Église Saint-Charles-Borromée de Bastia

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Église Saint-Charles-Borromée de Bastia
La façade de l'église Saint-Charles.
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L'église Saint-Charles-Borromée, en corse San Carlu est le nom d'une église du centre historique de Bastia, en Haute-Corse.

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'origine l'église était dédiée à saint Ignace de Loyola. Elle fut construite par les jésuites en 1635[1].

Au XVIIIème siècle, les génois rasèrent la première Eglise au monde dédiée à Saint-Charles, située dans le quartier Romieu à Bastia et édifiée en 1619.

Après l'expulsion de l'ordre des jésuites en 1769, l'édifice fut concédé à la confrérie de San Carlu et l'église changea de vocable, étant depuis dédiée à saint Charles Borromée.

L'église est inscrite au titre des monuments historiques en 2007[2].

Description[modifier | modifier le code]

Façade[modifier | modifier le code]

La façade est caractéristique du style jésuite : elle prend modèle sur l'église du Gesù, à Rome.

Elle est composée de deux niveaux scandés de pilastres. L'étage supérieur est plus étroit, avec un fronton triangulaire flanqué de deux grandes volutes.

La façade et l'escalier monumental de San Carlu.

De part et d'autre de la porte d'entrée on peut voir les statues de saint François Xavier et de saint Ignace de Loyola.

Intérieur[modifier | modifier le code]

Le décor de l'église a conservé tous ses stucs d'origine. Ils datent du XVIIe siècle[1]. Au centre de la voûte on peut voir un médaillon où était représenté saint Ignace de Loyola, vêtu de noir. Lorsque les Jésuites ont été expulsés, les membres de la confrérie Saint-Charles ont fait modifié la couleur du vêtement afin de représenter saint Charles Borromée.

Intérieur de San Carlu.

Après plusieurs années de travaux, l'église a rouvert en 2017[3].

Personnages célèbres enterrés à Saint-Charles[modifier | modifier le code]

C'est dans cette église qu'est enterré Domenico Maria Spinola, ancien doge de la République de Gênes. Il a été aussi gouverneur de Corse. Né et mort à Bastia, il était surnommé Il Corsetto[1],[4].

Plaque mortuaire de Domenico Maria Spinola dans l'église Saint-Charles.


C'est également ici qu'est enterré monseigneur Mascardi, évêque de Nebbiu.

Les environs de l'église[modifier | modifier le code]

Au pied de l'escalier Saint-Charles on peut trouver une fontaine, appelée fontaine des Jésuites, ou E trè funtane car composée de trois niches percées de bouches. Elle a été agrandie et restaurée en 1574. Deux grandes plaques rappellent les restaurations de 1722 et 1806.

Le couvent des jésuites est le plus ancien de la ville. Il a été ouvert en 1635. Les jésuites ont assuré l'enseignement secondaire pendant la période génoise. Ils ont été expulsés de Corse (comme de tout le royaume) par Louis XV en 1768-1769. Il abrite aujourd'hui les salles de cours du collège Simon-Jean-Vinciguerra.

Escalier monumental devant l'église, dans le quartier de Terra Vechja.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

Buste de Salvatore Viale, musée de Bastia.

L'insurrection des Bastiais contre Napoléon en 1814[modifier | modifier le code]

En 1814 l'église Saint Charles est le théâtre d'un épisode historique. Une insurrection éclate contre le pouvoir impérial, tant l'hostilité à l'égard de Napoléon et du gouverneur de la Corse César Berthier est grande. Le 11 avril 1814, sous l'impulsion de Frédien Vidau et de Salvatore Viale, un Comité de salut public réunit dans l'église Saint-Charles proclame la sécession de la Corse avec la France et appelle la restauration du royaume anglo-corse[5].

La première messe en langue corse[modifier | modifier le code]

C'est dans l'église Saint-Charles de Bastia qu'en 1971 est dite la première messe en langue corse. C'est le chanoine Sauveur Casanova, futur évêque de Corse, qui officie. La messe est chantée en paghjella par les chantres de Sermanu[6].

Confréries[modifier | modifier le code]

C'est la confrérie Saint-Charles-Borromée qui officie dans l'église[7],[8].

Depuis 2020 on y trouve également une confrérie féminine, la première de Bastia[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Sous la direction de Jean-Baptiste Raffalli, Bastia : le guide, Paris, Editions du patrimoine,
  2. Notice no PA2B000006, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Réouverture de l'église Saint-Charles de Bastia », sur France 3 Corse ViaStella (consulté le )
  4. Jean-Pierre Girolami, « Gênes nomme un ancien doge au poste de gouverneur : Domenico Maria Spinola diplomate face aux révoltés », (consulté le )
  5. « HISTOIRE. La stratégie de Napoléon pour défendre la Corse : mettre tous les moyens sur « Calvi seule place tenable » », sur Corse Matin, (consulté le )
  6. Pierre-Louis Alessandri, Serena De Mari, Ghjermana De Zerbi et Jean-Baptiste Raffalli, Almanach : tradizione viva di Bastia è di u so circondu : histoire, religion, littérature, arts et architectures, vieux métiers, jardins, maisons historiques, tradition orale, musique, Comité des fêtes et de l'animation du patrimoine, (ISBN 2-9525608-0-3 et 978-2-9525608-0-1, OCLC 67609495, lire en ligne)
  7. « CUNFRATERNA SAN CARLU BORROMEO DI BASTIA », sur sancarlu.blogspot.com (consulté le )
  8. Charles Monti, « Confrérie de Saint-Charles de Bastia : "L'Uffiziu di u veneri santu chi si dice u ghjovi santu à sera" », sur Corse Net Infos - Pure player corse (consulté le )
  9. « La première confrérie féminine de Bastia vient de voir le jour », sur Corse Matin, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]