Théorème de Bateman

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


Le théorème de Bateman, publié en 1972, fournit un développement asymptotique de la moyenne du nombre d'antécédents de la fonction indicatrice d'Euler, que l'on note par la suite[1],[2].

Énoncé[modifier | modifier le code]

Notons pour et pour , il existe alors une constante telle que

Notons que est fini pour tout . En effet, d'après l'estimation désigne la constante d'Euler-Mascheroni, on a dès lors que donc .

Démonstration[modifier | modifier le code]

Dans toute la suite, on désigne par un nombre complexe, sa partie réelle et sa partie imaginaire sont notées respectivement et .

Série de Dirichlet associée[modifier | modifier le code]

La série converge absolument sur le demi-plan complexe d'après l'inégalité précédente. Notons la série de Dirichlet associée à , la sommabilité permet d'effectuer une sommation par paquets : , on en déduit que le produit eulérien de s'écrit

où dans le produit parcourt l'ensemble des nombres premiers.

Lien avec la fonction zêta de Riemann[modifier | modifier le code]

En utilisant le produit eulérien de la fonction , on a pour où le produit est défini par

Notons que le produit définissant est absolument convergent dans le demi-plan complexe d'après l'inégalité

Aussi, on obtient à l'aide du produit eulérien de la fonction l'égalité .

Majoration du produit G(s)[modifier | modifier le code]

On se place ici dans le domaine défini par et . On a d'après l'inégalité précédente

D'une part dès lors que donc d'après les estimations de Mertens. D'autre part, grâce à une sommation d'Abel et aux estimations de Tchebychev, de sorte que . Il existe ainsi une constante telle que .

Développement asymptotique de Φ[modifier | modifier le code]

D'après la formule de Perron (voir Remarques)

pour tout où l'intégrale est semi-convergente pour non entier et converge en valeur principale pour entier. On choisit et on évalue l'intégrale en déformant la droite d'intégration, que l'on remplace par la courbe . On scinde l'intégrale sur le contour déformé aux points pour une constante convenable , celle-ci est pour une constante d'après la majoration (voir Remarques). Le théorème des résidus fournit alors le développement asymptotique suivant :

De la croissance de on en déduit que

pour tout . En choisissant et en remplaçant par sa valeur on en déduit le développement asymptotique suivant :

pour une constante .

Corollaire[modifier | modifier le code]

D'après la relation on a .

Remarques[modifier | modifier le code]

Formule de Perron[modifier | modifier le code]

On pose lorsque et lorsque , on a alors d'après la formule de Perron

pour tout désigne l'abscisse de convergence simple de la série de Dirichlet . On en déduit que

  et  

d'où

pour tout et .

Majoration de la norme du logarithme ζ[modifier | modifier le code]

On a la relation .

Lemme[modifier | modifier le code]

Il existe une constante telle que ne possède aucun zéro dans la région du plan complexe défini par (voir l'article Histoire de la fonction zêta de Riemann). Ainsi tout zéro non trivial de vérifie l'inégalité . Cela implique la minoration

parcourt l'ensemble des zéros non triviaux de , dans le domaine du plan complexe défini par et . En effet, si est un zéro non trivial, alors

  • si , alors en posant ,
quitte à diminuer .
  • si , alors d'où et .

Le produit de Hadamard de fournit

où la somme s'étend sur tous les zéros non triviaux de . On en déduit l'existence d'une constante telle que sur le domaine et .

Démonstration de la majoration[modifier | modifier le code]

On se place dorénavant dans le domaine défini par et . Posons et , alors pour tout dans le disque , le point vérifie et donc

d'après le lemme. Posons , alors pour tout dans le disque . Sachant que , le lemme de Borel-Carathéodory implique la majoration

On utilise enfin le développement en série de Dirichlet de  :

désigne la fonction de von Mangoldt, ce qui permet d'en déduire que . On peut finalement conclure :

et

d'où finalement dans le domaine du plan complexe défini par et .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tenenbaum, Gérald, 1952- ..., Introduction à la théorie analytique et probabiliste des nombres, Paris, Belin, dl 2015, 592 p. (ISBN 978-2-7011-9656-5 et 2-7011-9656-6, OCLC 933777932, lire en ligne)
  2. Tenenbaum, Gerald., Exercices corrigés de théorie analytique et probabiliste des nombres, Paris, Société Mathématique de France, , 251 p. (ISBN 2-85629-045-0 et 978-2-85629-045-3, OCLC 36462852, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]