Tournus

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Tournus
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Arrondissement Arrondissement de Mâcon
Intercommunalité Communauté de communes du Tournugeois
Maire Henri Lévêque
Code postal 71700
Code commune 71543
Géographie
Coordonnées 46° 33′ 50″ nord, 4° 54′ 33″ est
Altitude Min. 168 m m
Max. 353 m m
Élections
Départementales Canton de Tournus
(chef-lieu)
Localisation
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Tournus
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Tournus

Tournus est une commune française, située dans le département de Saône-et-Loire et la région Bourgogne.

Vue générale

Situation Géographique

Cette ville du bord de Saône est située en Bourgogne, à égale distance de Dijon et Lyon. Elle est desservie par l'autoroute A6 et le train régional, et traversée par la route nationale 6. Au niveau départemental elle est le point de contact entre le Mâconnais et le Chalonnais.

Histoire

Fichier:Abbaye de Tournus.jpg
L'abbaye Saint-Philibert de Tournus

Ancienne garnison romaine bâtie au bord de la Saône, Tournus devint un centre religieux important grâce à l'influence de l'abbaye Saint-Philibert, chef d'œuvre de l'art roman.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Henri Lévêque
Les données antérieures ne sont pas encore connues.

Démographie

1844 1962 1968 1975 1982 1990 1999
5 3116 4507 1087 4436 9776 5686 231
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.

Depuis le recensement de 1999, la commune de Plottes, associée à Tournus depuis 1972, est redevenue une commune indépendante. La population de Tournus est désormais de 5.629 habitants alors que celle de cette nouvelle commune est de 602 habitants.

Economie

Lieux et monuments

  • Abbaye Saint-Philibert de Tournus

Datée de la fin Xe siècle, l'abbatiale Saint-Philibert, à nef très haute pour sa surface, est l'un des plus grands monuments romans de France. Sa façade est empreinte des inspirations romanes dites – à tort – « lombardes ». Des mosaïques dans le chœur sont du XIIe siècle.

En 858, les Normands revinrent attaquer Déas (désormais Saint-Philbert-de-Grand-Lieu en Loire-Atlantique), mais les moines s'enfuirent, emmenant avec eux les précieuses reliques de saint Philibert jusqu'à Tournus. Certains revinrent s'installer à Déas au XIe siècle et attendirent le retour des reliques, restées alors en Bourgogne, jusqu'en 1937.

L'abbatiale de Tournus est probablement le plus grand édifice roman bourguignon datant de la seconde moitié du Xe siècle encore debout et en bon état. Deux autres édifices importants et voisins construits à la même époque (la cathédrale de Mâcon et l'abbatiale de Cluny dite « Cluny II ») ont disparu en totalité (Cluny II détruite par les moines de Cluny au milieu du XVIIIe siècle) ou en grande partie (la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, reconstruite au XIIIe siècle, mais dont subsiste cependant la base du massif occidental, également de la seconde moitié du Xe, et de facture tout à fait comparable).

Antérieurement à l'arrivée de moines de Grandlieu existait une importante communauté constituée autour des reliques de saint Valérien. On en connaît très peu de choses. Il apparaît cependant que les gros moellons presque blancs que l'on observe dans les murs et les grands arcs du Xe siècle sont presque sûrement des remplois de l'édifice principal de cette abbaye, sans doute mérovingienne (VIe ou VIIe siècles).

Dès les années 1930, Jean Virey avait parfaitement établi les éléments principaux de la chronologie de la construction. L'avant-nef (souvent appelée ici narthex) ainsi que l'essentiel de la nef furent construits à l'époque de l'abbé Étienne, connu comme grand bâtisseur, et la clôture des travaux fut solennisée par un grand transfert de reliques en 979. Il paraît presque certain que la crypte fut construite en même temps : l'analyse d'Alain Guerreau a bien montré que le plan d'ensemble, de la façade à l'extrémité du déambulatoire, présente une cohérence parfaite, et les mesures employées (perche de huit pieds romains) sont un indice important d'ancienneté.

L'analyse de l'inscription dite de Gerlannus montre la contribution d'un monétaire de l'abbaye : l'abbaye, qui levait un péage sur la Saône, profita très tôt de la reprise du trafic consécutive à la fin des troubles normands et disposa ainsi de moyens considérables – pour l'époque – avant même que se manifeste fortement l'essor agraire que connut la région aux Xe et XIe siècles. Au demeurant, la structure même mise en œuvre montre une parenté claire avec les édifices de l'aire impériale à cette même période, dits « ottoniens  » (cathédrale de Minden, Saint-Cyriaque de Gernrode, Saint-Pantaléon de Cologne par exemple). Après des troubles (mal connus) au début du XIe, ce fut sans doute l'abbé Ardain qui remit de l'ordre et donna sa figure définitive au cloître qui porte son nom.

La chronologie de la croisée du transept et des parties hautes du chœur est plus difficile à déterminer. Il paraît cependant plus que plausible que cette partie date du début du XIIe (plus ou moins en réponse aux ardeurs conquérantes des clunisiens), ce qui expliquerait la nouvelle consécration en 1120 par le pape Calixte II (un membre de la famille comtale mâconnaise).

Les deux clochers sont sans doute postérieurs. D'intéressantes chapelles gothiques furent édifiées au flanc nord de la nef aux XIVe et XVe siècles.

L'abbatiale de Tournus conserve d'importants restes de décor figuré. À divers endroits, pas toujours bien visibles, de grands fragments de peintures murale et, découverte récemment dans le déambulatoire, une mosaïque à décor zodiacal de toute première importance. Une vierge romane (dite « Vierge Noire ») est également visible. La datation de ces divers éléments est malcommode, les comparaisons sont incertaines et s'appuient d'ailleurs sur des éléments eux aussi très mal datés.

Les guerres de religion provoquèrent des dégâts mais pas de destruction significative. Au XVIIIe siècle, les moines se transformèrent en chanoines séculiers et l'abbatiale devint de facto église paroissiale, ce qui lui permit de traverser la Révolution française sans difficulté particulière. Classé Monument Historique dès 1844, le bâtiment connut depuis d'incessantes campagnes de restauration : Questel (1845-1850), Ventre (1908-1915) eut l'idée absurde de faire disparaître les enduits qui protégeaient la totalité des surfaces et de supprimer également les tirants (poutres) de bois qui assuraient l'équilibre de la nef depuis sa construction. Tout récemment, Frédéric Didier entreprit une remise en état générale des enduits qui, quoique très incomplète et insuffisante – il faudra bien, tôt ou tard, recouvrir toutes ces pierres qui ne sont pas faites pour être vues –, donne à l'intérieur un bien meilleur aspect; c'est dans le cadre de cette campagne qu'ont été retrouvées les mosaïques du déambulatoire.


  • L'Hôtel-Dieu et le musée Greuze de Tournus

La ville de Tournus compte un autre site important, d'un point de vue historique et architectural : son ancien hôpital, connu au cours des siècles précédents sous le nom d'Hôtel-Dieu. De nos jours, il est associé au musée, qui possède, notamment, une collection d'oeuvres de Jean-Baptiste Greuze, peintre né à Tournus le 21 août 1725.

Construit au XVIIe siècle et agrandi ensuite, l’Hôtel-Dieu de Tournus est classé Monument Historique. Il comporte trois vastes salles et deux chapelles, ainsi que l’une des plus anciennes apothicaireries conservées en France : elle date de 1685 environ et son décor est très ouvragé. Les boiseries à colonnettes torses et dorées ont été conçues pour y placer les pots en faïence des XVIIe et XVIIIe siècles, qui contenaient les remèdes préparés par les soeurs. Le plafond de bois peint représente des anges voletant, fleurs et plantes à la main.

Les collections du musée Greuze sont très diversifiées. Elles comportent des peintures, des dessins et des sculptures, mais aussi beaucoup de pièces archéologiques, les objets présentés permettant de comprendre l’histoire du Tournugeois, du paléolithique à la période mérovingienne. Le résultat des fouilles, opérées depuis plus de trente ans par Le Groupe de Recherche Archéologique du Tournugeois dans la ville et ses environs (outils de silex, céramiques et objets de bronze ou de fer), retrace l’évolution du peuplement de la région. Les périodes gallo-romaine et mérovingienne sont également représentées, notamment par plusieurs pièces rares, parmi lesquelles une trousse ophtalmologique du IIe siècle, trouvée dans la Saône, ou encore des plaques de ceinturon en fer damasquiné des VIe et VIIe siècles.

Deux espaces sont consacrés aux oeuvres de Greuze : ils présentent certains de ses tableaux, dont deux autoportraits de l’artiste, ainsi qu'une vingtaine de ses dessins, sanguines, lavis d’encre et gravures.

D'autres salles regroupent des peintures des écoles française, flamande et italienne du XVe au XXe siècle, ainsi que de nombreuses sculptures. L'art contemporain est également représenté.

Christelle Rochette, Clémence Poivet et Valérie Balthazard se sont succédé en tant que conservatrices de l'Hôtel-Dieu et du musée Greuze.


  • Malgré sa petite taille, la ville de Tournus possède un important parc hôtelier, dont un hôtel quatre étoiles et un trois étoiles. Le restaurant gastronomique Greuze (une étoile au Guide Michelin 2007), à proximité de l'abbatiale, porte également le nom du peintre originaire de la ville.

Personnalités liées à la commune

Divers

La ville possède une importante école de musique, un lycée général et technologique (Gabriel Voisin),un lycée professionnel agricole (spécialité : horticulture), un collège (En Bagatelle), trois écoles (Raymond Dorey, L'Esplanade et Saint-Valérien) et deux écoles maternelles (Jean Galopin et Charles Dard).

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Henri Curé, Saint-Philibert de Tournus, Paris, 1905.
  • Jean Virey, Saint-Philibert de Tournus, Paris, 1932.
  • Alain Guerreau, Notes métrologiques sur l'abbatiale Saint-Philibert de Tournus, in Jacques Thirion (éd.), Saint-Philibert de Tournus. Histoire, archéologie, art, Tournus, 1995, pp.205-214.