Utilisateur:YellowLemonTree/Diamant de conflit

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Gisement de diamants en Sierra Leone

Les diamants de conflit sont des diamants issus de régions en guerre. Ils sont généralement vendus pour financer les guérillas, particulièrement en Afrique[1]. On parle également de "diamants ensanglantés", de "diamants de guerre" et moins souvent de "diamants de sang".

Histoire[modifier | modifier le code]

Angola[modifier | modifier le code]

En 1998, le Conseil de Sécurité des Nations Unies applique des sanctions économiques à l'Angola. La résolution 1173 interdit l'achat de diamants en provenance de ce pays[2]. Ce fut la première résolution à faire mention de diamants comme source de financement d'un conflit. Des études de Partnership Africa Canada estiment que 20 % de la production mondiale de diamants dans les années 1980 étaient vendue à des fins illégales, et 19 % étaient liés à des conflits[3]. En 1999, le World Diamond Council estime que le commerce illégal de diamants a été réduit à 3,06 % de la production mondiale[4],[5] Le World Diamond Council rapporte qu'en 2004 ce pourcentage se serait abaissé à environ 1 %[3],[5]

L'Angola est une ancienne colonie de l'empire colonial portugais. Il acquis son indépendance le 11 novembre 1975 à l'issue d'une guerre d'indépendance. Malgré l'indépendance, le MPLA, l'UNITA, et le Front National de Libération de l'Angola combattirent dans la guerre civile de 1974 à 2001. UNITA vendit des diamants à l'étranger pour financer sa guerre avec le gouvernement, violant ainsi les accords de Bicesse de 1994[6]. L'ONU reconnu le rôle que les diamants jouèrent dans le financement des rebelles de l'UNITA et interdit en 1998 l'achat de diamants angolais[2],[6]

Liberia[modifier | modifier le code]

Le Liberia connu une guerre civile entre 1989 et 2001. En 2000, l'ONU accusa le président libérien Charles G. Taylor de soutenir les insurgés du RUF au Sierra Leone en leur fournissant de l'entrainement et du matériel militaire en échange de diamants.

Prospecteur de diamants au Sierra Leone

L'année suivante l'ONU applique des sanctions sur le commerce de diamants au Liberia. Taylor démissionna de son poste de Président en août 2003, et s'exila au Nigeria. Il parait aujourd'hui au tribunal pénal international de La Hague. Le 21 juillet 2006 il plaida non coupable aux chefs d'inculpation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.[6]

Pendant la période de attentat à la bombe contre l'ambassade des États-Unis de 1998, al-Qaeda avait acheté des gemmes du Liberia alors que ses autres sources de revenu étaient gelées.[7]

Le Liberia est aujourd'hui en paix et tente de construire une industrie légitime de minage de diamants. L'ONU a levé ses sanctions et le Liberia est à présent membre du processus de Kimberley.[8]

Côte d'Ivoire[modifier | modifier le code]

La Côte d'Ivoire commença à développer une petite industrie minière de diamants dans le début des années 1990. Un coup d'État renversa le gouvernement en 1999 et déclencha une guerre civile. Le pays servi à exporter clandestinement les diamants du Liberia pour financer la guerre du Sierra Leone.[6],[9] Les investissements étrangers commencèrent à se retirer. Pour entraver le commerce illégal, le pays cessa toute activité minière sur les diamants et l'ONU interdit tout export de diamant en décembre 2005.[6] Cependant, malgré les sanctions des Nations Unies, le trafic illégal de diamant existe toujours en Côte d'Ivoire. Les diamants bruts parviennent jusqu'aux pays voisins et aux centres internationaux de commerce par le nord du pays, zone contrôlée par les Forces Nouvelles, un groupe qui utilise ces diamants pour son approvisionnement militaire[10],[11].

République démocratique du Congo[modifier | modifier le code]

La République démocratique du Congo (anciennement le Zaïre) a souffert de nombreuses guerres civiles dans les années 1990, mais est devenue membre du processus de Kimberley. À présent, sa part d'exportation de diamants s'élève à environ 8 %.[6] Le Millennium Star, un diamant parfait (couleur D Modèle:Convert200caratg) et l'un des plus célèbres et les plus chers de De Beers fut découvert en RDC et vendu à De Beers pendant la guerre civile qui survenait au début des années 1990.

République du Congo[modifier | modifier le code]

La République du Congo (Congo-Brazzaville) connu des sanctions de l'ONU en 2004 malgré l'absence officielle d'industrie minière de diamant. Le pays exportation de larges quantités de diamants dont il ne pouvait donner l'origine[6].

Zimbabwe[modifier | modifier le code]

Bien que les diamants Zimbabwe ne soient pas considérés comme des diamants de conflits par le processus de Kimberley, la contrebande et la production chaotique à Marange sont surveillés par le World Diamond Council.[12]

Projet de certification des diamants: le processus de Kimberley[modifier | modifier le code]

Bien que les Nations Unies aient découvert que le conflit des diamants de 1998 finançait la guerre, c'est l'industrie diamantaire qui s'occupa en premier du problème. Elle organisa une réunion pour établir un processus qui permettrai de certifier l'origine des diamants. En mai 2000, les pays sud-africains producteurs de diamants se rencontrèrent à Kimberley, Afrique du Sud pour mettre au point un système qui permettrait d'arrêter le commerce illégal de diamants et d'assurer aux acheteurs que leurs diamants n'ont pas contribué à des violences[13],[14]

Le 19 juillet 2009 le World Diamond Congress adopta à Antwerp une résolution pour renforcer la capacité de l'industrie minière de diamant à entraver le commerce illégal[15],[16]. Cette résolution réclame un système de certification international pour exporter et importer les diamants, une loi dans tous les pays pour n'accepter que diamants officiellement scellés, des peines lourdes envers toute personne impliquée dans le trafic de diamants de conflits et un ban à la bourse des diamants de la Fédération Mondiale des bourses de diamants sur toute personne trouvée en train de vendre des diamants de conflits.[16]

Les 17 et 18 janvier 2001 les personnalités de l'industrie diamantaire se réunirent et formèrent une nouvelle organisation, le World Diamond Council. Celle-ci dressa l'esquisse d'un nouveau procédé par lequel tous les diamants bruts pourraient être certifiés comme venant d'une source sans conflit.[17]

Le schéma de certification du processus de Kimberley (KPCS) fut approuvé par les Nations Unies le 13 mars 2002[18] et créé en novembre, 2 ans après les négociations entre les états, les producteurs de diamants et les organisations non-gouvernementales.

Suivi du processus de Kimberley[modifier | modifier le code]

La plus grosse faiblesse du processus, et non la moindre, est la manière dont celui-ci est contrôlé. N'importe quel pays peut devenir membre du Processus de Kimberley en envoyant une lettre au président de l'organisation, actuellement la commission européenne. Il peut alors être accepté en tant que membre même s'il ne respecte pas le processus de Kimberley. Cela signifie que des diamants de conflit passent toujours à travers le processus.[réf. nécessaire] En 2007, on estime que sa part dans le commerce mondial de diamant brut est tombé à seulement 10,2 millions de dollars. Aujourd'hui le processus de Kimberley est constitué de 49 membres qui représentent 75 pays.

Transparence[modifier | modifier le code]

Le processus de Kimberley augmente la transparence des gouvernements en les forçant à tenir des comptes sur les diamants (et leurs valeurs) dont ils sont importateurs ou exportateurs.

Les origines du processus de Kimberley furent mises en scènes dans le film Blood Diamond réalisé par Edward Zwick et sorti en 2006. Le film a contribué à faire connaître les problèmes qui entourent les diamants de conflit et les guerres civiles en Afrique.

Politique des États-Unis[modifier | modifier le code]

Le 18 janvier 2001, le président Bill Clinton émis l'ordre exécutif no 13194 qui interdit l'importation de diamants bruts aux États-Unis depuis la Sierra Leone, en accord avec les résolutions des l'ONU.[19] Le 22 mai 2001 le président George W. Bush émis l'ordre exécutif 13213 qui interdit l'importation dans son pays de diamants bruts en provenance du Liberia. Le Liberia a été reconnu par les Nations Unies comme un pipeline de diamants vers le Sierra Leone.[20]

United States enacted the Clean Diamond Trade Act (CDTA) le 25 avril 2003[21] and implemented on July 29, 2003 by Executive Order 13312.[22],[23] Le CDTA établit aux États-Unis la législation demandée par le KPCS. L'implémentation de cette législation fut la clé du succès du KPCS car les États-Unis sont les plus gros consommateurs de diamants. Le CDTA énonce: 'En tant que consommateur d'une majorité de réserves diamants, les États-Unis ont l'obligation d'aider à rompre le lien entre les diamants et les conflits et se pressent d'appliquer une solution efficace.'[21]

Politique du Canada[modifier | modifier le code]

Dans les années 1990 on découvrit au nord du Canada des régions riches en diamants. Le Canada est l'un des acteurs clés de l'industrie diamantaire. Partnership Africa Canada fut créé en 1986 pour aider la crise en Afrique [ndt: laquelle?]. Cette organisation fait partie du Diamond Development Initiative, un groupe qui a pour but d'aider à améliorer et à réguler l'industrie légale de diamants.

Le processus de Kimberley fut initié en mai 2000 par l'Afrique du Sud. Le Canada soutint fortement cette initiative. Le pays a voté plusieurs lois qui aident à endiguer le commerce de diamants de conflits. Ces lois concernent l'export et l'import de diamants bruts et la manière dont ils sont transférés. En décembre 2002 le gouvernement canadien vota le Export and Import of Rough Diamonds Act. Cette loi agit comme un système qui permet de contrôler l'import, l'export et le transport de diamants bruts au Canada. Elle établit aussi que le processus de Kimberley est le minimum nécessaire pour certifier des diamants bruts et qu'un certificat est également nécessaire pour toutes les shipments de diamants. Ce certificat se nomme le certificat canadien, il autorise un officier à saisir n'importe quel livraison de diamants qui ne satisferait pas les exigences du Export and Import of Rough Diamonds Act.[24]

Le gouvernement des territoires du Nord du Canada a son propre programme de certification. Il délivre un certificat gouvernemental à tous les diamants minés, taillés et polis dans les territoires du Nord du Canada. Ces diamants reçoivent un numéro de "tatouage" gravé au laser et enregistré dans une base de données.

Les « diamants propres »[modifier | modifier le code]

Un « diamant propre » est un diamant dont le profit n'est pas utilisé pour financer des conflits et qui est extrait et produit dans des conditions éthiques. Seuls les diamants qui sont certifiés et qui peuvent être suivis depuis la mine jusqu'au consommateur sont qualifiables de « diamants propres ». Les diamants artificiels sont également propres, puisque produits en laboratoire.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Conflict Diamonds United Nations Department of Public Information, 21 mars 2001, dernier accès le 26 décembre 2006
  2. a et b (en) Résolution 1173 du Conseil de Sécurité, Nations Unies,
  3. a et b The Kimberley Controls: How Effective? Site web de Partnership Africa Canada, dernier accès le 7 janvier 2007
  4. Diamond Production Estimates - 1999 Site web du World Diamond Council, dernier accès le 5 novembre 2006
  5. a et b Conflict diamonds Site web DiamondFacts, dernier accès le 5 novembre 2006
  6. a b c d e f et g Conflict diamonds World Diamond Council website - DiamondFacts.org, accessed November 5, 2006
  7. Lucy Jones, Al-Qaeda 'traded blood diamonds', 20 février 2003, BBC News Online, dernier accès le 30 octobre 2007.
  8. http://www.cnn.com/2007/WORLD/africa/04/27/blood.diamond.ap/index.html
  9. The Heart Of The Matter Sierra Leone, Diamonds & Human Security
  10. http://www.globalwitness.org/media_library_detail.php/861/en/campaigners_call_for_urgent_action_on_zimbabwe_blo
  11. http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N09/550/99/PDF/N0955099.pdf?OpenElement
  12. (en) « Diamond Industry Calls for Clampdown on Zimbabwe Smuggling », Rapaport,‎ (lire en ligne)
  13. Background. Site web du processus de Kimberley, accès le 8 décembre 2006
  14. [PDF] Resolution 1295 (2000) Conseil de Sécurité de l'ONU, 18 avril 2000. Dans la résolution 1295, le Conseil de Sécurité de l'ONU écrivit: Welcomes the proposal that a meeting of experts be convened for the purpose of devising a system of controls to facilitate the implementation of the measures contained in resolution 1173 (1998), including arrangements that would allow for increased transparency and accountability in the control of diamonds from their point of origin to the bourses, emphasizes that it is important that, in devising such controls, every effort be made to avoid inflicting collateral damage on the legitimate diamond trade, and welcomes the intention of the Republic of South Africa to host a relevant conference this year
  15. Fact#6 World Diamond Council website - DiamondFacts.org, accès le 8 décembre 2006
  16. a et b Diamond leaders in pact to ban 'conflict gems' funding African wars CNN.com, 19 juillet 2000, accès le 9 décembre 2006
  17. Eli Izhakoff, Chairman's Report of the World Diamond Council 1st Annual Meeting World Diamond Council Website, accessed November 6, 2006
  18. [PDF] UN Resolution 56/263 - The role of diamonds in fueling conflict: breaking the link between the illicit transaction of rough diamonds and armed conflict as a contribution to prevention and settlement of conflicts UN 96th plenary meeting, 13 March 2002, accessed online November 6, 2006
  19. Clinton, William [PDF] FR Doc. 01–2140 - Executive Order 13194 of January 18, 2001 - Prohibiting the Importation of Rough Diamonds From Sierra Leone Maison Blanche, 18 janvier 2001, accès le 24 décembre 2006.
  20. Bush, George W. [PDF] FR Doc. 01–13381 - Executive Order 13213—Additional Measures With Respect To Prohibiting the Importation of Rough Diamonds From Sierra Leone The White House, May 22, 2001, accessed online December 24, 2006
  21. a et b [PDF] Public Law 108–19 - An Act To implement effective measures to stop trade in conflict diamonds, and for other purposes. 25 avril 2003 108th Congress of the United States, April 25, 2003, accessed online December 24, 2006
  22. Bush, George W [PDF] FR Doc. 03–19676 - Executive Order 13312 of July 29, 2003 - Implementing the Clean Diamond Trade Act The White House, July 29, 2003, accessed online December 24, 2006
  23. Conflict Diamonds: Agency Actions Needed to Enhance Implementation of the Clean Diamond Trade Act, September 2006 United States Government Accountability Office website, accessed online December 8, 2006
  24. Stop Blood Diamonds - Creating a Conflict Free Diamond World

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Bell, Udy, « Sierra Leone: Building on a Hard-Won Peace », UN Chronicle Online Edition, no 4,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Daniel Bergner, In the land of magic soldiers: a story of white and Black in West Africa, New York, Farrar, Straus and Giroux, (ISBN 0-374-26653-0)
  • (en) Greg Campbell, Blood diamonds: tracing the deadly path of the world's most precious stones, Boulder, Colo, Westview Press, (ISBN 0-8133-3939-1)
  • (en) Cilliers, Jakkie, Angola’s War Economy, Pretoria, Institute for Security Studies, (ISBN 978-0620266451, lire en ligne)
  • (en) Edward Jay Epstein, The rise and fall of diamonds: the shattering of a brilliant illusion, New York, Simon and Schuster, (ISBN 0-671-41289-2)
  • (en) Philippe Le Billon, Fuelling War: Natural Resources and Armed Conflicts, London, Routledge, (ISBN 0-415-37970-9)
  • (en) Arthur V. Levy, Diamonds and conflict: problems and solutions, New York, Hauppauge, (ISBN 1-59033-715-8)
  • Le Billon, Philippe, « Fatal Transactions: conflict diamonds and the (anti)terrorist consumer », Antipode, vol. 38, no 4,‎ , p. 778–801 (DOI 10.1111/j.1467-8330.2006.00476.x)
  • (en) William Reno, Corruption and state politics in Sierra Leone, Cambridge, UK, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-47179-6)
  • (en) Roberts, Janine, Glitter and Greed: the Secret World of the Diamond Cartel (ISBN 978-1932867603[à vérifier : ISBN invalide])
  • (en) Ingrid J. Tamm, Diamonds In Peace and War: Severing the Conflict Diamond Connection, Cambridge, Mass, World peace foundation, (ISBN 0-9721033-5-X)[PDF] [1]
  • (en) Tom Zoellner, The Heartless Stone: A Journey Through the World of Diamonds, Deceit and Desire, New York, St. Martin's Press, (ISBN 0-312-33969-0)0

Liens externes[modifier | modifier le code]

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