Iris 80

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L'Iris 80 de l'Institut universitaire de calcul automatique de Lorraine (IUCAL) de Nancy en 1977.

L'ordinateur Iris 80 est l'ordinateur le plus puissant réalisé par la Compagnie internationale pour l'informatique (CII) dans le cadre du plan Calcul.

Conçu pour le marché civil, il a pris la suite du CII 10070 (SDS Sigma 7 importé des États-Unis ou construit sous licence) dans une politique de compatibilité ascendante.

Il en a été livré une centaine, dont 27 bi-processeurs et il a équipé 4 des 20 centres de calcul universitaires au milieu des années 1970, ainsi que l'I(N)RIA et d'autres organismes de recherche. Le CS 40 en a été dérivé pour la commutation téléphonique.

Matériels[modifier | modifier le code]

Systèmes centraux[modifier | modifier le code]

L'unité centrale était dérivée de celle du CII 10070 (mots de 32 bits, jeu d'instructions en grande partie identique), les adressages ayant été revus pour le fonctionnement en multi-processeur. La pagination utilisait une mémoire associative. La mémoire centrale pouvait atteindre 4 mégaoctets. Les calculs étaient d'une grande précision, notamment en 64 bits, assurant la convergence de programmes divergents sur d'autres machines.

Périphériques[modifier | modifier le code]

Les disques magnétiques ont vu leur capacité augmenter depuis les MD 25 (25 mégaoctets) jusqu'au MD 200 (200 mégaoctets) en 1974.

Des Mitra 15 étaient utilisés comme contrôleurs.

Logiciels[modifier | modifier le code]

Systèmes d'exploitation[modifier | modifier le code]

Le système d'exploitation de l'Iris 80 était un système d'exploitation multitâches dit Siris 8, réécriture de Siris 7, destinée à tirer parti des nouveaux modes d'adressage. Cette réécriture fut menée par Jean Ichbiah[1], et permit notamment de faire fonctionner un Iris 80 tri-processeur à Evry.

Siris 8 pouvait traiter un mix varié, acceptant la coexistence du traitement par lots (local et en télé-traitement) et du temps partagé. Il fut le premier à inclure un important logiciel de routage pour le transport des données vers d'autres ordinateurs, Transiris, dans une logique de réseau et de partage des données, adaptée à la clientèle d'universités, de centres de recherches et d'administrations de l'Iris 80. Le réseau Cyclades fut notamment en démonstration au SICOB 1975, avec utilisation à La Défense d'applications tournant à l'INRIA (Rocquencourt), et sur divers sites régionaux.

Le développement de ce système d'exploitation s'accompagnait d'une politique de préférence nationale que le plan Calcul imposait au secteur public, afin de favoriser les économies d'échelle spécifiques au secteur du logiciel, encore en pleine émergence.

Langages[modifier | modifier le code]

  • Assembleur : Symbol,
  • Générateur : Métasymbol (origine SDS)
  • LP70, un langage à la PL360 (en)
  • COBOL
  • Fortran IV étendu,
  • BASIC,
  • Algol 60
  • PL/I,
  • Pascal
  • Simula 67
  • SNOBOL
  • Plusieurs implémentations de Lisp (issues des universités de Toulouse, Grenoble, etc.) ont été diffusées dans la communauté universitaire
  • LIS (en) (langage d'implémentation de systèmes, dérivé de MESA, Modula-2 et Simula, destiné à l'écriture de systèmes d'exploitation portables.

Progiciels[modifier | modifier le code]

Projet SFER[modifier | modifier le code]

Une grande partie des logiciels ci-dessus a été développée ou complétée dans le cadre du projet SFER, Software Fondamentaux d'Enseignement et de Recherche.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Ichbiah est ensuite passé au projet LIS, Langage d'Implémentation de Systèmes, destiné à rendre portables les systèmes d'exploitation par la simple réécriture des modules de bas niveau, puis à la définition du langage de programmation Ada.

Références externes[modifier | modifier le code]