Rue du Lombard (Lille)

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Rue du Lombard
Image illustrative de l’article Rue du Lombard (Lille)
Hôtel du Lombard, établi en 1626
Situation
Coordonnées 50° 38′ 18″ nord, 3° 04′ 07″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Nord-Pas-de-Calais
Ville Lille
Quartier(s) Vieux-Lille
Début rue de Roubaix
Fin rue du Vieux-Faubourg
Morphologie
Type Rue
Histoire
Création XVIIe siècle
Monuments Hôtel du Lombard ; Hôtel Scrive
Protection Logo monument historique Classé MH (1944)
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Rue du Lombard
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Rue du Lombard
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Rue du Lombard

La rue du Lombard est située dans le centre de Lille

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Elle est située à proximité de la gare de Lille-Flandres.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

La rue doit son nom à l'hôtel du Lombard.

Historique[modifier | modifier le code]

Elle a été percée lors de l’agrandissement de la ville en 1617.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Hôtel du Lombard[modifier | modifier le code]

La rue doit son nom à l'hôtel du Lombard, établi dans un immeuble construit entre 1621 et 1626[1], aux numéros 2 à 4. Cet établissement est ouvert comme mont-de-piété le [2] par Wenceslas Cobergher, qui imite une activité présente en Lombardie. Le Lombard est fermé le 21 ventôse an IV ()[3].

L'hôtel du Lombard appartient aux hospices de Lille lorsqu'il est loué par la préfecture en 1803 : il sert alors de dépôt général des archives du département du Nord[4]. « Au rez-de-chaussée, le corps de logis principal comportait 15 pièces et 2 escaliers ; au 1er étage, 11 pièces ; au 2e étage, 10 pièces. Le grenier mansardé était divisé en 10 pièces. »[4]

« En 1821, l’employé en chef aux archives, Rapy, s’inquiétait de l’installation d’une « pompe à feu », aux usines Scrive, juste en face de la Maison des archives. Ses inquiétudes furent encore plus vives lorsqu’en 1822, la mairie de Lille et le Conseil général décidèrent d’aménager au rez-de-chaussée du Lombard, une école spéciale de chimie appliquée aux arts industriels comprenant un amphithéâtre et un laboratoire, ainsi qu’un logement pour le directeur. Les cours de chimie qui commencèrent à l’été 1824, furent dispensés par Frédéric Kuhlmann. Ils touchaient « un public nombreux, composé principalement de manufacturiers et de négociants distingués, tant de Lille que des communes environnantes, [qui y profitait] des instructions pratiques et théoriques ». »[4]. En effet, depuis 1753, les Écoles académiques de Lille assurent des cours publics aux auditeurs lillois. Ainsi, Frédéric Kuhlmann, professeur aux écoles académiques de Lille et titulaire de la chaire de chimie de 1824 jusqu'à la création de l'École des arts industriels et des mines en 1854[5], assure « dans l'amphithéatre rue du Lombard » un cours du soir, public et gratuit, de « chimie appliquée aux arts et aux manufactures »[6]. Kuhlmann « commença à donner ses cours devant un auditoire composé de nombreux industriels et de jeunes scientifiques dès juin 1824. Il avait alors 21 ans, son cours fut un succès et l’on compta jusqu’à 300 auditeurs »[7].

« La cohabitation, archives – laboratoire de chimie, s’avéra très vite difficile. Rapy se plaignit de ce voisinage « qui compromettait grandement la sûreté du dépôt ». En effet, écrit-il, « le logement du professeur de chimie construit dans la cour permet de pénétrer dans les magasins d’archives. (...) Le 2 mai 1841, l’archiviste du Nord, Le Glay, signalait « d’énormes bouffées de sulfure de potasse en dissolution » qui l’ont obligé, lui et son personnel, à fuir. Il s’inquiétait aussi de « l’altération que les émanations diverses du laboratoire de chimie peuvent faire éprouver à nos papiers et parchemins ». »[4],[8]. La décision de déménager les archives départementales de l'hôtel du Lombard est prise en 1839 ; leur transfert à l'hôtel des archives, construit rue du Pont-Neuf, est achevé en 1844[4].

Outre les cours de chimie établis dans l'amphithéâtre de l'hôtel du Lombard depuis 1824, une école primaire supérieure[1] y est ouverte en 1838[9], suppléant aux cours de physique, chimie, dessin, géométrie et mécanique des écoles académiques de Lille établies rue des Arts. « On demande pour l'industrie des connaissances maintenant plus étendues, sans pour autant infliger aux jeunes des études trop longues. L'école primaire supérieure de Lille donne un bon exemple d'une pédagogie adaptée à des fins typiquement pragmatiques : vers 1860, l'EPS accueille l'élite des quelque 3 000 élèves sortis des écoles primaires de l'agglomération pour en faire de bons commerçants, d'habiles comptables, d'efficaces contremaîtres »[10]. Alfred Thiriez « y entre vers l'âge de douze ans : tout en complétant sa formation par des cours de dessin et de géométrie assurés le soir par les écoles académiques, il suit pendant trois ans l'enseignement de l'EPS lilloise, qu'il quitte en 1848. (...) en 1853, il fonde sa propre filature de coton »[10], qui deviendra ultérieurement la grande entreprise textile française, Thiriez & Cartier-Bresson. À partir de 1854, des élèves de l'EPS poursuivent leurs études à l'école industrielle colocalisée dans l'hôtel du Lombard et qui se transforme progressivement en une formation d'ingénieurs lillois. L'« amphithéâtre de l'école industrielle »[11] est aussi utilisé pour d'autres cours du soir, notamment à partir de 1858 pour le cours municipal de chauffeurs mécaniciens[12], soutenu financièrement par la Société des sciences de Lille.

Le musée industriel de Lille[13] est créé dans l'hôtel du Lombard à l'initiative du Dr Auguste-Napoléon Gosselet, approuvé lors de la séance du 16 septembre 1853 de la Société des sciences de Lille. Inauguré le 3 août 1856, il comprend des collections technologiques et une bibliothèque[14]. Transféré à la halle aux Sucres, il revient rue du Lombard et fusionne avec le musée commercial en 1893.

École impériale des arts industriels et des mines (École centrale de Lille)

Le 23 septembre 1853, Napoléon III visite la chambre de commerce de Lille à la Vieille Bourse et autorise l'établissement d'une école supérieure industrielle[15]. Elle est inaugurée le 1er octobre 1854 dans l'hôtel du Lombard[16]. Pendant les premières années de son existence, l'École est aussi dénommée « École industrielle de Lille » ou « École professionnelle de Lille » ; elle recrute essentiellement des élèves issus de l'école primaire supérieure localisée dans le même bâtiment, mais l'équilibre de son budget de fonctionnement est précaire[17]. En 1860, une réforme du programme d'enseignement à l'école des arts industriels et des mines conduit son directeur à « adresse(r) notre enseignement, non aux contre-maîtres qui l'avaient dédaignée mais aux fils des industriels déjà en majorité »[18]. « À la suite d'un rapport de son directeur au préfet, d'une pétition signée de plus de deux cents industriels du département, de vœux favorables de tous les conseils d'arrondissement, le conseil général du Nord dans sa session de 1860 décida de modifier les programmes de façon à donner aux élèves après des études classiques ordinaires une instruction spécialement préparatoire aux industries exercées dans le Nord de la France »[19]. Le recrutement s'effectue alors majoritairement à l'issue du lycée classique et l'École délivre un diplôme d'ingénieur industriel[20]. Le financement de l'École est pris en charge par les autorités régionales et par les frais de scolarité : les locaux et le mobilier de la rue du Lombard appartiennent à la municipalité de Lille qui accorde une subvention de fonctionnement, le conseil général du Nord accorde des bourses à des élèves et contribue aux dépenses de fonctionnement et d'investissement. L'État assure quelques subventions irrégulières, notamment en 1857[21], et offre des bourses à des élèves. L'école des arts industriels et des mines[16] établie en 1854 pour la formation des ingénieurs lillois[20] est renommée Institut industriel du Nord (IDN)[22] en 1872[23]. L'IDN déménage rue Jeanne-d'Arc en 1875[24] et est devenu l'École centrale de Lille.

Les locaux rue du Lombard sont réaménagés entre 1885 et 1888 : toute la surface est utilisée par ce qui devient en 1893 le musée industriel, agricole, commercial et colonial de Lille[13],[25]. Les cinquante mille objets de la collection du musée industriel sont des machines, moteurs, appareils et outils qui témoignent des mutations industrielles entre 1853 et 1968. Les collections scientifiques et technologiques comprennent le fonds ancien de machines et outils de laboratoire de l'Institut industriel du Nord. Des instruments de physique, chimie, photographie et textiles figurent aussi parmi les collections. Les collections du musée industriel et commercial ont été déplacées au Muséum d'histoire naturelle de Lille en 1990.

L'hôtel du Lombard est réaménagé en 29 appartements en 2013[26],[27].

Hôtel Scrive[modifier | modifier le code]

Du côté opposé, 1 rue du Lombard, se trouve un hôtel particulier inscrit aux Monuments historiques[28]. L'hôtel date essentiellement du XIXe siècle avec des parties plus anciennes (XVIIe et XVIIIe siècles), et certains aménagements intérieurs datent de la Belle Époque.

« C’est le premier hôtel dit Libert de Quartes (1710-1720). Marie-Michelle Libert de Quartes épouse Charles Bidé de la Grandville. L’acquisition de parcelles voisines continuée par son fils aîné Julien-François assure le foncier pour la construction en 1773 d’un nouvel hôtel destiné à loger une famille nombreuse. (…) Les héritiers de la Grandville vendent cet important ensemble aux frères Désiré et Antoine Scrive en 1821. Ces fabricants de cardes (utilisées pour le peignage du lin) vont occuper l’hôtel et y installer leur manufacture. (…) À la mort d’Antoine Scrive en 1864, la société Scrive est liquidée. (…) L’hôtel est divisé en appartements desservis par de grands halls d’entrée. »[29]

Une plaque murale commémore le rôle d'Antoine Scrive[30], ré-importateur en France en 1821 du procédé de la machine à carder de Philippe de Girard et développé en Angleterre, essentiel vis-à-vis de la mécanisation de l'industrie textile lilloise et de la filature du lin au début du XIXe siècle.

Depuis 1976, l'hôtel Scrive est le siège de la direction régionale des Affaires culturelles du Nord-Pas-de-Calais.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Lille : École de la rue du Lombard, construite en 1621 : Photographie extraite de l'album "Recherches photographiques sur l’architecture lilloise avant le XIXe siècle", vol. Photographie 17 x 12 cm, t. Bibliothèque municipale de LilleCote : 44184, planche 10, Lille, (lire en ligne)
  2. Alexandre de Saint Léger, Histoire de Lille des origines à 1789, É. Raoust, , 466 p., p. 232, 405

    « Le Lombard (rue du Lombard) présente de haut pignons en briques et pierres ; il porte à sa partie supérieure le millésime de 1626 sculpté dans un cartouche : c'est en effet à cette date que fut construit ce Mont-de-Piété. (...) inauguré à Lille le 19 septembre 1628, rue Saint-Maurice (aujourd'hui rue de Roubaix) au coin de la rue du Lombard. Il prêtait moyennant un intérêt de 15 pour cent. »

  3. Au fil des rues : histoire et origines des rues de Lille, Villeneuve-d'Ascq, Ravet-Anceau, , 267 p. (ISBN 2-914657-03-X), p. 147
  4. a b c d et e Rosine Cleyet-Michaux et Claudine Wallart, Les pérégrinations des archives du Nord, Lille, Conseil général du Nord - Archives départementales du Nord, (lire en ligne)
  5. Dans le calendrier-annuaire administratif de Lille pour 1830 correspondant à l'état pour l'année 1829, Kuhlmann est professeur de chimie aux écoles académiques mais n'est pas encore cité comme professeur au collège de Lille, tandis que Charles Delezenne est professeur de mathématiques au collège de Lille depuis 1805 et professeur de physique aux écoles académiques depuis 1817; Thémistocle Lestiboudois est professeur de botanique aux écoles académiques de Lille.
  6. Un annuaire de 1835 indique, au titre des écoles académiques de Lille, un « cours de chimie appliquée aux arts et aux manufactures. Frédéric Kuhlmann, professeur, rue des Canonniers, 2. Ce cours a lieu tous les mercredis et samedi à six heures du soir dans l’amphithéâtre rue du Lombard. » Source : Calendrier de Lille pour l'année 1835, Lille, L. Danel, (lire en ligne)
  7. « Charles Frédéric Kuhlmann », sur asa3.univ-lille1.fr.
  8. Demeunynck et Devaux, Annuaire statistique du département du Nord : Etablissemens et monumens départementaux, Lille, , p. 107

    « École et laboratoire de chimie à Lille (177) Il est exposé au conseil que dans le local renfermant les archives départementales, au rez-de-chaussée et précisément au-dessus des salles où se trouvent déposés tant de documents précieux du département, il a été établi un laboratoire où se font toutes les préparations du professeur de chimie de la ville de Lille. Reconnaissant le danger (...) place ailleurs l'école de chimie et son laboratoire. »

    .
  9. Le recueil de dépositions faites en 1863 et 1864 devant la Commission de l'enseignement professionnel présente l'École des arts industriels et des mines de Lille fondée en 1854. Le recueil indique par ailleurs que, dans les mêmes locaux, l'école primaire supérieure est fondée le 1er février 1838 par la ville de Lille (son ouverture étant préparée dès 1836 et 1837) et qu'en 1862, elle compte 180 élèves, tandis que les cours du soir des chauffeurs mécaniciens ont 15 à 20 auditeurs. Source : Arthur Jules Morin, Enquête sur l'enseignement professionnel, ou Recueil de dépositions faites en 1863 et 1864 devant la Commission de l'enseignement professionnel, sous la présidence de S. Exc. M. Béhic, ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, t. II, Paris, Imprimerie impériale, (lire en ligne), p. 723
  10. a et b Jean Lambert-Dansette, Chemins de la mémoire ; Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, Paris/Montréal (Québec)/Budapest etc., Editions L'Harmattan, , 491 p. (ISBN 978-2-7384-9882-3 et 2-7384-9882-5, lire en ligne).
  11. Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille : Séance d'installation de l'école gratuite des chauffeurs, vol. 5, t. Année 1858, IIe série, Lille,
  12. Philippe Marchand, « Une expérience de formation professionnelle d'adultes : le cours municipal de chauffeurs mécaniciens de Lille 1858-1939 », Histoire de l'éducation, no 66,‎ , p. 137-158 (ISSN 0221-6280, lire en ligne)
  13. a et b Joseph Dubois, « Histoire du Musée industriel, agricole et commercial de Lille », Revue du Nord, vol. 72, no 285,‎ avril -juin 1990, p. 207-222 (ISSN 0035-2624, DOI 10.3406/rnord.1990.4526, lire en ligne)
  14. L'inauguration du musée industriel n'est effective que le 3 août 1856.
  15. Victor Delerue, Lille. Ses hommes célèbres, ses monuments remarquables, ses institutions utiles, Lille, L. Danel, (lire en ligne)

    « École impériale des arts industriels et des mines : (...) En 1853, l'Empereur visitant nos contrées promit à Lille une école professionnelle et, en effet, cette école fut ouverte en 1854. (...) Ce ne fut qu'en 1860, sous une direction plus habile, qu'elle révéla les ressources que l'industrie et le commerce pouvaient en tirer, aussi obtint-elle en 1862 le beau titre qu'elle porte aujourd'hui et qu'elle justifie si bien. Les élèves qui sortent de cette école sont particulièrement aptes à faire de bons ingénieurs civils, de bons chefs d'atelier, des mécaniciens, des constructeurs, etc... »

  16. a et b Pierre Pierrard, Lille et les Lillois, essai d'histoire collective contemporaine (de 1815 à nos jours), 1967, Bloud et Gay (lire en ligne)

    « Le 1er octobre 1854 s'ouvrit 2 rue du Lombard l'École professionnelle du Nord (École des arts industriels) pour la formation des chefs d'industrie. »

  17. « L'école d'ingénieurs de Lille », sur asa3.univ-lille1.fr.
  18. Enquête sur l'enseignement professionnel, ou Recueil de dépositions faites en 1863 et 1864 devant la Commission de l'enseignement professionnel, sous la présidence de son E\C. M. Béhic, ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, t. II, Paris, Imprimerie impériale, (lire en ligne), p. 213
  19. Annuaire de l'Association des anciens élèves de l'Institut industriel du Nord, édition de 1892 (BNF 32695987)
  20. a et b Plus de cinq cents ingénieurs ont été diplômés rue du Lombard à Lille entre 1854 et 1874 (Ingénieurs industriels, diplômés de l'École des arts industriels et des mines, ou ingénieurs civils IDN, diplômés de l'Institut industriel du Nord) : les ingénieurs des promotions depuis 1860 sont identifiés dans les annuaires des centraliens de Lille, disponibles pour recherches à la Bibliothèque nationale de France, cote 4-J0-13860 (BNF 32695987) - « Association des centraliens de Lille », sur centraliens-lille.org.
  21. Rapports et délibérations du Conseil général du Nord - 1858 : École professionnelle du Nord, Lille, (lire en ligne)

    « L'École professionnelle de Lille, réorganisée sous la surveillance et avec une subvention de l'État, a reçu une bonne direction »

  22. Henri Masquelez, Rapports et délibérations du Conseil Général du Nord - 1873 ; Institut industriel agronomique et commercial du Nord de la France, rapport du directeur, situation au 1er mars 1873, Lille, (lire en ligne)
  23. « L'Institut industriel, agronomique et commercial de Lille. Nous appelons la sérieuse attention des pères de famille sur cet institut fondé et entretenu par le département du Nord et la ville de Lille, et placé sous l'habile direction de M. Masquelez, officier de la Légion d'honneur, ingénieur en chef des Ponts-et-chaussées, directeur des travaux municipaux à Lille. La simple énumération des cours et leur intelligente division suffira pour faire comprendre toute l'importance de l'institution que nous recommandons aujourd'hui. Il y a dans la même école, trois branches distinctes : 1° École industrielle ; 2° École agronomique ; 3° École de commerce. L'École industrielle a pour but de former des chefs d'établissement et des directeurs de fabrication ou d'exploitation pour les principales industries de la région du Nord : filature et tissage ; construction des machines, des ouvrages métalliques, etc. ; fabrication des produits chimiques ; du sucre et de l'alcool ; brasserie ; exploitation des mines ; métallurgie ; verrerie, etc. L'enseignement industriel comporte deux degrés, auxquels correspondent deux divisions distinctes : 1° division de technologie (enseignement moyen), deux années d'études ; 2° division du génie civil (enseignement supérieur), trois années d'étude. La division de technologie se subdivise en deux sections ou spécialités : 1° filature et tissage ; 2° industries chimiques. La division du génie civil se subdivise en trois sections on spécialités : 1° filature et tissage ; 2° construction des machines, des ouvrages métalliques, etc. ; 3° exploitation des mines et métallurgie. L'enseignement de l'École agronomique a pour but de donner, aux fils, propriétaires, l'instruction scientifique nécessaire pour appliquer avec fruit les méthodes de culture perfectionnées et rattacher éventuellement aux exploitations rurales les industries dites agricoles, telles que la fabrication du sucre, la distillerie, etc. La durée des études est de deux années. L'École de commerce a pour but de former des négociants, des employés des banques et des employés supérieurs des grandes institutions et d'établissements, la durée des études est de deux années. Pour entrer dans la division de technologie, il faut être âgé de 15 ans au moins et posséder des connaissances scientifiques comprises dans les domaines du baccalauréat es-lettres. Pour entrer dans la division du génie civil (division supérieure de l'École industrielle), il faut être âgé d'au moins 16 ans et posséder les connaissances scientifiques comprises dans les programmes du baccalauréat ès-sciences et de l'enseignement secondaire connaissances spéciales des lycées. Tout en développant le plus possible le côté pratique de l'enseignement, on a compris, dans les programmes de toutes les sections, les matières théoriques nécessaires pour donner aux élèves une instruction scientifique assez générale et assez élevée. Cette instruction générale permettra aux élèves non bacheliers d'être admis au volontariat d'un an dans l'armée active et d'être promus ensuite à des grades dans la réserve et dans l'armée territoriale. Le personnel enseignant comprend le doyen et les quatre professeurs de la Faculté des sciences, quatre ingénieurs de l'État, six ingénieurs civils, anciens élèves de l'École Polytechnique, de l'École Centrale et des Écoles des Mines de Paris et de Liège, et huit autres professeurs choisis parmi les plus distingués des hommes de science, des industriels, des agronomes, des économistes et des avocats de Lille. Le régime de l'institut est l'externat. Les élèves doivent être présents de huit heures du matin à cinq heures du soir. Ils dînent à midi, dans un restaurant installé à l'intérieur. Le prix du dîner est fixé à 1 fr.50 c. montant annuel des frais d'étude est de 300 fr. Divers chefs d'institutions de Lille se sont déclarés prêts à recevoir les élèves de l'Institut aux prix annuels de 400 à 600 fr. pour le logement et les deux repas du matin et du soir. Les cours ouvriront le 1er décembre prochain. Les familles sont priées de correspondre avec le directeur, en adressant leurs lettres rue de Lombard 2, avant de venir présenter les jeunes gens. » « Journal du Loiret », sur aurelia.orleans.fr, .
  24. « Le département et la ville se concertèrent en vue d'une nouvelle réorganisation. Au cours de la session d'avril 1872 et de la séance du 5 octobre 1872, le conseil général et le conseil municipal votent les crédits pour la construction d'un immeuble mieux approprié à cette organisation. (…) L'École deviendra (…) l'Institut industriel du Nord de la France. La construction du nouvel établissement (…) fut activement poursuivi et à la rentrée des vacances de Pâques de 1875, les élèves purent en prendre possession. Entre-temps, la soudure entre l'ancienne École et le nouvel Institut s'était faite dans l'immeuble communal de la rue du Lombard ». Source : Annuaire de l'Association des anciens élèves de l'Institut industriel du Nord (École centrale de Lille), édition de 1892 (BNF 32695987)
  25. Société industrielle du Nord de la France, Notice sur le musée commercial et colonial de Lille, 2, rue du Lombard., Lille, L. Danel, (lire en ligne)
  26. [vidéo] Hôtel du Lombard en 2013 sur YouTube
  27. « Le Lombard en scènes : 1621 - 2014, rétrospective et devenir »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur icfhabitat.fr, (consulté le ).
  28. « Hôtel Scrive », notice no PA00107593, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  29. « Présentation de l'Hôtel Scrive, siège de la DRAC Nord-Pas-de-Calais », sur culturecommunication.gouv.fr.
  30. Hyppolyte Verly, Essai de biographie lilloise contemporaine 1800-1869, Lille, Leleu, (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]