Scandale du vin

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L'affaire dite du « scandale du vin », appelée aussi parfois l'« affaire des vins » ou « scandale des vins », est une affaire politico-économique française ayant éclatée à l'automne 1946 à la suite des révélations faites par le ministre Yves Farge à la presse et à l'Assemblée nationale.

Déroulement des faits

En arrivant à la tête du ministère du ravitaillement, le ministre Yves Farge découvre un système de détournement et de marché noir relatif au rationnement du vin mis en place à la suite de la Libération. Des milliers d'hectolitres de vins provenant d'Algérie avaient été détournés par des professionnels du transport maritime[1] avec la complicité de membres de l'administration et des ministères[2].

Après avoir diligenté une enquête administrative, le ministre judiciarise le dossier en le confiant le à son collègue garde des Sceaux[3]. Le , à la tribune de l'Assemblée nationale, alors qu'il défendait un projet de loi sur la réglementation du ravitaillement, Yves Farge rend publique ces dysfonctionnements[4].

La médiatisation en octobre 1946 de l'implication de plusieurs personnalités de la SFIO dont l'ancien président du gouvernement, Félix Gouin[5] ou l'ancien ministre du ravitaillement, Christian Pineau[6], et de figures de la résistance comme Pierre Malafosse[6], suscite un large émoi en France. Également mis en cause pour sa proximité avec l'homme d'affaires Pierre Malafosse, Gaston Defferre devra se défendre dans la presse de son implication dans ce scandale[7].

L'enquête judiciaire a mené des investigations en Algérie, à Lyon et plusieurs autres villes française[7]. Elle a abouti à l'arrestation de cinq professionnels du monde de l'import/export viticole[8].

Dans un éditorial d'octobre 1946, Le Monde décrira ce scandale comme « la politisation et la commercialisation de l'administration »[9].

À la suite de ce scandale, d'autres révélations relatives au rationnement tels que la vente de légumes secs ont vu le jour[2]. Ce scandale amorcera également la libéralisation du marché du vin[10].

Le , l'Assemblée nationale crée une commission d'enquête parlementaire sur le vin à la suite de ces révélations[11]. Ses travaux continuent jusqu'en 1950. Elle est notamment chargée de travailler sur la proposition de résolution du député Gabriel Citerne de mars 1950 sur le renvoi des anciens ministres Christian Pineau, Jules Moch et Félix Gouin devant la Haute cour de justice[12].

Références

  1. « Le " Scandale du vin " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b « Le ministre précise qu'une vingtaine de négociants ou fonctionnaires sont compromis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Que cache exactement le " Scandale du vin " dénoncé à l'Assemblée par M. Farge ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « L'Aurore : organe de la résistance républicaine », sur Gallica, (consulté le ).
  5. « Les ministres socialistes tiendront une réunion préliminaire au conseil de demain », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b « L'Aurore : organe de la résistance républicaine », sur Gallica, (consulté le ).
  7. a et b « "Maroc-matin". Quotidien général d'informations illustrées », sur Gallica, (consulté le ).
  8. « Une discussion forte animée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Les répercussions politiques du " Scandale du vin " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « A Béziers, M. Farge promet sous certaines réserves un secteur libre dans le marché du vin », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Mouvement de libération nationale (France) Auteur du texte, « Combat : hebdomadaire du Mouvement de libération française », sur Gallica, (consulté le ).
  12. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe