Écriture légale (Angleterre)

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Alphabet et quelques abréviations de syllabe en écriture légale anglaise

L’écriture légale ou anglicana, appelée en Angleterre court hand ou common law hand, est un style d'écriture manuscrite employé par les tribunaux anglais pendant le Moyen Âge. Utilisé à l'origine par les tribunaux royaux, ce style est adopté peu à peu par les hommes de loi et leurs employés. « Sa graphie est sensiblement droite, serrée, avec des jambages inférieurs et supérieurs exagérément allongés, ceux-ci étant parfois arrondis, principalement les jambages inférieurs, par un arc de cercle terminal[1] ».

Cette graphie tient son nom anglais du fait qu'elle est employée notamment pour les actes officiels des cours des plaids-communs et de la cour du banc du roi, sans être limitée à ces seuls usages[2]. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'écriture se stylise de plus en plus, et l'usage d'abréviations s'étend aux mots et aux syllabes les plus courantes, à tel point que cette forme d'écriture devient quasiment illisible pour un lecteur ne connaissant pas ses conventions. En 1731, cette écriture est bannie des tribunaux anglais par la loi, Proceedings in Courts of Justice Act 1730, prescrite par le Parlement de Grande-Bretagne, qui dispose qu'à partir du les actes des tribunaux devront être rédigés dans une écriture ordinaire, et non plus dans l'écriture appelée communément « Court hand »... d'autre part les mots devront être écrits en entier et non plus abrégés[3],[4]. Néanmoins, au XIXe siècle, la capacité à lire l'écriture légale était encore considérée comme un atout pour quelqu'un s'occupant de vieilles archives juridiques[5].

Références culturelles[modifier | modifier le code]

  • Dans la deuxième partie de Henri VI de Shakespeare, écrite vers 1591, à l'acte IV, scène 2, Dick le boucher dit en parlant d'Emmanuel, clerc de Chatham : He can make Obligations, and write court-hand." (« Il sait encore faire des contrats, et écrire par abréviation[6]. »).
  • Dans le roman de Charles Dickens, La Maison d'Âpre-Vent, Lady Dedlock entame un épisode important, lorsqu'elle reconnaît une écriture légale particulière sur un document juridique.
  • Il est fait référence à l'écriture légale dans le roman L'Épée dans la pierre (1938) de Terence Hanbury White.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Plymouth City Council, "Quills and court-hand writing."
  2. Hector 1966
  3. Barrett et Iredale 1995
  4. La loi de 1731 ne s'applique pas aux tribunaux du Pays de Galles, mais cette omission est corrigée peu après par la loi de 1732, Courts in Wales and Chester Act 1732.
  5. Wright et Martin 1879, p. vii-viii.
  6. Traduction de Guizot, tome 7, pg 408

Lien externe[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Court hand » (voir la liste des auteurs).
  • (en) John Barrett et David Iredale, Discovering Old Handwriting, Princes Risborough, Shire Publications, , 184 p. (ISBN 978-0-7478-0268-6), p. 47
  • (en) Leonard Charles Hector, The Handwriting of English Documents, Londres, Edward Arnold, , 136 p. (OCLC 753293155), p. 66
  • (en) Charles Johnson et Hilary Jenkinson, English Court Hand A.D. 1066 to 1500 : Illustrated Chiefly from the Public Records, Oxford, Clarendon Press, , 250 p. (OCLC 865715466, lire en ligne)
  • (en) Andrew Wright et Charles Trice Martin, Court-Hand Restored or, The Student's Assistant in Reading Old Deeds, Charters, Records, Etc., Londres, Reeves & Turner, , 103 p. (OCLC 222871060, lire en ligne)