Aller au contenu

Chemin de fer des Rhodopes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Chemin de fer des Rhodopes
Ligne de Septemvri à Dobrinište
via Velingrad et Bansko
Image illustrative de l’article Chemin de fer des Rhodopes
Train en ligne
Pays Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Historique
Mise en service 1922 – 1945
Caractéristiques techniques
Longueur 106 km
Écartement étroit (760 mm)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire NKŽI
Exploitant(s) BDŽ

Le chemin de fer des Rhodopes est la dernière ligne à voie étroite (en bulgare теснолинейка, tesnolinejka) exploitée par la compagnie d’État des chemins de fer bulgares BDŽ (Български държавни железници/Bălgarski dăržavni železnici). La question de la survie de cette dernière ligne est depuis longtemps en débat en Bulgarie. En mars 2004, la société ferroviaire allemande Deutsche Bahn avait déclaré être intéressée par la reprise de la ligne, mais ce projet n'a pas abouti[1]. Son écartement est de 760 mm. La direction de la société chargée de la gestion des infrastructures ferroviaires bulgares (NKŽI) a évoqué en décembre 2008 l'éventualité d'une fermeture de la ligne[2].

Elle est située dans le sud-ouest du pays, dans les oblasti de Pazardžik et de Blagoevgrad, pour l’essentiel dans la partie la plus occidentale du massif des Rhodopes. Elle relie la ville de Septemvri (à 100 km environ à l’est de Sofia, près du piémont nord des Rhodopes, sur la ligne Sofia-Plovdiv) et la ville de Dobrinište (au nord du massif du Pirin), en passant par Velingrad et Bansko[3]. La ligne est orientée nord-est/sud-ouest et emprunte tout d'abord la vallée de la Čepinska jusqu'à Velingrad et Jundola (le long du massif rhodopéen d'Alabak), puis traverse le seuil de Jundola et emprunte la haute vallée de la Mesta entre les Rhodopes et le Rila avant d'aboutir au nord du Pirin[4].

Caractéristiques

[modifier | modifier le code]

Le matériel utilisé pour les voies provient surtout d'Angleterre et de Belgique et a été récupéré sur d'anciennes lignes construites au XIXe siècle[5]. Sa longueur totale est de 122,6 km, dont 16,6 km pour la ligne Pazardžik-Varvara, fermée en 2003. Le trajet entre Septemvri et Dobrinište dure environ 5 heures.

En raison de son tracé de montagne, le chemin de fer des Rhodopes est parfois comparé à des lignes comparables des Alpes et pour cette raison surnommé chemin de fer rhétique des Balkans. Cependant, à la différence de la ligne suisse avec laquelle on le compare, le chemin de fer des Rhodopes n’est pas électrifié et ses motrices son exclusivement des locomotives diesel. Celles-ci sont de fabrication roumaine. Une locomotive à vapeur est également disponible sur demande pour des groupes touristiques : il s'agit d'une locomotive de fabrication polonaise Fablok mise en service en 1949-1950[6]. Il y a quatre trains par jour dans chacune des directions[7].

La gare d’Avramovo, qui se trouve à peu près à mi-chemin sur la ligne, est la plus haute gare des Balkans : 1 267,4 m d'altitude.

La construction a commencé en 1921. Cinq ans plus tard, le , le premier tronçon a été mis en exploitation. Le point de départ était la gare de Saranbey (depuis 1949 : Septemvri). La ligne passait ensuite par les stations de Varvara, Mineralni bani (aujourd’hui Marko Nikolov), Dorkovo (aujourd’hui Cepina), Bakărdžijski han (plus tard rebaptisée en Milevi skali, puis supprimée), Korova (aujourd’hui Dolene), Drjanov dol (aujourd’hui fermée), Kostandovo et s’achevait à la gare de Lădžene (aujourd’hui Velingrad)[8].

Le fut ouvert le deuxième tronçon, reliant Lădžene (Velingrad) à Čepino banja (aujourd’hui Velingrad-sud).

La ville de Pazardžik étant jusqu’alors restée à l’écart des nœuds ferroviaires Plovdiv-Panagjurište, Kričim-Peštera et Saranbey, la population s’adressa au gouvernement bulgare et obtint la construction d’une liaison ferroviaire allant de Pazardžik à Varvara et, à partir de cette ville, fut reliée à la ligne en construction entre Saranjovo et Lădžene (qui fut plus tard prolongée jusqu’à Dobrinište). Cette bifurcation fut mise en exploitation le .

Le tronçon allant de Čepino banja à Jakoruda fut inauguré le , le tronçon Jakoruda-Belica le , le tronçon Belica-Bansko le , enfin le dernier tronçon, reliant Bansko à Dobrinište, le [9],[10].

Le projet initial prévoyait que la ligne relie Saranbey à Nevrokop et Dráma en Grèce. Une bifurcation devait en outre assurer la liaison vers Batak. Mais aucun de ces deux tronçons ne fut réalisé.

Le chemin de fer des Rhodopes étant la seule ligne à voie étroite de Bulgarie, il présente un intérêt touristique tant pour les Bulgares que pour les étrangers. Des voyages organisés viennent souvent dans la région spécialement pour emprunter la ligne. La société bulgare des chemins de fer (BDŽ) dispose de plusieurs locomotives à écartement de 760 mm. La plupart d’entre elles ont cependant besoin d’une rénovation, qui n’a pas eu lieu jusqu’à présent faute de moyens financiers.

Cependant, la ligne n’est pas du tout consacrée de façon exclusive au tourisme : les habitants les moins riches de cette région déshéritée continuent à l’utiliser comme moyen de transport entre les villages.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Paul Engelbert, Schmalspurig durch Bulgarien: die Schmalspurbahnen und -fahrzeuge der bulgarischen Staatsbahnen, Malmö, Stenvalls, 2002, 112 p. (ISBN 91-7266-155-0).
  • Rudolf Heym: 125 Kilometer auf schmaler Spur, Lok-Magazin 4/2008, Munich (ISSN 0458-1822).
  • Pierre Bertrand, dans Voie Étroite no 203, Amiens, août-.
  • Pierre Bertrand, dans L'Écho du Rail, Menton, no 254.
  • Jacques Rossetti, « La voie de 76 cm en Bulgarie », dans Chemins de fer régionaux et Tramways no 316, Paris, 2006 (ISSN 1141-7447).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  • Cet article utilise le système de l'Organisation des Nations unies de translittération de l'alphabet cyrillique (également appelé « système scientifique de translittération »), le seul qui constitue une norme scientifique internationalement reconnue.
  1. (bg) Deutsche Bahn проявява интерес към теснолинейката Септември-Добринище (« Deutsche Bahn exprime son intérêt pour la ligne à voie étroite Septemvri-Dobrinište », article du quotidien Dnevnik du 30 mars 2004, site consulté le 30 janvier 2009).
  2. (bg) Държавата може да закрие 900 км жп линии (« L'État pourrait fermer 900 km de lignes de chemin de fer », quotidien Dnevnik du 3 décembre 2008, site consulté le 30 janvier 2009).
  3. Cf. le tracé sur la carte non officielle du réseau ferré bulgare, sur le site (en) Railways through Europe (consulté le 29 janvier 2009).
  4. Cf. la carte physique des régions empruntées sur le site (bg) Теснолинейка (consulté le 30 janvier 2009).
  5. Cf. Rudolf Heym: 125 Kilometer auf schmaler Spur, Lok-Magazin 4/2008, p. 88 - disponible sur le site (de) Eisenbahnwelt (consulté le 29 janvier 2009).
  6. Cf. (bg + en) Site muséologique des chemins de fer bulgares (consulté le 1er février 2009).
  7. Cf. (bg + en) site des chemins de fer bulgares (consulté le 30 janvier 2009).
  8. (bg) Ю. Стоянов, « Железопътната линия Саранбей – Лъджене », in : Списание на държавните железници и пристанища в България – година .I, книжка 3, 1926 година, стр. 101.
  9. (bg) Стоян Митов, « Железопътната линия Чепино-баня – Якоруда », in : Списание на държавните железници и пристанища в България – година XIII, книга 3-4, март — април 1938 г.
  10. (de) Bildreise auf der bulgarischen Schmalspur-Eisenbahnstrecke von Septemvri nach Dobrinište