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Salmanazar V

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Salmanazar V
Fonctions
Roi d'Assyrie
- av. J.-C.
Roi de Babylone
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité
Père
Fratrie

Salmanazar V (Salmānu-ašarēd, « Le dieu Salmanu[1] est prééminent »), est un roi d'Assyrie, de 727 à 722 av. J.-C. Il est aussi roi de Babylone, sous le nom d'Ulûlaiu (ou Ouloulaï ou Ululayu). Il est fils de Teglath-Phalasar III.

Biographie

Une vie mal connue

On sait peu de choses de ce roi, dont le règne est bref. Ce manque de sources pourrait s'expliquer par sa succession conflictuelle : son successeur aurait fait disparaître des archives et monuments les célébrations que multipliaient les rois assyriens durant leurs règnes.

Bien qu'il figure dans la liste royale officielle, à part quelques rares mentions dans des documents administratifs et correspondances officielles, les informations se retrouvent principalement à l’extérieur de l'Assyrie, dans les chroniques babyloniennes ou dans la Bible[2].

Prince héritier

Il a deux frères, Sîn-ahu-usur et Sargon qui lui succédera. Leur père Teglath-Phalasar III désigne Salmanasar prince héritier dès le début de son règne. Il est responsable de l'Ouest de l'empire mais remplace son père lors de ses nombreuses campagnes militaires pour l'administration de la capitale et des affaires courantes[3].

Règne

Il monte sur le trône, le 25e jour du mois de tebet (janvier). Contrairement à la coutume assyrienne, il n'engage pas rapidement de campagnes militaires pour marquer son entrée en fonction. Il entame des travaux de rénovations urbaines et de temples[4].

Salmanazar mène trois campagnes en 725, 724 et 723. La plus documentée est celle menée contre le Royaume d'Israël. C'est aussi la plus controversée car les sources assyriennes, babyloniennes et bibliques se contredisent[5].

Dès sa prise de pouvoir, Tyr se révolte. Il annexe le royaume d'Israël, en -722, au terme d'un siège de trois ans contre son roi, Osée (732-722), et sa capitale Samarie. Celui-ci ne lui payait plus de tribut, et tentait alors d'obtenir l'appui de l'Égypte, où il avait envoyé des messagers à So (Saïs ?), au roi d’Égypte (cf. Bible hébraïque, c'est-à-dire ancien testament chrétien, 2R 17,4), c.à.d., sans doute, au pharaon et roi(telet) de Saïs, Tefnakht, de sa XXIVe dynastie, voire au pharaon Osorkon IV, de sa XXIIe dynastie, mais parfois considéré comme un pharaon de la XXIIIe dynastie (plutôt qu'au pharaon émergent Piânkhy, de sa XXVe...), pour tenter de retrouver son indépendance. Samarie ne se rendra qu'au successeur de Salmanasar, Sargon II, bien que la Bible décrive le premier comme son vainqueur (posthume). Selon elle, et la tradition, 27 290 personnes, des « dix tribus perdues » d'Israël, ont ensuite été déportées dans plusieurs villes d’Assyrie, et en sens inverse, bon nombre de colons babyloniens et araméens s’établissent en Samarie (toujours dans les chapitres 17 et 18 du Deuxième Livre biblique des Rois, 2R 17 & 18)... Salmanazar (V) est également mentionné dans le Livre de Tobie, autre ouvrage inclus dans la Bible.

Il annexe aussi les principautés néo-hittites de l'Euphrate, jusqu’au Halys.

On ne sait pas comment meurt Salmanasar, dernier souverain de sa dynastie, la VIe, le 12e jour de tebet, ni comment Sargon II prend le pouvoir. Certains spécialistes[Lesquels ?] avancent l'hypothèse d'un coup de force et d'un attentat.

À la fin de son règne, les habitants des royaumes du sud de la Mésopotamie ne veulent plus de la domination assyrienne. Le Chaldéen Marduk-Apal-Idin II (722-710), protégé par le roi d’Élam Shutruk-Nahhunté II (717-699), usurpe le trône de Babylone. En -710, Sargon II récupérera ce trône.

Références

  1. Anciennement lu Shulmanu / Šulmānu, cf. (de) K. Radner, « Salmānu », dans Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. XI, 2006-2008, p. 587.
  2. Elayi 2021, p. 141
  3. Elayi 2021, p. 144
  4. Elayi 2021, p. 146
  5. Grayson 2000, p. 73

Sources

Bibliographie

  • (en) Andrew Kirk Grayson, The Assyrian and Babylonian Chronicles, Eisenbrauns, (ISBN 9781575060491)
  • Josette Elayi, L'Empire assyrien : Histoire d'une grande civilisation de l'Antiquité, Perrin, (ISBN 9782262076672), p. 141-151.
  • (en) H. D. Baker, « Salmanassar V », dans Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. XI, 2006-2008, p. 585-587
  • (en) Hayim Tadmor et Shigeo Yamada, The royal inscriptions of Tiglath-pileser III (744–727 BC) and Shalmaneser V (726–722 BC), kings of Assyria, Winona Lake, Eisenbrauns, coll. « The royal inscriptions of the neo-Assyrian period » (no 1), , p. 171-188
  • (en) Keiko Yamada et Shigeo Yamada, « Shalmaneser V and His Era, Revisited », dans A. Baruchi-Unna et al. (dir.), "Now It Happened in Those Days": Studies in Biblical, Assyrian, and Other Ancient Near Eastern Historiography Presented to Mordechai Cogan on His 75th Birthday, vol. 2, Winona Lake, Eisenbrauns, , p. 387-442

Lien externe