Pointe de l'Eyssina

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Pointe de l'Eyssina
Vue de la pointe de l'Eyssina (sommet situé le plus à gauche) depuis Vars.
Vue de la pointe de l'Eyssina (sommet situé le plus à gauche) depuis Vars.
Géographie
Altitude 2 837 m[1]
Massif Massif du Parpaillon (Alpes)
Coordonnées 44° 32′ 48″ nord, 6° 40′ 41″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Hautes-Alpes
Géologie
Roches schistes
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pointe de l'Eyssina
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
(Voir situation sur carte : Hautes-Alpes)
Pointe de l'Eyssina

La pointe de l'Eyssina est un sommet du massif du Parpaillon. Il culmine à une altitude de 2 837 mètres et domine le col de Vars.

Localisation[modifier | modifier le code]

La pointe de l'Eyssina domine, du côté oriental, la vallée de Vars. Côté occidental, elle est située au-dessus de Crévoux[1]. Du côté occidental, aucun sommet ne la domine, ni à l'ouest ni au sud-ouest. Au nord, de nombreux sommets sont plus élevés mais lointains. En revanche, vers le sud et l'est, les sommets comparables ou plus élevés sont très proches[2].

Géologie[modifier | modifier le code]

La falaise stratifiée de la pointe de l’Eyssina est constituée d'un « flysch », une alternance régulière de grès durs clairs et de bancs argilo-marneux foncés. Cette formation s'est constituée sur une plaine abyssale où a lieu une sédimentation par étapes s'étant déroulée entre 80 et 70 millions d’années, soit au Crétacé supérieur. La plaine abyssale est à cette époque entourée de pentes composée de boues instables. Continuellement sont déposées sur le fond des argiles témoignant d’une sédimentation régulière par apport des systèmes fluviaux, même à grande distance de ces derniers. L'alternance s'explique par des glissements de terrain sous-marins affectant les pentes qui surplombent la plaine. Ces avalanches se déposent en couches de turbidites, sur des distances importantes. L'alternance des apports réguliers et des glissements de terrain explique celle des couches sombres et claires[3],[4],[5].

Flore[modifier | modifier le code]

La flore présente sur les pentes de l'Eyssina est notamment décrite par Charles Flahault en 1897 dans le Bulletin de la Société botanique de France. Le versant occidental l'intéresse notamment du fait de l'absence de situation d'abri, qui permet à la flore proprement « alpine » de descendre assez bas en altitude[2].

Il y relève un grand nombre d'espèces dont il qualifie la présence de « remarquable à cet endroit » : le pigamon des Alpes, la cardamine à feuilles de réséda, Hugueninia tanacetifolia (en) ou « roquette à feuilles de tanaisie », Dianthus inodorus, Sagina Linnæi, Scleranthus perennis (en) ou « tricot pérenne », la paronyque à feuilles de renouée, Hypericum richeri ou « millepertuis de Richer », Orobus luteus, le panicaut des Alpes, Centaurea axillaris, l'achillée noble, la cirse à feuilles variables, différentes espèces d'épervières (Hieracium sabinum, Hieracium pulchellum, Hieracium pulchellum, Hieracium fritzei, piloselle, Hieracium lauceolatum, Hieracium purpureum et l'épervière de Schmidt), Lonicera færula, la campanule barbue, phyteuma scorzonerifolium, la gentiane asclépiade, gentiana burseri, l'androsace carnée, la scabieuse colombaire, l'ail caréné, juncus alpinus, enfin différents types de luzules (la luzule penchée, Luzula multiflora, Luzula spicata (en)[2].

Sport[modifier | modifier le code]

Ascension[modifier | modifier le code]

La voie normale d'ascension s'effectue généralement depuis le col de Vars et constitue un dénivelé d'environ 750 mètres. En été, la montée et la descente s'effectuent par le même chemin[6]. L'ascension peut également être réalisée en hiver, sur la neige, avec une montée avec crampons et piolet. Dans ce cas la descente s'effectue à skis, par le couloir de Gorge Profonde[7].

Il existe également un itinéraire, assez nettement plus long, d'ascension depuis Crévoux, dont le dénivelé est d'environ 1 200 mètres[8].

Ski[modifier | modifier le code]

L'Eyssina est en hiver un lieu de pratique du ski freeride. Ainsi, en 2010, l'épreuve Red Bull Line Catcher est organisée sur la face nord du sommet et remportée par Candide Thovex. Le , une étape des qualifications pour le Freeride World Tour est organisée au même endroit, plus précisément dans le couloir dit « Yeti Sup », et remportée par Juliette Willmann chez les femmes, par Thomas Frontoni chez les hommes et par Téo Jedrzejczyf en snowboard. Le président du jury estime que le site permet « aux meilleurs de se différencier et d’avoir du beau spectacle [et qu'il] offre beaucoup de possibilités freeride »[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Carte IGN 3538 ET » sur Géoportail (consulté le 24 octobre 2022)..
  2. a b et c Charles Flahault, « Col de Vars et crête de l'Eyssina », Bulletin de la Société botanique de France, Société botanique de France, vol. 44, no 1,‎ , p. 243-246 (ISSN 0037-8941, DOI 10.1080/00378941.1897.10839672, lire en ligne).
  3. « Stratigraphie de la Haute Ubaye », Geol-Alp, (consulté le ).
  4. « Flyschs (Vars) », Géoparc des Alpes Cottiennes (consulté le ).
  5. « Crêtes et pentes de rive gauche de la vallée du Chagne », Geol-Alp, (consulté le ).
  6. André, « Pointe de l’Eyssina (2837m) », Altitude Rando, (consulté le ).
  7. Dyn's, « Pointe de l’Eyssina (2837m) par le couloir de la Gorge Profonde », Altitude Rando, (consulté le ).
  8. Mick1018, « Pointe de l’Eyssina (2837m) par le lac du Crachet », Altitude Rando, (consulté le ).
  9. « Les riders à la bagarre sur les pentes de l’Eyssina », Le Dauphiné libéré,‎ (ISSN 0220-8261, lire en ligne).