Zacharie le Rhéteur
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Prêtre chrétien, historien, historien de l'Église, philosophe |
Fratrie |
Histoire ecclésiastique (d) |
Zacharie le Rhéteur, appelé également Zacharie le Scholastique et Zacharie de Mytilène, est un évêque et écrivain religieux de langue grecque ayant vécu à la fin du Ve et au début du VIe siècle.
Biographie
Né à Maïouma, le port de Gaza, vers 465, il fit des études de rhétorique à Alexandrie vers 485. C'est là qu'il se lia d'amitié avec son contemporain Sévère de Sozopolis. Il étudia ensuite le droit en sa compagnie à Beyrouth (Berytus) vers 487-490. Appartenant à une famille chrétienne et très pieux, il initia au christianisme le futur patriarche d'Antioche, qui était à l'origine païen, et mena avec lui une vie austère parmi des ascètes monophysites de la région de Gaza. Mais des problèmes familiaux l'amenèrent à quitter la Palestine pour Constantinople, où il exerça les fonctions d'avocat (scholastikos). Après 518, il renonça au monophysisme. Devenu métropolite de Mytilène (Lesbos) vers 527, il participa à ce titre au synode qui se tint à Constantinople en mai 536 sous la présidence du patriarche Mennas et condamna Sévère et ses partisans.
Zacharie mourut sûrement avant 553, année du second concile de Constantinople), puisqu'à cette date, l'évêque de Mytilène s'appelait Palladius[1].
Du fait de son nom et de son origine, on l'a parfois identifié à l'un des frères de Procope de Gaza, qui a trois frères, Victor, Philippe et Zacharia, les deux derniers exerçant au sein de la cour à Constantinople. La théorie fut souvent défendue même à l'époque moderne. Mais la chronologie incompatible, le fait que Zacharie ne mentionne pas Procope dans ses lettres ou sa Vie de Sévère (alors qu'il parle de sa famille) ; ainsi que son frère Stéphanos n'est nullement mentionné par Procope exclut l'identification dans la fratrie de ce dernier[2].
Œuvres
Zacharie avait rédigé une Histoire ecclésiastique couvrant la période qui va de 451 à 491 (c'est-à-dire du concile de Chalcédoine à la mort de l'empereur Zénon). Elle a servi de matériau à celle d'Évagre le Scholastique, mais l'original grec ne nous est pas parvenu. Traduite en syriaque, elle a été utilisée dans une chronique plus vaste due à un anonyme de la fin du VIe siècle qu'on appelle, par commodité, le « Pseudo-Zacharie le Rhéteur ». Sur les douze livres que compte l'ouvrage, les livres III à VI sont empruntés à l’Histoire ecclésiastique de Zacharie, dont le compilateur nous a conservé la préface, laquelle nous apprend que l'ouvrage visait à satisfaire la demande d'un certain Eupraxios, haut fonctionnaire du palais impérial. Or on sait par la Vie de Sévère que ce personnage était décédé à l'époque où Zacharie a composé celle-ci (512). L'Histoire ecclésiastique est donc antérieure à cette date.
L'œuvre la plus originale de Zacharie est sa biographie de son ami Sévère, conservée elle aussi seulement en syriaque. Écrite juste après l'avènement de ce dernier au patriarcat d'Antioche (512), elle vise à défendre l'évêque contre les attaques dont il faisait l'objet (on lui reprochait notamment d'avoir été dans sa jeunesse un païen convaincu). La Vie de Sévère constitue un document important sur la vie des étudiants dans les villes universitaires d'Alexandrie et de Beyrouth à la fin du Ve siècle, en particulier sur les conflits entre chrétiens et païens. On possède par ailleurs de Zacharie une biographie d'Isaïe de Gaza (qui n'est conservée qu'en syriaque) ; celle de Pierre l'Ibère se réduit à quelques lignes.
En grec, nous sont parvenus un dialogue intitulé Ammonius (sur la création du monde) et deux écrits contre le manichéisme.
Référence aux éditions
- CPG 6995-7001.
Bibliographie
- Koenraad Verrycken, « La métaphysique d'Ammonius chez Zacharie de Mytilène », Revue des sciences philosophiques et théologiques 2001 85 (2) p. 241-267.
Notes et références
- (en) Reinhard Pummer, Early Christian authors on Samaritans and Samaritanism: texts, translations and commentary, Tübingen, 2002, p. 232.
- Procope de Gaza, Discours et Fragments, Les Belles Lettres, coll. « Collection des Universités de France », , p. XVII-XVIII (note n°26)