Thelma Wood
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Thelma Ellen Wood, née le et morte le , est une artiste américaine spécialisée dans le dessin à la pointe d'argent. Elle est aussi connue pour sa relation avec Djuna Barnes qui a été romancée dans le roman Le Bois de la nuit.
Biographie
Thelma Wood naît à Mankato, dans le Kansas, elle est la deuxième d'une famille de quatre enfants[1]. En 1918, sa mère et son jeune frère succombent à l'épidémie de grippe espagnole de 1918. C'est à cette période que Thelma Wood s'inscrit à la St. Louis School of Fine Art de l'université de Washington. Elle y apprend la technique du dessin à la pointe d'argent, pour laquelle elle est reconnue. En 1920, avec une autre étudiante en art, Myra Marglous, elle demande un passeport et part à Paris pour continuer ses études d'art[2].
Carrière artistique
Peu d'œuvres de Thelma Wood nous sont parvenues, mais nombre de ses dessins sont conservés dans la collection de Djuna Barnes, sa compagne de 1921 à 1927.
Un carnet de croquis d'un voyage à Berlin est conservé dans les Barnes Papers de l'université du Maryland[3]. Son travail s'inspire fortement d'images de la nature[4],[5]. Ses dessins à la pointe d'argent ont été exposés au moins une fois, aux Milch Galleries de New York en 1931, où la critique Mary Fanton Roberts a évalué favorablement son travail[6].
Lors de son séjour à Paris, Thelma Wood côtoie le cercle de Natalie Clifford Barney et l'artiste Romaine Brooks, l'éditrice et libraire Sylvia Beach, l'écrivaine Gertrude Stein ou la journaliste Janet Flanner[7].
Vie amoureuse
Au début des années 1920, Thelma Wood entretient une brève relation avec la poète Edna St. Vincent Millay[8]. À l'automne 1921, elle rencontre la photographe Berenice Abbott avec qui elle est en couple pendant quelque temps, et avec qui elle reste amie toute sa vie[9]. C'est Berenice Abbott qui présente Djuna Barnes à Thelma Wood. La photographe a fait plusieurs portraits des deux femmes.
La relation de Thelma Wood et Djuna Barnes dure de 1923 à 1931[10],[11], elle se termine suite à la liaison de Thelma Wood avec une riche femme, Henriette Alice McCrea-Metcalf, mettant fin à sa relation avec Djuna Barnes[1],[12]. Malgré leur séparation, Thelma Wood continue à écrire et à rendre visite à Djuna Barnes[13]. En 1932, Henriette Alice McCrea-Metcalf soutient financièrement les études d'art de Thelma Wood à Florence avant de retourner aux États-Unis.
Le roman Le Bois de la nuit de Djuna Barnes est publié en 1936, l'autrice y dépeint sa relation avec l'artiste[14]. Thelma Wood y est nommée Robin Vote[15],[16]. Lors de la sortie, Thelma Wood, indignée, se serait sentie mal représentée et aurait prétendu que la publication du livre avait ruiné sa vie[1].
Au bout de seize ans de relation, Thelma Wood et Henriette Alice McCrea-Metcalf se quittent. Henriette Alice McCrea-Metcal offre de l'argent à Thelma Wood pour quitter leur maison partagée.
Par la suite, Thelma Wood se met en couple avec Margaret Behrens, une agent immobilier et antiquaire, elles finissent leurs vies ensemble[1].
Décès et héritage
Thelma Wood meurt d'un cancer du sein métastasé à l'hôpital Danbury en 1970. Ses cendres sont enterrées dans le terrain de la famille Behrens à Bridgeport (Connecticut).
Reconnaissance
En 2018, l'autrice Sarah Schulman dédie son roman Maggie Terry, en 2018, à Thelma Wood[17]. Dans un entretien, elle déclare que Thelma Wood est « historiquement, l'une des pires copines du monde. Elle était la mauvaise petite amie de Djuna Barnes et elle l'a rendue tellement folle qu'elle est devenue sa muse. Le livre est donc dédié aux mauvaises copines. »
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Thelma Wood » (voir la liste des auteurs).
- Claude J. Summers, The Queer Encyclopedia of the Visual Arts, Cleis Press, (ISBN 9781573441919, lire en ligne), p. 350
- Winning, « Dreams of a Lost Modernist: A Reevaluation of Thelma Wood », Modernist Cultures, vol. 8, no 2, , p. 288–322 (DOI 10.3366/mod.2013.0066)
- (en) Bonnie Kime Scott et Bonnie Kime, Refiguring Modernism: Postmodern feminist readings of Woolf, West, and Barnes, Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-21002-9, lire en ligne)
- Bonnie Kime Scott, Refiguring Modernism: Postmodern feminist readings of Woolf, West, and Barnes, Indiana University Press, (ISBN 9780253210029, lire en ligne), p. 75
- Jane Marcus, Silence and Power: A Revaluation of Djuna Barnes, Carbondale, Southern Illinois University Press, , « Laughing at Leviticus: Nightwood as Woman's Circus Epic »
- Roberts, « Speaking of Art », Arts & Decoration, vol. XXXJV, , p. 70
- Valérie Cadet, « Paris était une fête », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Phillip Herring, Djuna: The Life and Work of Djuna Barnes, New York, Penguin Books, (ISBN 0-14-017842-2), p. 158
- (en) Regina Marler, « Pictures of the Jazz Age », The New York Review of Books, (ISSN 0028-7504, lire en ligne, consulté le )
- Encyclopaedia Universalis, Dictionnaire des Littératures de langue anglaise: Les Dictionnaires d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-85229-136-2, lire en ligne)
- Marie-Jo Bonnet, Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ?, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-8623-2, lire en ligne)
- David Burke, Writers in Paris: Literary Lives in the City of Light, ReadHowYouWant.com, (ISBN 9781458759061, lire en ligne), p. 148
- Phillip Herring, « Djuna Barnes and Thelma Wood: The Vengeance of "Nightwood" », Journal of Modern Literature, vol. 18, no 1, , p. 5–18 (ISSN 0022-281X, lire en ligne, consulté le )
- (en) Julie Taylor, « Djuna Barnes: the 'lesbian' writer who rejected lesbianism », sur The Conversation (consulté le )
- (en) Whitney Chadwick et Tirza True Latimer, The Modern Woman Revisited: Paris Between the Wars, Rutgers University Press, (ISBN 978-0-8135-3292-9, lire en ligne)
- (en) « LitCharts », sur LitCharts (consulté le )
- Moore, « Taking Responsibility: An Interview with Sarah Schulman », Los Angeles Review of Books,