés par le martyr originaire de Saragosse et qui, selon Grégoire de Tours, « faisaient des miracles », ont été mentionnés par l'évêque de Tours dans son œuvre De Gloria Martyrum[Note 2],[6].

Ce premier édifice, dont aucune trace ne subsiste, a peut-être laissé la place à une autre église dont quelques vestiges sont inclus dans la nef romane de l'église actuelle, construite vers la fin du XIe siècle. C'est cette église qui est à plusieurs reprises remaniée aux XIVe et XVe siècles[5].

Sa façade et les trois premières travées de sa nef sont datées de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle. L'avant-chœur, sur base carrée, est abattu jusqu'à mi-hauteur des murs pour être reconstruit et voûté au XIIIe siècle. Au XIVe siècle, sa voûte est détruite et quatre piliers massifs sont ajoutés aux quatre coins. Ce dispositif a pour rôle de supporter les assises du clocher[7]. La chœur roman, certainement muni d'une abside semi-circulaire, est reconstruit au XIIIe siècle en style gothique ; le chevet est désormais plat[7]. Sa voûte et ses baies peuvent être rattachées au XVe siècle[5].

La nef de l'église est inscrite au titre des monuments historiques le [1]. Dix ans plus tard, c'est le plafond lambrissé de cette partie de l'édifice qui est refait[8]. En 2002, le chœur et le chevet sont restaurés dans le prolongement de la démolition d'une maison vétuste appuyée contre le mur sud de l'église[9]. L'église en totalité est inscrite le [1].

Architecture et mobilier[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

Mur nord de la nef
Mur sud du chœur.

L'église se compose, de l'ouest vers l'ouest, d'une nef à vaisseau unique. Du côté sud, des contreforts plaqués simulent trois travées de longueur inégale, le mur nord de la nef étant dépourvu de contreforts ; quatre autres contreforts rythment la façade. Le mur nord montre des vestiges, en petit appareil, sur lesquels ont été remontées les maçonneries de la nef. Vient ensuite un avant-chœur moins large que la nef composé d'une travée sur plan carré qui supporte le clocher. L'édifice est terminé par un chœur à chevet plat, de même largeur que l'avant-chœur ; il est épaulé par six contreforts, deux sur chaque mur gouttereau et deux au chevet ; une sacristie au toit en appentis est accolée au mur nord du chœur. Sur le mur sud de l'avant chœur et du chœur se distingue bien la reprise de construction du XIIIe siècle, la maçonnerie ancienne formant un ressaut.

Les charpentes (nef, clocher et chœur) sont en bois et la couverture en ardoises.

Deux portes s'ouvrent dans la nef. L'une, romane, est percée dans la façade ; la seconde, plus tardive, permet d'accéder par le sud à la travée médiane de la nef. Trois baies en plein cintre s'ouvrent dans le mur gouttereau sud de la nef, deux du côté nord. Un oculus surmonte le portail ouest et remplace une baie en plein cintre dont l'arc est toujours visible. L'avant-chœur est éclairé par une baie sur chaque face latérale, tout comme le chœur qui dispose en outre d'une large baie pratiquée dans son chevet.

Décoration et mobilier[modifier | modifier le code]

Le portail ouest.
Le portail sud.

Michel de Marolles, abbé de Beaugerais est, en 1629, le parrain de l'une des cloches de l'église, comme en témoigne une inscription gravée sur cette cloche[10]. Cette cloche, ainsi qu'une autre au moins, ont disparu[7]. En 1924, ce sont deux nouvelles cloches qui sont montées dans le clocher[11].

Le portail ouest de l'église, contemporain de la façade, est de style roman, en plein cintre ; son arc comporte trois voussures décorées de tores et de chevrons, reposant sur des chapiteaux[8]. Un escalier accolé à la façade permet d'y accéder. La porte sud de l'église, plus tardive — une inscription laisse penser qu'elle a été percée ou restaurée en 1661 —, est surmontée d'une dalle de pierre gravée de la devise républicaine « REPUBLIQUE FRANÇAISE - LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE ». Cette dalle a remplacé en 1983 une plaque métallique portant la même inscription et posée vers 1906, après l'entrée en vigueur de la loi de séparation des Églises et de l'État.

Si les baies de la nef sont en plein cintre, celles de l'avant-chœur et du chœur sont en ogive. La baie fermant le chœur à l'est et dont les remplages ont été refaits est pourvue d'un vitrail qui provient des ateliers Lobin de Tours (XIXe siècle), tout comme celui situé à l'entrée de la nef, daté de 1883 et qui représente saint Blaise[11]. Un autre vitrail de la nef, représentant sainte Marie-Madeleine, porte la signature de Lux Fournier (1947)[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cet édifice religieux, construit un peu moins de deux siècles après la mort de Martin de Tours et dont le vocable est alors placé sous Saint Vincent, se manifeste comme étant une église dite rurale[3].
  2. Grégoire de Tours, évoque par les termes suivants les reliquae de Saint Vincent dont l'ancien édifice religieux d'Orbigny a bénéficié — à l'instar de celui Céré-la-Ronde — :

    « [...] Haud procul ab illo vico est alius quem Orbaniacum vocant, in cuius ecclesia huius sancti habentur reliquiae. »

    — Grégoire de Tours, , De Gloria Martyrum, livre I[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Notice no PA00097901, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Grégoire de Tours (trad. du latin par Robert Latouche), Histoire des Francs : en un volume, t. II, Paris, Belles Lettres, , 354 p. (ISBN 2-251-34047-5), p. 317 (livre X, chapitre 31).
  3. Mabille Émile, « Notice sur les divisions territoriales et la topographie de l'ancienne province de Touraine (cinquième et dernier article). », Bibliothèque de l'École des chartes, t. 27,‎ , p. 337 (DOI 10.3406/bec.1866.446064, lire en ligne).
  4. Luce Pietri, La ville de Tours du IVe au VIe siècle. Naissance d'une cité chrétienne, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome, 69 », , 853 p. (ISBN 2-7283-0065-8, lire en ligne), p. 417-418.
  5. a b et c Couderc 1987, p. 595.
  6. a b et c Louis de Lacger, « Saint Vincent de Sarragosse. », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 13, no 60,‎ , p. 331, note 56 (DOI 10.3406/rhef.1927.2438, lire en ligne, consulté le ).
  7. a b et c Association Raconte-moi Orbigny, Raconte-moi Orbigny : Au fil du temps, un village de Touraine et ses traditions, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 190 p. (ISBN 978-2-916043-61-6), p. 36-39.
  8. a et b Ranjard 1986, p. 516.
  9. Association Raconte-moi Orbigny, Raconte-moi Orbigny : Au fil du temps, un village de Touraine et ses traditions, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 190 p. (ISBN 978-2-916043-61-6), p. 32.
  10. Louis Bousrez, « Communication orale en séance », bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. XII,‎ , p. 15 (lire en ligne).
  11. a et b Bernard Briais (ill. Denise Labouyrie), Vagabondages en Val d'Indrois, Monts, Séria, , 127 p. (ISSN 1151-3012), p. 113-114.
  12. « Sainte Marie-Madeleine / Vitrail, XXe siècle », sur AKG images (consulté le ).

Pour en savoir plus[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Mary Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, Chambray-lès-Tours, C.L.D., , 967 p. (ISBN 2-85443-136-7).
  • Jean-Luc Flohic (dir.), Patrimoine des communes de France, t. 2, Paris, Flohic, , 1406 p. (ISBN 2-84234-115-5).
  • Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, , 9e éd. (1re éd. 1930), 733 p. (ISBN 2-85554-017-8).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]