Nicolas Puzos

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Nicolas Puzos
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Nicolas Puzos (1686-1753) est un obstétricien français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Paris, il est le fils du chirurgien-major d'une compagnie de mousquetaires. Son père le destine à la chirurgie, mais en lui faisant faire d'abord des études de philosophie à l'Université de Paris[1].

De 1703 à 1709, il fait son apprentissage de chirurgien dans les hôpitaux militaires, comme aide-major dans l'armée française, il est reçu maitre-chirurgien en 1707. Il participe aux batailles de Höchstadt, de Ramillies, d'Audenarde et de Malplaquet[1].

Son père était lié d'amitié avec Julien Clément, chirurgien accoucheur de la Cour de France, ce qui favorise l'orientation de Puzos vers l'art des accouchements[2]. Auprès de Clément, il apprend la théorie, et grâce à lui il peut pratiquer des accouchements dans les faubourgs de Paris et les villages voisins. Ayant acquis de l'expérience auprès des pauvres, il acquiert la confiance de plusieurs femmes de haute noblesse[1].

En 1731, il est membre-fondateur de l'Académie Royale de Chirurgie. En 1741, il est nommé par le roi Louis XV vice-directeur, puis directeur de cette institution en 1745, jusqu'en 1751 où il reçoit alors ses titres de noblesse[1].

En 1792, cet anoblissement sera critiqué en alexandrins par Jean-François Sacombe dans sa Luciniade en ces termes « Élève de Clément, Puzos eut la faiblesse / De briguer à la Cour des titres de noblesse »[3].

Déjà malade d'une « espèce d'asthme »[1], il meurt le .

Selon Nicolas Éloy, qui se base sur l'Éloge de Puzos prononcé à sa mort à l'Académie de Chirurgie, Nicolas Puzos était, malgré sa santé parfois délicate, très actif et travailleur, dur avec lui-même et complaisant avec les autres. Il ne se permettait ni repos, ni distraction. Il n'hésitait pas, non seulement à soigner gratuitement les pauvres, mais aussi à leur servir de « trésorier »[1].

Travaux[modifier | modifier le code]

Puzos est notamment cité pour son opinion selon laquelle les patientes accouchant devaient être saignées[4].

On lui accorde cependant le mérite d'avoir préconisé la rupture des membranes par dilacération au doigt dans le traitement des hémorragies graves du placenta praevia, méthode historique longtemps connue sous le nom de « manœuvre de Puzos »[3]. Cette méthode a été finalement remplacée par l'usage courant de la césarienne[2].

Il décrit les moyens de protection manuelle du périnée au cours de l'accouchement, les bassins rétrécis, et les infections péri-utérines[3].

Il conseille de saisir un seul pied lors d'une version podalique, et met en garde contre les dangers de vouloir hâter la délivrance sans raison particulière[3].

Morisot-Deslandes, régent de la Faculté de médecine de Paris, publia à titre posthume les notes de Puzos[1],[2] sous le titre de Traité des accouchemens contenant des Observations importantes sur la pratique de cet Art ; deux petits Traités, l'un sur quelques maladies de la matrice, & l'autre sur les maladies des enfants du premier âge ; quatre Mémoires, dont le premier a pour objet les pertes de sang dans les femmes, & les trois autres sur les dépôts laiteux. Paris, 1759, in-4.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Nicolas Puzos, dans le dictionnaire d'Eloy », sur biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  2. a b et c M. Dumont, « Nicolas Puzos: an obstetrician of the 18th century. From military surgery to obstetrics and from milk fever to placenta praevia », Journal de gynécologie, obstétrique et biologie de la reproduction, vol. 17, no 4,‎ , p. 431–7 (PMID 3062066)
  3. a b c et d Martial Dumont et Pierre Morel, Histoire de l'obstétrique et de la gynécologie, Lyon, Simep éditions, , p. 55.
  4. Johanson, « Towards safer childbirth: an historical view of eclampsia », The Obstetrician & Gynaecologist, vol. 3, no 2,‎ , p. 97–9 (DOI 10.1576/toag.2001.3.2.97, lire en ligne)

Publications[modifier | modifier le code]

  • Mémoires sur les pertes de sang et lait, ou dépôts laiteux : précédés d'une notice sur ce célèbre accoucheur, Paris, Boiste et Crouillebois, , 2e éd., 141 p. (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]