Ordos (Mongols)

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Aire de peuplement

Les Ordos (Mongol bitchig : ᠣᠷᠳᠤᠰ ; cyrillique : Ордос) sont des populations mongoles vivant aujourd'hui dans le district d'Uushin, dans la région autonome de Mongolie-Intérieure, en Chine.

Ce nom est également utilisé pour désigner l'ordos, un dialecte du mongol.

Gardiens du tombeau[modifier | modifier le code]

cartographie du XVIIIe siècle par Philip Johan von Strahlenberg, plaçant la sépulture sur le mausolée.

Les Ordos sont, sous le nom de Jinong, les gardiens du mausolée de Gengis Khan, sur le plateau Ordos. Ordos est le pluriel de ordo (dans l'alphabet de l'Orkhon du vieux turc : 𐰇𐱃𐰀 () Orda, mongol bitchig : ᠣᠷᠳᠤᠰ, transcrit en ordos), sert à la fois à désigner la yourte d'un grand khan (qui est également à l'origine en Occident du terme ordo).

Ils sont cités comme gardiens du mausolée de Gengis Khan dans les 4e et 6e rouleaux de l'ouvrage Erdeni-yin tobči (en chinois, 《蒙古源流》, mēnggǔ yuánliú) ainsi que dans l'annexe au 5e rouleau de Shengwuji 《圣武记》 / 《聖武記》, shèngwǔjì[1]

La plus ancienne trace écrite de ce terme date du XVe siècle, la raison évoquée étant que huit yourtes blanches servent à former la tombe de Gengis Khan. Ces huit yourtes sont surnommées les « huit chambres blanches » (en mongol bichig : ᠨᠠᠢᠮᠠᠨ
ᠴᠠᠭᠠᠨ
ᠣᠷᠳᠤ
, VPMC : naiman cayan ordu[2] mongol cyrillique : найман цагаан орд, MNS : naiman tsagaan ord, littéralement, les huit palais blancs ; en chinois 八白室, bābáishì[3]), ce qui se prononce également en mongol « ordos ».

Des sources chinoises placent également les Darkhad (ᠳᠠᠷᠬᠠᠳ / дархад)[4] gardien du mausolée de Gengis Khan et de son épouse à Dongsheng, dans la banlieue de la ville-préfecture d'Ordos dans ce rôle. Ces derniers auraient été cités dans le cahier jaune de Kubilai Khan, dirigeant mongol de la Dynastie Yuan[5].

Totem ordos[modifier | modifier le code]

Les Ordos utilisent dans leur cérémonies un süld, totem appelé en chinois lumafengqi (禄马风旗, lù mǎ fēng qí)[6],[7]. Il peut être constitué d'un simple mât (单杆禄马风旗) ou d'un double mât (双杆禄马风旗)[8].

Ethnographie[modifier | modifier le code]

L'un des spécialistes des Ordos et de leur langue est le missionnaire scheutiste belge Antoine Mostaert (1881-1971).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antoine Mostaert, Ordosica, Catholic University of Peking, 1934, 96 p. (tiré à part du Bulletin of the Catholic University of Peking, no 9)
  • Antoine Mostaert, Folklore ordos, Catholic University, Peiping, 1947, 605 p. (traduction de textes oraux ordos)
  • Antoine Mostaert, « Matériaux ethnographiques relatifs aux Mongols Ordos », in Central Asiatic Journal (Mouton, La Haye), vol. 2, 1956, p. 241-315
  • Paul Serruys, Notes marginales sur le folklore des Mongols Ordos, Centre d'études sinologiques de Pékin, Pékin, 1948, 210 p.
  • Joseph Leonard van Hecken, Les réductions catholiques du pays des Ordos : une méthode d'apostolat des missionnaires de Scheut, Administration der Neuen Zeitschrift für Missionswissenschaft, Schöneck/Beckenried, 1957
  • (zh) 聖武記 sur archive.org
  • (zh) 欽定蒙古源流·卷二~卷四 rouleaux 2 à 4 de Menggu yuanLiu sur archive.org
  • (zh) 欽定蒙古源流·卷五~卷七 rouleaux 5 à 7 de Menggu yuanLiu sur archive.org
  • (zh) 萨·那日松著, 成吉思汗八白室与鄂尔多斯人, 内蒙古文化出版社, 本社特价书,‎ , 463 p. (ISBN 978-7-80506-878-7)
  • Joseph Van Oost, Notes sur le T'oemet, par le P. Joseph Van Oostng, Shanghaï, imprimerie de la Mission catholique, (BNF 31539928, lire en ligne)
    (en) Joseph Van Oost et Ann Heylen, Chronique du Toumet-Ortos : looking through the lens of Joseph van Oost, missionary in inner Mongolia (1915-1921), Louvain, presses de l'Université de Leuven, , 409 p. (ISBN 978-90-5867-418-0, lire en ligne)
  • (en) Joseph Kler, « Hunting Customs of the Ordos Mongols », Primitive Man, The George Washington University Institute for Ethnographic Research, vol. 14, no 3,‎ , p. 38-48 (DOI 10.2307/3316448)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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(zh) 禄马风旗与成吉思汗

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (zh) « 八白室 », 中国百科 (encyclopédie de la Chine)
  2. F.D. Lessing, Mongolian-English Dictionary, Bloomington, Indiana, The Mongolia Society, , 1220 p., p. 676
  3. 萨·那日松著 2000.
  4. F.D. Lessing, Mongolian-English Dictionary, Bloomington, Indiana, The Mongolia Society, , 1220 p., p. 236 « DARXAD [pl. of darxan] n. Artisans, craftsmen; persons free from corvee or taxes; the Darkhat tribe in Mongolia; the Mongols charged with the cult of Chinggis Khan in Ordos, who are free from imposts, corvees and requisitions. »
  5. Yannine, « Une commémoration perpétuelle », CRI Online,
  6. (zh) « 禄马风旗:鄂尔多斯蒙古人的图腾 »
  7. (zh) « 鄂尔多斯蒙古族祭敖包 », sur 10mzydh.gov.cn,‎
  8. Musée d'Ordos