Pierre-Antoine Demachy
Pierre-Antoine Demachy est un artiste peintre français, né le à Paris, où il est mort le , âgé de 84 ans.
Il est le fils d'Antoine Demachy, compagnon menuisier, et d'Anne Nau.
Biographie
Actif dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Pierre-Antoine Demachy s’est fait une spécialité des peintures de ruines, des décors architecturaux en trompe-l’œil et surtout des vues de Paris, où il donne libre cours à son audace.
Il fut l’élève en 1754 de Servandoni, le plus grand scénographe de l’époque en France, d’origine italienne.
En 1755, il est agréé comme « peintre d'architecture » par l'Académie royale de peinture et de sculpture. Il commence à exposer au Salon en 1757 et a continué jusqu'en 1802.
Il est reçu comme peintre d'architecture à l'Académie le 30 septembre 1758 avec Ruines d'architecture aujourd'hui exposé au musée du Louvre sous le titre Un Temple en Ruine.
Il peint le décor en trompe-l'œil grandeur nature imitant l'architecture de la façade de l'église Sainte-Geneviève pour la pose de la première pierre par le roi Louis XV, le 6 septembre 1764[1]. Cela lui vaut d'être nommé peintre d'architecture des décors de théâtre aux Menus-Plaisirs du roi.
Pierre Contant d'Ivry réalise le nouvel escalier du Palais-Royal en 1767. Demachy peint trois tableaux d'architectue du palais[2].
En 1768, Catherine II passe commande de tableaux par l'intermédiaire de son ambassadeur à Paris, le prince Galitzine. Au début de l'année Demachy a demandé qu'on lui paie les tableaux qu'il avait peint pour le Palais-Royal.
L'atelier du peintre Jean-François Amand, au palais du Louvre est attribué à Demachy en 1769. Il va y former des élèves. En 1777, le comte d'Angiviller se plaint dans une lettre à Pierre, directeur de l'Académie, que « les élèves de Monsieur Demachy, ainsi que ceux d'autres artistes, polluèrent ces corridors » du Louvre. À partir de 1776, son fils, Gilles-Pierre, est son élève.
En 1775, à la mort de François-Hubert Drouais, il est élu conseiller à l'Académie.
Pierre-Antoine Demachy est l'auteur de nombreux tableaux sur les monuments de Paris, en particulier du palais du Louvre. En 1762, il a représenté le marché Saint-Germain au moment de son incendie. Ils sont l'occasion de montrer la vie dans la rue parisienne. On aperçoit des lavandières, le linge étendu le long des quais, les hommes et les vaches se rafraichissent, les bateliers débardent. Il montre l'envol des aérostats des Tuileries en 1784.
À la demande du directeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture, Pierre, le comte d'Agiviller lui écrit en 1783 qu'il accorde « au sieur Machy, peintre célèbre de ruines et de fabriques, la somme de 500 livres ». Le premier versement de la pension est fait en mai.
En 1784 il loge au premier étage du palais du Louvre. Il a pour voisin M. Bernières, contrôleur général des ponts et chaussées, membre de plusieurs académies, et avait mis au point plusieurs inventions.
Pierre-François Berruer exécute un buste de Demachy en 1785. Le 18 mai, Demachy écrit au Surintendant des bâtiments du roi pour solliciter le poste de professeur de perspective laissé vacant à la suite de la mort de Jacques-Sébastien Leclerc.
Spécialiste reconnu dans ce domaine, Demachy fut nommé professeur de perspective à l’Académie de peinture, le , succédant à Leclerc. Il est confirmé à ce poste le , son successeur sera Pierre-Charles Dandrillon en 1807[3]
Avec Jean-Jacques Bachelier, il adresse un mémoire au comte d'Angiviller, le 1er décembre 1787 sur la conservation des tableaux du roi.
Les Tablettes de renommée ou du vrai mérite et d'indications générales des artistes célèbres mentionnent les artistes qui sont logés par privilège royal au palais du Louvre : Brenet, Doyen, Renou, van Loo, Vien, Demachy, Huet, Hubert Robert, ...
Pendant la Révolution, ses tableaux ont laissé le témoignage de plusieurs &vènements. Il reçoit commande avec d'autres artistes de tableaux « d'encouragement » en 1792 pour lequel il est payé 200 livres par l'Académie. Il est exposé en 193, le 22 juin.
En 1793 et 1794, il est nommé comme membre de commission ou scrutateur de la Commune générale des arts qui a remplacé l'Académie[4].
En 1794 il expose une esquisse représentant le Brulement des Titres feodaux et des attributs de la tyrannie.
Son épouse, Louise Quest, décède au Louvre, en 1799. Son fils Gilles-Pierre Demachy, décède au Louvre, chez son père, en 1801.
Le 10 septembre 1807, Pierre-Antoine Demachy, décède à son domicile, 48, quai de la Mégisserie, à 18 heures, suivant la déclaration faite le lendemain.
Famille
Il est l'ancêtre du banquier Charles Adolphe Demachy (1818-1888).
Œuvres
(liste non exhaustive)
- Cérémonie de la pose de la première pierre de la nouvelle église Sainte-Geneviève (1765), Musée Carnavalet, Paris
- Le Louvre et la colonnade nouvellement dégagée (1773), Musée Carnavalet, Paris
- L'hôtel des Monnaies et la Seine vus de la pointe de l'île de la Cité (1777), musée Carnavalet
- La Fête de l'Être Suprême au Champ de Mars, le 20 Prairial de l'an II (8 juin 1794), Musée Carnavalet, Paris
- La Fête de l'Unité et de l'indivisibilité de la République, le 10 août 1793, Musée Carnavalet, Paris
- Une Exécution capitale place de la Révolution (vers 1793), Musée Carnavalet, Paris
- Démolition de l'église Saint-Barthélémy sur l'Ile de la Cité, Musée Carnavalet, Paris
- Démolition de l'église Saint-Jean-en-Grève, Musée Carnavalet, Paris
- Destruction des emblèmes de la monarchie, le 10 août 1793, Musée Carnavalet, Paris
- Caprice architectural avec le palais du Luxembourg (1774), huile sur toile, 65 × 80 cm, Musée Nissim-de-Camondo, Paris
Salons
- 1757, 1761, 1763, 1765, 1767, 1769, 1771, 1173, 1175, 1777, 1781, 1783, 1785, 1787, 1791, 1793, 1795 & 1798.
Expositions
- Versailles, musée Lambinet, "Le témoin méconnu, Pierre-Antoine Demachy", 14 février- 18 mai 2014. Catalogue sous la direction de François Roussel-Lerich et Marie Petkowska-Leroux.
Prix, récompenses
Musées, monuments
Élèves
- Louis-Gabriel Moreau (1740-1806).
- Pierre-Gilles Demachy (1761-1801)
Notes et références
- Musée Carnavalet : Cérémonie de la pose de la première pierre de la nouvelle église Saint-Geneviève, le 6 septembre 1764
- BnF : La Place du Palais-Royal au clair de lune
- Frédéric Chappey, Les Professeurs de l'École des Beaux-Arts ( 1794-1873), dans : Romantisme, 1996. N°93. pp. 95-101.
- INHA : Procès-verbaux de la Commune générale des arts, de peinture, sculpture, architecture et gravure (18 juillet 1793 - tridi de la 1ère décade du 2ème mois de l'an II) et de la Société populaire et républicaine des arts (3 nivôse an II - 28 floréal an III), publiés intégralement pour la première fois, avec une introduction et des notes, par Henry Lapauze
Voir aussi
Bibliographie
- Françoise Roussel-Leriche, Marie Pętkowska Le Roux, Le témoin méconnu, Pierre-Antoine Demachy, Musée Lambinet, Magellan & Cie, Paris, 2013 (ISBN 978-2-350742809)
Lien externe