Établissements Kuhlmann

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Les Établissements Kuhlmann sont un groupe industriel français fondé par le professeur Frédéric Kuhlmann au XIXe siècle, dans la chimie.

Frédéric Kuhlmann

Histoire

Frédéric Kuhlmann est un ancien élève du chimiste Nicolas Vauquelin[1]. En 1823, il devient professeur titulaire de la chaire municipale de chimie appliquée aux arts industriels de Lille, rue du Lombard[2],[3], transformée en École des arts industriels et des mines (École centrale de Lille) en 1854.

Il fonde les établissements Kuhlmann, grâce à un peu d'argent de sa famille et de ses élèves. Très vite actif dans la production d'engrais et de colorants, le groupe industriel fut pionnier pour développer des super-phosphates commercialisés comme fertilisants aux producteurs de betteraves à sucre lillois, ce qui l'amène à implanter une usine à La Madeleine en 1847[4], puis à Amiens et Saint-André-lez-Lille en 1852. Les Etablissements Kuhlmann sont alors aussi appelés Manufacture des produits chimiques du Nord. Installés aussi à Nantes dès 1917 et à Paimbœuf en 1919 les Etablissements Kuhlmann deviennent dans l’Ouest de la France, parmi les gros producteurs de superphosphate et, en France, les principaux fabricants de noir animal. Entre-temps, en 1848, le créateur du groupe a aussi fondé le Crédit du Nord et placé ses neveux à la tête de la banque.

À sa mort en 1881, Frédéric Kuhlmann dirige une société qui va encore se développer puis procéder à des fusions pour former l'un des principaux groupes industriels chimiques français au XXe siècle, appelé le plus souvent "Etablissements Kuhlmann". En 1913, l'entreprise occupe la 40e place au palmarès des plus grandes entreprises françaises[3]. Mais la Première Guerre mondiale survient et nord de la France est occupé par les Allemands. Donat Agache, petit-fils de Frédéric Kuhlmann, multiplie les implantations en dehors des zones de conflits, en particulier dans l'Ouest. Les nouvelles usines sont financées par une introduction en Bourse et vingt augmentations de capital entre 1916 et 1930, selon les calculs de l'historien Hervé Joly[3]. La part de la famille diminue, mais les descendants conservent des postes de direction.

En 1924, le groupe fusionne, à la demande de l'Etat, avec la Compagnie nationale des matières colorantes, elle-même issue d'une fusion en 1917 de la société chimique des matières colorantes de Saint-Denis avec une société du même secteur dans la région lyonnaise. Les années 1920 voient le développement des matières plastiques et résines synthétiques par le groupe, alors que le pétrole devient plus abondant et moins cher.

Dès 1936, c'est la onzième capitalisation boursière française, après la montée en puissance des sociétés industrielles françaises à la Bourse.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'occupant allemand exige de détenir, via le groupe chimique allemand IG Farben, la majorité des parts dans une nouvelle société regroupant toutes les activités dans les colorants, y compris les établissements Kuhlmann[5].

Le groupe deviendra ensuite "Ugine-Kuhlmann" après avoir fusionné en décembre 1966[5] avec le groupe français d'aciers spéciaux Ugine et la "Société des Produits Azotés". En 1971, une autre fusion, avec Péchiney, donne naissance au premier groupe industriel privé français, Pechiney-Ugine-Kuhlmann.

Références

  1. Jean-Etienne Léger, Une grande entreprise dans la chimie française, Kuhlmann 1825-1982, Nouvelles éditions Debresse, Paris, 1988
  2. Rue du Lombard (Lille)
  3. a b et c "Kuhlmann, un grand nom de la chimie française", par Jacques-Marie Vaslin LE MONDE ECONOMIE du 29.03.2010 [1]
  4. Fred Aftalion, A history of the international chemical industry, Chemical Heritage Foundation, (ISBN 0-941901-29-7 et 978094190129[à vérifier : ISBN invalide], présentation en ligne)
  5. a et b Société chimique de France

Articles connexes