Église Saint-Irénée de Lyon

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Église Saint-Irénée
Image illustrative de l’article Église Saint-Irénée de Lyon
Église Saint-Irénée
Présentation
Culte Catholique
Type Église
Rattachement Archidiocèse de Lyon
Début de la construction IXe-Xe siècle pour la crypte
Fin des travaux 1824
Style dominant carolingienne (crypte)
néoclassique (église haute)
Protection Logo monument historique Classé MH (1862)
Site web http://stirenee-stjust-lyon.cef.fr
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Ville Lyon
Coordonnées 45° 45′ 18″ nord, 4° 48′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Irénée
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
(Voir situation sur carte : métropole de Lyon)
Église Saint-Irénée

L'église Saint-Irénée, à Lyon, située sur les hauteurs de Lyon dans le quartier de Saint-Irénée, est, pour sa partie basse, l'une des plus anciennes de France.

En effet, la crypte de l'église date du IXe siècle, début de l'époque carolingienne, l'église elle-même ayant été rebâtie, après bien des vicissitudes, au début du XIXe siècle et terminée en 1830.

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[1].

Historique

Nécropole romaine

Sarcophages dans la cour de l'église Saint-Irénée

Le site est construit sur une nécropole romaine installée à l'ouest de la cité de Lugdunum restée active du Haut Empire romain jusqu'au Moyen Âge et couvrant l'actuel quartier de Trion jusqu'à l'ancienne basilique Saint-Just. Des fouilles en l'an 2000 sur la place Saint-Irénée qui forme le parvis de l'église ont permis de mettre à jour de nombreuses sépultures de l'époque romaine et paléo-chrétienne. Elles complètent les fouilles déjà effectuées dans les années 1970-80 au sud de la basilique Saint-Just, en 1950-51 dans la rue des macchabées, contiguë à l'église, et même auparavant dès le XIXe siècle dans ce quartier.

On retrouve des sarcophages de cette époque à l'extérieur de l'église contre le mur d'enceinte qui auraient été exhumés dès le XIXe siècle. Un livre[2] mentionne dans la première moitié du XIXe siècle un «sarcophage [...] en marbre blanc de Paros ; il était dans la cour de l'église Saint-Irénée [...]. Il est difficile d'assigner une date précise à ce beau monument, mais le style de la sculpture porte à croire qu'il appartient à la première moitié du troisième siècle de notre ère ». Cette pièce a été déplacée peu après sa découverte au musée des beaux-arts de Lyon, d'autres moins importantes datant du Ve siècle ont été laissées sur le site.

Premiers sanctuaires

On suppose qu'en remplacement d'un mausolée, des bâtiments dédiés à Saint-Jean auraient été bâtis au Ve ou VIe siècle, à l’initiative de l’évêque Patient. L'église abritait alors les tombeaux des martyrs lyonnais dont Saint Irénée, Alexandre et Épipode. De cet édifice il ne reste aujourd'hui qu'un arc.

Au Xe siècle, le bâtiment est remplacé par un sanctuaire plus important avec une crypte dédié à Saint-Irénée. De ce bâtiment reste les fondations et la crypte Saint-Irénée. Elle en fait l'un des rares monument du haut Moyen Âge conservé partiellement en élévation.

L'édifice est cité à de nombreuses reprises dans les textes ancien comme ceux de Grégoire de Tours. Il semblerait qu'il ait été restauré vers l'an 868 par l’évêque Remigius.

À la fin du Xe siècle, l'église devient après une donation[3] la nécropole familiale de la dynastie des Artaud, comtes de Lyon[4].

Destructions et reconstructions

L'église est dévastée lors des guerres de religions par les troupes protestantes du baron des Adrets en 1562.
L'église haute est restaurée à partir de 1584 et la crypte à partir de 1635.

À la Révolution française, l'église est transformé en fenil (grange à foin). Puis l'édifice est peu à peu abandonné. Le regain du culte des saints au XIXe siècle la remet au goût du jour. Elle est reconstruite en 1824 (bâtiment actuel) et la crypte est rénovée en 1863.

La crypte et l'église ont été classés Monuments historiques en 1862.

Calvaire de St-Irénée

Le calvaire et l'extérieur

Le calvaire érigé derrière le chœur de l'église date de 1687. À flanc de colline, il surplombe la Saône et donne une vue panoramique sur la ville de Lyon. Restauré en 1817 et 1868, il reste l'un des seuls calvaires subsistant dans une grande ville.

Il est complété par un chemin de croix du XIXe siècle constitué de ses quatorze tableaux dont deux, ceux qui encadrent le calvaire, sont placés dans une châsse en pierre. Il entoure le Chœur extérieur de l'église, impressionnant avec ses pierres de taille qui montent dans le ciel jusqu'à la tour-clocher qui le surplombe.

L'église actuelle et paroisse latine

Arc, seul reste de la première église du Ve siècle

Le bâtiment actuel est du XIXe siècle pour l'église haute, construite dans un style néoclassique avec des rappels byzantins, la crypte est du Xe siècle, bien conservé et intelligemment restaurée au XIXe siècle avec quelques éléments (au moins un arc) du Ve siècle.

Elle se situe à l'angle de la rue des Macchabées et de la place Saint-Irénée. Le bâtiment ne donne pas directement sur la place ni sur la rue mais sur une cour intérieure où restent quelques sarcophages d'époque romaine, fermée par un mur ouvert à deux endroits sur la rue et sur la place et qui entourent l'église, le calvaire et la maison paroissiale.
L'église catholique est par ailleurs accolé à une église chrétienne catholique de rite byzantin.

Les vitraux et les statues de l'église haute datent d'une période s'échelonnant entre la reconstruction de l'église en 1824 et le tout début du XXe siècle. En 1828, le sculpteur Jean-François Legendre-Héral réalise plusieurs sculptures pour cette église: Saint-Jean; Saint-Paul; Saint-Just; Saint-Irénée; Le Martyr de Saint-Irénée. Les vitraux de la nef retracent les premiers temps de l'histoire chrétienne de Lyon et ceux des côtés les portraits des grands martyrs de Lyon, Saint-Irénée, Sainte-Blandine, Épipode et Alexandre de Lyon. En 1901, l'artiste lyonnais Lucien Bégule réalise pour les murs latéraux de la nef une série de huit vitraux sur les martyrs de Lyon : Saint-Pothin, Saint-Irénée, Sainte-Blandine, etc. [5];

L'orgue qui date de 1855, possède 2 claviers de 54 notes, un pédalier de 30 notes et 17 jeux. Jamais restauré avant 1987, il sert aux offices religieux et à des concerts. Sa particularité est d'être installé sur la partie latérale gauche du chœur et non au-dessus de l'entrée où on le trouve le plus souvent et où il se situait à l'origine.

La paroisse actuelle comprend les églises Saint-Just et Saint-Irénée avec messes se déroulant habituellement en cette dernière.

Paroisse byzantine

De l'autre côté de la place Saint Irénée, se situe une autre église catholique plus petite. Depuis 1923, suite à l’action menée par l'abbé Paul Couturier, y est célébrée la liturgie de rite byzantin (en français et en slavon) de tradition russe.

Bibliographie

  • Jean-François Reynaud, François Richard (dir.) et Michel Rubellin, « Les archevêques de Lyon, les abbayes lyonnaises et la Réforme grégorienne », dans L'abbaye d'Ainay : des origines au XIIe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 302 p. (ISBN 978-2-7297-0806-1, BNF 42414418), p. 181-201

Notes et références

  1. Notice no PA00117798, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Jean-Baptiste Monfalcon Histoire de la ville de Lyon page 148, publié en 1847
  3. L'acte est repris dans J.-M. de la Mure, Histoire des ducs de Bourbons et des Comtes du Forez, éd. Chantelauze, d'après le manuscrit du XVIIe siècle, t. III, Montbrison, 1878, p. 7-8, n°6 bis, Lire en ligne le texte sur books.google.fr
  4. Reynaud, Richard et Rubellin 2008, p. 194
  5. Thierry Wagner, Martine Villelongue, Lucien Bégule, maître-verrier lyonnais, Éditions La Taillanderie, 2005, (ISBN 9782876293168), p. 56

Voir aussi

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