Édouard le Confesseur

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Édouard le Confesseur
Illustration.
Édouard le Confesseur (première scène de la tapisserie de Bayeux).
Titre
Roi d'Angleterre

(23 ans, 6 mois et 28 jours)
Couronnement
Cathédrale de Winchester
Prédécesseur Hardeknut
Successeur Harold Godwinson
Biographie
Dynastie Maison de Wessex
Date de naissance vers 1004
Lieu de naissance Islip (Angleterre)
Date de décès
Lieu de décès Londres (Angleterre)
Sépulture Abbaye de Westminster
Père Æthelred le Malavisé
Mère Emma de Normandie
Conjoint Édith de Wessex
Rois d'Angleterre

Édouard le Confesseur est un prince de la maison de Wessex né vers 1004 et mort le . Fils du roi Æthelred le Malavisé, il règne sur le royaume d'Angleterre de 1042 à sa mort. Sa succession contestée est à l'origine de la conquête normande de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant quelques mois après sa mort.

Sa grande piété (il n'aurait jamais consommé son mariage avec Édith de Wessex) lui vaut son surnom et le fait d'être ensuite canonisé en 1161. Une autre raison de sa canonisation est le fait que, trente-six ans après sa mort, on aurait ouvert son tombeau sans constater la moindre trace de décomposition du corps.

Biographie

Jeunesse

En 1013, il doit fuir devant l'invasion danoise avec son frère Alfred Ætheling et leur mère Emma de Normandie pour se réfugier auprès de son oncle Richard II de Normandie. Plus tard, en 1036, il échoue dans une tentative pour s'emparer du trône d'Angleterre aux dépens de Harold Pied-de-Lièvre. Son frère Alfred est tué à cette occasion par la trahison du comte Godwin de Wessex. Il retourne en Angleterre en 1041, invité par son demi-frère Hardeknut, qui en fait probablement son héritier, avec le soutien de Godwin de Wessex avec qui Édouard s'est réconcilié. Il accède au trône à la mort de Hardeknut le 8 juin 1042 et est couronné à la cathédrale de Winchester le 3 avril 1043.

Roi d'Angleterre

Penny frappé sous le règne d'Édouard.

Son règne est marqué par la paix et la prospérité. Les comtes Godwin, Léofric de Mercie (époux de lady Godiva), Siward de Northumbrie, ont un pouvoir important. Édouard favorise son entourage normand, ce qui mécontente les nobles danois et saxons, qui forment un parti anti-normand autour de Godwin de Wessex, qui devient le beau-père d'Édouard à la suite du mariage de ce dernier avec Édith de Wessex, le 23 janvier 1045. À la suite d'une embuscade tenue à Douvres contre Eustache II de Boulogne lors d'une émeute, Godwin, qui a refusé de punir les coupables, est exilé avec sa famille en septembre 1051. Léofric et Siward quittent le conseil du roi, et la reine Édith est enfermée dans un monastère. En 1052, Godwin revient à la tête d'une armée. Il obtient le soutien du peuple et est restauré à la tête de son comté. Il meurt peu après lors d'un banquet royal à Winchester le 15 avril 1053 ; on dit qu'il se serait étouffé en mangeant un morceau de pain alors qu'il niait être impliqué dans la mort d'Alfred Ætheling, frère du roi. Harold Godwinson, son beau-frère, hérite du Wessex et devient l'homme le plus puissant du royaume. Pour contrebalancer son influence, le roi favorise le Normand Ralph le Timide qui devient comte de Hereford.

Le roi rappelle Édouard l'Exilé, fils d'Edmond Côte-de-Fer, pour en faire son héritier, mais celui-ci meurt peu de temps après son retour en février 1057. Harold, qui se distingue notamment par des campagnes victorieuses au pays de Galles, revendique alors l'héritage de la couronne, en compétition avec Guillaume de Normandie (le fils du cousin maternel du roi, Robert le Magnifique).

Armoiries imaginaires attribuées à Édouard le Confesseur par Matthieu Paris au XIIIe siècle.

Il meurt sans descendance le 5 janvier 1066 à l'abbaye de Westminster, qu'il a lui-même fondée sur les ruines d'un ancien monastère.

Son décès déclenchera une crise de succession au trône d'Angleterre entre Harold (qui s’empara aussitôt de la couronne après la mort d’Édouard) et Guillaume. Il semble cependant que tous deux aient été dans leur bon droit car, de son vivant, Édouard aurait fait des promesses identiques à d'autres grands féodaux voisins[1], de manière à s'assurer de leur neutralité faute de pouvoir les contenir par la force. Néanmoins, la rivalité entre Harold et Guillaume aboutira finalement à la conquête normande du royaume par ce dernier.

Postérité

Un culte se développe rapidement autour de la personne d'Édouard après sa mort, avec des récits de guérisons miraculeuses autour de sa tombe. Celle-ci est ouverte en 1102 sur ordre de l'abbé Gilbert Crispin afin d'inspecter l'état de son corps. Plusieurs hagiographies du roi sont rédigées au XIIe siècle, dont les plus célèbres sont celles d'Osbert de Clare et Aelred de Rievaulx, qui s'inspirent de la Vita Ædwardi regis, une biographie anonyme du roi commandée par la reine Édith vers 1067.

La canonisation d'Édouard est proposée une première fois sous le règne d'Étienne de Blois, en 1139, mais elle est rejetée par le pape Innocent II. La deuxième tentative se produit dans un contexte plus favorable, et Édouard est canonisé par une bulle du pape Alexandre III le 7 février 1161. Sa fête est fixée le 5 janvier, jour anniversaire de sa mort. C'est à ce moment qu'il acquiert son surnom de « Confesseur ».

Édouard est considéré comme l'un des saints patrons de l'Angleterre jusqu'au XIVe siècle. Le roi Henri III lui rend un culte particulièrement vigoureux. Il fait rebâtir l'abbaye de Westminster avec une nouvelle tombe pour sa dépouille en 1269 et donne le prénom d'Édouard à son fils aîné. Édouard est supplanté par saint Georges comme patron de l'Angleterre après la fondation de l'ordre de la Jarretière, en 1348. Il apparaît néanmoins sur le diptyque de Wilton, œuvre commandée par Richard II dans la dernière décennie du XIVe siècle.

Le saphir d'Édouard le Confesseur est l'un des joyaux de la Couronne britannique. Ce joyau, qui proviendrait de l'anneau porté par le roi le jour de son sacre, est serti dans la Couronne impériale d'apparat depuis la reine Victoria.

Références

  1. Andrew Bridgeford (trad. Béatrice Vierne), 1066, l’histoire secrète de la tapisserie de Bayeux, Éditiond du Rocher, coll. « Anatolia », (réimpr. 2005) [détail des éditions] (ISBN 2-268-05528-0), p. 386, p. 65.

Bibliographie

  • (en) Frank Barlow, Edward the Confessor, Berkeley - Los Angeles : University of California Press, 1970 (coll. English Monarchs).

Liens externes