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== Matériels utilisés ==
== Matériels utilisés ==
La DSA s'est appuyé sur [[Datanet]], équipé d'un processeur frontal et développé sur le mini-ordinateur [[Mitra 15]] puis sur [[Mini 6]], reliés à l'[[Iris 80]].
La DSA s'est appuyé sur [[Datanet]], équipé d'un processeur frontal et développé sur le mini-ordinateur [[Mitra 15]] puis sur [[Mini 6]], reliés à l'[[Iris 80]].
== DEC et la CII-HB, deux voies pour concurrencer IBM ==
== Concurrence ==
La DSA avait pour concurrents le modèle [[Decnet]], de [[Digital Equipment Corporation]], constructeur informatique alors en pleine croissance, qui allait devenir numéro mondial, dans les [[années 1980]]. La toute première version de [[Decnet]] date [[1975]].
La DSA avait pour concurrents le modèle [[Decnet]], de [[Digital Equipment Corporation]], constructeur informatique alors en pleine croissance, qui allait devenir numéro mondial à la fin des [[années 1980]], malgré un retard dans les réseaux. La toute première version de [[Decnet]] date [[1975]].


L'autre concurrent de la DSA était l'[[IBM Systems Network Architecture]] d'[[IBM]], qui ambitionnait de devenir un standard de fait, grâce à la position de quasi-monopole acquise dans les [[années 1950]] par [[IBM]] et confortée dans les [[années 1950]]. Lorsque la [[New Network Architecture]], première mouture de la DSA, est lancée par la [[Compagnie internationale pour l'informatique]] en [[1971]], [[IBM]] s'emploie encore à renforcer son emprise sur le marché mondial, par le succès de la gamme [[IBM 360]], conçue comme une déclinaison du [[grand système]], en plusieurs tailles et prix différents. Revers de la médaille, l'architecture est très centralisée. IBM introduit les bases de son frontal [[Network Control Program (IBM)]] vers [[1970]], mais garde l’administration sur le central<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref>, et vend le logiciel réseau Token Ring<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref>. Il reste en système fermé, contrairement au [[Network Control Program|NCP]] d'[[Arpanet]].
L'autre concurrent de la DSA était l'[[IBM Systems Network Architecture]] d'[[IBM]], qui ambitionnait de devenir un standard de fait, grâce au quasi-monopole acquis dans les [[années 1950]] par [[IBM]] et conforté dans les [[années 1960]]. Lorsque la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] lance en [[1971]] sa [[New Network Architecture]], première mouture de la DSA, [[IBM]] venait de renforcer encore son emprise sur le marché mondial, grâce au succès depuis [[1966]] de la gamme [[IBM 360]], conçue comme une déclinaison du [[grand système]], en plusieurs tailles et prix différents. Revers de la médaille, l'architecture [[IBM]] est très centralisée. [[IBM]] introduit les bases de son frontal [[Network Control Program (IBM)]] vers [[1970]], mais garde l’administration sur le central<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref>, et vend le logiciel réseau Token Ring<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref>. Il reste en système fermé, contrairement au [[Network Control Program|NCP]] d'[[Arpanet]].


[[Digital Equipment Corporation]] et la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] ont au contraire joué très tôt la carte des mini-ordinateurs, comme le [[Mitra 15]] et le [[PDP-8]], en leur donnant une autonomie via un processeur réseau, afin de mieux valoriser leur apport. De plus, la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]], les conçoit en système semi-ouvert. Confrontée à la nécessité de recoder en profondeur le [[système d'exploitation]] de son [[Iris 50]] et de son [[Iris 80]], pour leur montée en puissance et en vitesse, avec le renfort des équipes de l'[[Iria]], elle y introduit une couche réseau très flexible: la fonction [[Transiris]]. La [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] reçoit à nouveau un renfort des équipes de l'[[Iria]] un peu plus tard, lorsque l'un de ses chercheurs, [[Hubert Zimmermann]] participe activement à la normalisation [[ISO]], aux côtés des chercheurs d'[[Honeywell]].
[[Digital Equipment Corporation]] et la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] ont au contraire joué très tôt la carte des mini-ordinateurs, comme le [[Mitra 15]] et le [[PDP-8]], en leur donnant une autonomie via un processeur réseau, afin de mieux valoriser leur apport. De plus, la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] les conçoit en système semi-ouvert. Confrontée à la nécessité de recoder en profondeur le [[système d'exploitation]] de son [[Iris 50]] et de son [[Iris 80]], pour leur montée en puissance et en vitesse, avec l'aide des équipes de l'[[Iria]], elle y introduit une couche [[logiciel]] réseau très flexible: la fonction [[Transiris]], conçue pour débarrasser l'[[Iris 80]] des problèmes de réseau, traités à part dans son [[système d'exploitation]]. La [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] reçoit à nouveau un renfort des équipes de l'[[Iria]] un peu plus tard, lorsque l'un de ses chercheurs, [[Hubert Zimmermann]] participe activement à la normalisation [[ISO]], aux côtés des chercheurs d'[[Honeywell]], en tant que responsable et secrétaire<ref>"LE RÉSEAU CYCLADES ET INTERNET : QUELLES OPPORTUNITÉS POUR LA FRANCE DES ANNÉES 1970 ?" Séminaire Haute Technologie du 14 mars 2007 du Comité d'histoire du Ministère des finances [http://www.comite-histoire.minefi.gouv.fr/industrie/haute_techno/documents6946/downloadFile/attachedFile_5/schafer-reseau-cyclades.pdf?nocache=1199972008.03]</ref> du groupe de travail "Architecture informatique" de l'[[Organisation internationale de normalisation|ISO]] (ISO).


En fusionnant avec [[Honeywell]] en [[1975]], la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] récupère aussi la [[General Comprehensive Operating System]], conçue à l'origine par [[General Electric]] dans une idée de flexibilité et d'indépendance d’administration du réseau par rapport au central<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref>. Plus tard, la CII se ralliera entièrement à la norme [[X.25]], à la déception de ses équipes, qui reprochaient déjà à leur direction de ne pas croire assez au [[datagramme]]<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref> et à l'[[informatique distribuée]], deux concepts alors jugés risqués mais qui s'imposeront en fait grâce à l'[[Internet]].
En fusionnant avec [[Honeywell]] en [[1975]], la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] récupère aussi la [[General Comprehensive Operating System]], conçue à l'origine par [[General Electric]] dans une idée de flexibilité et d'indépendance d’administration du réseau par rapport au central<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref>. Plus tard, la CII se ralliera entièrement à la norme [[X.25]], à la déception de ses équipes, qui reprochaient déjà à leur direction de ne pas croire assez au [[datagramme]]<ref>"Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html]</ref> et à l'[[informatique distribuée]], deux concepts alors jugés risqués mais qui s'imposeront en fait grâce à l'[[Internet]].

Version du 13 février 2014 à 22:58

La Distributed System Architecture (DSA) est une architecture réseau en couches définie par CII-Honeywell-Bull en 1976. La DSA a ensuite été remplacée par le modèle OSI, appelé aussi OSI-DSA mis en place en 1978 puis par les protocoles TCP-IP.

Historique

Présentée en 1976, la DSA était directement issue de la New Network Architecture, de la Compagnie internationale pour l'informatique, mise en place dès 1971 et rebaptisée DSA après la fusion en 1975 avec Honeywell.

La DSA a été mise en place en même temps que les progrès dans le réseau ARPANET, auquel avait participé des ingénieurs de la CII, Gérard Deloche en 1968 et Michel Elie[1] en 1969, tous deux membres successifs du Network Working Group, qui pilotait Arpanet. Michel Elie, premier pilote de la de la New Network Architecture, assiste ensuite l'expert en logiciels Claude Boulle pour le développement de la DSA. Leur stratégie est d'unir les grands utilisateurs qui réclament des normes d'interconnexion "ouvertes ", pour développer une architecture normalisée. CII-HB prend la tête du mouvement, en injectant dans les circuits de la normalisation ses propres standards DSA et des experts pour participer aux discussions[2].

Deux ans seulement après sa présentation, DSA recevait l'onction de l'ISO, grâce au renfort de la "star" mondiale des bases de données à l'époque, le chercheur Charles Bachman[3] et son supérieur Michaël Canepa, patron de la recherche d'Honeywell. Le modèle DSA a en effet très tôt inspiré les sept couches du modèle OSI : 1 Couche physique, 2 Couche de liaison, 3 Couche de réseau, 4 Couche de transport, 5 Couche de session, 6 Couche de présentation et 7 couche « application ».

Vitesse de transmission

La DSA facilite l'utilisation de réseaux à haute vitesse (pour l'époque), avec des lignes de duplex]] complet à 9.600 bauds puis 19.200, ou 48.000 ou encore 96.000 bauds[4].

Datagramme ou commutation de circuits

La DSA est conçue pour permettre au choix d'utiliser le Datagramme ou la commutation de circuits. La seconde est imposée par l'administration des PTT, via la norme X.25, au prétexte d'assurer une disponibilité immédiate même en période de congestion des réseaux. Les ingénieurs de la CII observent que le Datagramme, utilisable dans les réseaux privés, repose sur des noeuds de commutation plus simples que ceux de la commutation de circuits, imposée dans les réseaux publics de télécommunications. Pour utiliser le datagramme, ils conseillent de dimensionner le réseau de façon à rester éloigné des conditions de congestions, ou, lorsque ce n'est pas possible, de mémoriser les paquets envoyés afin de pouvoir rééditer l'envoi en cas de congestion[5]. Ces conseils aux utilisateurs s'adaptent au discours alors pratiqué par les PTT pour justifier leur choix, qui brandissent le risque de perdre une partie des paquets. La DSA considère elle que le datagramme est le "service de base de la commutation par paquets"[6] et observe que les noeuds de communication du protocole X.25 ont l'inconvénient d'être "complexes"[7].

Matériels utilisés

La DSA s'est appuyé sur Datanet, équipé d'un processeur frontal et développé sur le mini-ordinateur Mitra 15 puis sur Mini 6, reliés à l'Iris 80.

DEC et la CII-HB, deux voies pour concurrencer IBM

La DSA avait pour concurrents le modèle Decnet, de Digital Equipment Corporation, constructeur informatique alors en pleine croissance, qui allait devenir numéro mondial à la fin des années 1980, malgré un retard dans les réseaux. La toute première version de Decnet date 1975.

L'autre concurrent de la DSA était l'IBM Systems Network Architecture d'IBM, qui ambitionnait de devenir un standard de fait, grâce au quasi-monopole acquis dans les années 1950 par IBM et conforté dans les années 1960. Lorsque la CII lance en 1971 sa New Network Architecture, première mouture de la DSA, IBM venait de renforcer encore son emprise sur le marché mondial, grâce au succès depuis 1966 de la gamme IBM 360, conçue comme une déclinaison du grand système, en plusieurs tailles et prix différents. Revers de la médaille, l'architecture IBM est très centralisée. IBM introduit les bases de son frontal Network Control Program (IBM) vers 1970, mais garde l’administration sur le central[8], et vend le logiciel réseau Token Ring[9]. Il reste en système fermé, contrairement au NCP d'Arpanet.

Digital Equipment Corporation et la CII ont au contraire joué très tôt la carte des mini-ordinateurs, comme le Mitra 15 et le PDP-8, en leur donnant une autonomie via un processeur réseau, afin de mieux valoriser leur apport. De plus, la CII les conçoit en système semi-ouvert. Confrontée à la nécessité de recoder en profondeur le système d'exploitation de son Iris 50 et de son Iris 80, pour leur montée en puissance et en vitesse, avec l'aide des équipes de l'Iria, elle y introduit une couche logiciel réseau très flexible: la fonction Transiris, conçue pour débarrasser l'Iris 80 des problèmes de réseau, traités à part dans son système d'exploitation. La CII reçoit à nouveau un renfort des équipes de l'Iria un peu plus tard, lorsque l'un de ses chercheurs, Hubert Zimmermann participe activement à la normalisation ISO, aux côtés des chercheurs d'Honeywell, en tant que responsable et secrétaire[10] du groupe de travail "Architecture informatique" de l'ISO (ISO).

En fusionnant avec Honeywell en 1975, la CII récupère aussi la General Comprehensive Operating System, conçue à l'origine par General Electric dans une idée de flexibilité et d'indépendance d’administration du réseau par rapport au central[11]. Plus tard, la CII se ralliera entièrement à la norme X.25, à la déception de ses équipes, qui reprochaient déjà à leur direction de ne pas croire assez au datagramme[12] et à l'informatique distribuée, deux concepts alors jugés risqués mais qui s'imposeront en fait grâce à l'Internet.

Articles connexes

Liens externes

  • "Distributed Systems Architecture", par Jean Bellec from Claude Rolland, dans "Bull et les Communications" [9]
  • "Témoignage sur l’Internet et les réseaux (1969-1978)", article de Michel Elie dans Entreprises et Histoire" en 2002 [10]

Références

  1. "Témoignage sur l’Internet et les réseaux (1969-1978)", article de Michel Elie dans Entreprises et Histoire" en 2002 [1]
  2. "Témoignage sur l’Internet et les réseaux (1969-1978)", article de Michel Elie dans Entreprises et Histoire" en 2002 [2]
  3. Interview de Charles Bachman sur "Oral History" [3]
  4. Principaux systèmes d'architecture de systèmes distribués, exemple de mise en oeuvre dans les produits d'un constructeur", par Jean-Yves Mercury, direction des petits systèmes, réseaux et terminaux à la CII, et Laurent Thiéry, direction centrale de la politique produits, de la CII, dans Systèmes d'informatique" d'octobre 1978
  5. Principaux systèmes d'architecture de systèmes distribués, exemple de mise en oeuvre dans les produits d'un constructeur", par Jean-Yves Mercury, direction des petits systèmes, réseaux et terminaux à la CII, et Laurent Thiéry, direction centrale de la politique produits, de la CII, dans Systèmes d'informatique" d'octobre 1978
  6. Principaux systèmes d'architecture de systèmes distribués, exemple de mise en oeuvre dans les produits d'un constructeur", par Jean-Yves Mercury, direction des petits systèmes, réseaux et terminaux à la CII, et Laurent Thiéry, direction centrale de la politique produits, de la CII, dans Systèmes d'informatique" d'octobre 1978
  7. Principaux systèmes d'architecture de systèmes distribués, exemple de mise en oeuvre dans les produits d'un constructeur", par Jean-Yves Mercury, direction des petits systèmes, réseaux et terminaux à la CII, et Laurent Thiéry, direction centrale de la politique produits, de la CII, dans Systèmes d'informatique" d'octobre 1978
  8. "Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [4]
  9. "Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [5]
  10. "LE RÉSEAU CYCLADES ET INTERNET : QUELLES OPPORTUNITÉS POUR LA FRANCE DES ANNÉES 1970 ?" Séminaire Haute Technologie du 14 mars 2007 du Comité d'histoire du Ministère des finances [6]
  11. "Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [7]
  12. "Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine [8]