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Théorème de Cartan-Hadamard

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En géométrie riemannienne, le théorème de Cartan-Hadamard décrit la structure différentielle sous-jacente à une variété complète à courbure négative. Sur ce résultat s'appuie une riche étude du domaine de la courbure négative ou strictement négative. Il est d'usage de donner le nom de « Cartan-Hadamard » ou de « Hadamard-Cartan » à ce résultat, cependant il a été prouvé pour la première fois en 1881 par Hans von Mangoldt dans le cadre des surfaces, puis d'autres démonstrations dans un cadre plus développé ont été apportées par Jacques Hadamard, et enfin Élie Cartan en a donné l'énoncé général dans le cadre riemannien[1].

Énoncé

L'énoncé utilise les notions de base de la topologie et de la géométrie riemannienne. Le théorème portera sur une variété complète au sens topologique ; mais il convient de rappeler que par le théorème de Hopf-Rinow, cela garantit que les géodésiques peuvent être prolongées indéfiniment et que l'application exponentielle en un point m est définie sur tout l'espace tangent en m[2].

Théorème (von Mangoldt-Hadamard-Cartan, 1881-1928)[3] — Si une variété riemannienne M complète a une courbure sectionnelle toujours négative, alors pour chaque point m, l'application exponentielle de base m constitue un revêtement. En tant que variété, M est donc un quotient de l'espace euclidien par un groupe discret.

Dans le cas où M est simplement connexe, il est difféomorphe à l'espace euclidien et deux points peuvent être joints par une unique géodésique.

Principe de la preuve

L'idée centrale est de considérer l'équation d'évolution d'un champ de Jacobi J le long d'une géodésique c donnée. On en déduit la variation du carré N de sa norme, qui fait apparaître la courbure sectionnelle

Ainsi cette fonction N est convexe. Si J est nulle à l'origine, N et sa dérivée le sont également et J est constamment nulle. Aucun point de la géodésique ne peut donc avoir de conjugué, et l'application constitue un difféomorphisme local[4].

On utilise alors ce difféomorphisme local pour ramener la métrique sur l'espace tangent , ce qui en fait une isométrie locale. L'espace tangent admet les rayons issus de l'origine pour géodésiques. Cela montre qu'il est lui-même complet et qu'il constitue en fait un revêtement riemannien de M[5],[6].

Commentaires

Notes et références

  1. Berger, p. 255
  2. Gallot et Hulin Lafontaine p. 90
  3. Version du théorème proposée par Berger, p. 255
  4. Gallot et Hulin Lafontaine p. 134
  5. Berger, p. 229
  6. Gallot et Hulin Lafontaine p. 92

Voir aussi

Bibliographie