Mestre (Venise)

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Mestre
Mestre (Venise)
Tour de l’horloge de Mestre
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région de Vénétie Vénétie
Province Venise
Commune Venise
Code postal 30170
Index tel. 041
Démographie
Population 89 571 hab. (04-08-2009)
Géographie
Coordonnées 45° 29′ nord, 12° 14′ est
Altitude Min. 3 m
Max. 3 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Italie
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Mestre
Géolocalisation sur la carte : Vénétie
Voir sur la carte topographique de Vénétie
Mestre

Mestre est une localité de la commune de Venise dans la région Vénétie dans le nord-est de l'Italie et constitue l'expansion de la cité de Venise sur la terre ferme.

Géographie

La cité lagunaire de Venise compte environ 89 571 habitants, alors que les deux fractions de Mestre et Marghera en comptent environ 200 000. La ville se trouve à l’entrée de la lagune de Venise, au croisement des autoroutes qui arrivent de Milan, Bologne, Cortina d’Ampezzo, Trieste et sur la route S309-Romea de Ravenne.

Grandes villes voisines

Padoue et Trévise à 20 km, Vérone à 58 km et Bologne à 137 km. C’est le point de passage obligé pour atteindre directement Venise par la route.

Histoire

Il Palazzo Podestarile. Maire de la ville de Mestre

La première trace historique se trouve sur un document de 994, de l’empereur Otton III, lequel donne à Rambaldo, comte de Trévise, un terrain sur le territoire dénommé Mestre.

En 1152, une bulle du pape Eugène III reconnaît l’archevêque de Trévise (Bonifacio) comme patron de Mestre. En 1257 un autre archevêque, Alberico, cède la possession à Alberico da Romano, Podestat de Trévise.

Entre temps, le port de Cavergnano, situé sur le fleuve Marzenego (alors connu sous le nom de Mestre) prenait de l’importance, surtout dans le lien que Venise, en rapide expansion, avait avec la terre ferme. C’était par ce port que Venise recevait ses besoins de première nécessité, justement là où se rencontrent trois routes importantes : la Padovana (de Padoue), la Castellana (vers Milan) et le Terraglio (de Trévise).

En 1274, un incendie détruisit le château qui fut remplacé par la fortification du bourg qui devint le Castelnuovo.

Au XIIIe siècle, Mestre fut mêlée à la guerre fratricide entre Ezzelino III da Romano et son frère Alberic (Alberico da Romano). Ce dernier ayant conquis Trévise (dont dépendait Mestre), Ezzelino occupa en représailles le Castelnuovo entre 1245 et 1250. Après un accord entre les deux frères le château et le bourg passèrent de la juridiction religieuse de l’archevêque à celle, civile, de Trévise.

En 1317, Cangrande della Scala (Alberto Ier Canfrancesco de la famille Della Scala, dit aussi Scaligeri) commença à menacer Trévise, qui, en contre-mesure, renforça le château de Mestre. En 1318, les Scaligeri tentèrent à plusieurs reprises de conquérir la place-forte, qui résista contre toute attente. En se retirant, les soldats saccagèrent le territoire alentour provoquant une grave crise économique. En 1323, Trévise, fatiguée par cette longue guerre et abandonnée de l’empereur, capitula et finit sous la domination de Vérone.

Mais les années suivantes, la puissance des Scaligeri devint une menace pour les intérêts de Venise sur la terre ferme. Ainsi le 29 décembre 1337, jour de la Saint-Michel Archange patron de Mestre, le commandant vénitien Andrea Morosine, corrompit les 40 000 mercenaires allemands de garde et prit le château de Mestre. La Sérénissime République gouverna Mestre par le biais d'un fonctionnaire portant le titre de Podestat et Capitaine.

Au XIVe siècle, le trafic commercial entre Mestre et Venise était devenu si important qu’un canal artificiel fut creusé (1361), le Canal Salso, qui de la lagune arrive au cœur du bourg.

Le Canal Salso

En 1509, durant la Guerre de la Ligue de Cambrai, les forces vénitiennes en déroute après leur défaite à la bataille d'Agnadel, se barricadèrent sur le commandement de Niccolò di Pitigliano dans la forteresse de Mestre, qui devint l'ultime rempart sur la terre ferme et d'où partirent les expéditions de secours de Trévise assiégée, et à la reconquête de Padoue, occupée par les forces impériales. En 1513 Mestre dut de nouveau affronter l'assaut des Espagnols et des Allemands, qui prirent la forteresse, mirent à sac et incendièrent le centre ville. En l'honneur de sa résistance héroïque, la cité reçut de la Sérénissime le titre de Mestre Fidelissima (Mestre la Très Fidèle), qui est demeurée sa devise jusqu'à aujourd'hui.

Au XVIIIe siècle les murailles du Castelnuovo, qui étaient dans un état de grave détérioration, furent démolies; il n'en reste que la Tour de l'Horloge et sa jumelle, la Torre Belfredo (Tour du Beffroi). Cette dernière fut à son tour abattue au XIXe siècle. Sur la via Torre Belfredo, le pavement conserve les traces des fondations à l'emplacement de l'ancienne tour.

La domination vénitienne se termina le 16 juillet 1797, quand Napoléon Bonaparte occupa Venise, mettant fin à la Sérénissime République. Mestre adhéra au modèle français, en 1808 se constitua en Commune, se dotant d’un conseil de 40 membres et d’un Podestat nommé par le gouvernement.

À la chute de Napoléon, Mestre passa sous domination autrichienne, voyant son territoire communal agrandi des communes limitrophes de Carpenedo et Marocco.

Après 34 années de domination autrichienne, le mécontentement de la population grandissait et, le 22 mars 1848 Daniele Manin, chef des insurgés, chassa les Autrichiens et proclama la République. À Mestre, des patriotes désarmèrent facilement le peu de soldats de garde dans la cité ; formèrent une Garde civique et prirent le fort de Marghera des mains des Autrichiens. En mai, les Autrichiens reconquièrent toute la région Lombardo-Vénète et le 18 juin récupèrent aussi Mestre. Pendant ce temps, Charles-Albert de Sardaigne, par l’armistice de Salasco du 9 août 1848, abandonne Milan qui était déjà tombée et Venise qui résistait encore contre l’Autriche. De sanglants affrontements se succédèrent jusqu’au 22 août 1849, où Venise se rendit aux Autrichiens qui y perpétrèrent une violente et sanglante répression sur les habitants de la lagune.

Après l’annexion de la Vénétie au Royaume d'Italie en 1866, Mestre resta commune indépendante ; un décret de Victor-Emmanuel III d'Italie du 26 août 1923, attribua à Mestre le titre de « Cité ». Puis, le 24 août 1926, l’autonomie administrative cessa et les communes autonomes de Mestre, Chirignago, Zelarino, Cipressina et Favaro Venete sont déclarées partie intégrantes de la commune de Venise.

Monument et cites remarquables

Villa Querini

Édifices religieux

Mestre aujourd’hui

À partir des années 1960, Mestre connut une croissance vertigineuse due à la politique urbaine et au marché de l'emploi qui n'ont pas favorisé les habitants de la lagune. La population culmina à 220 000 habitants, avec une absence d’administration locale et un développement anarchique total.

Alors que Venise ne vit que grâce au tourisme, Mestre doit son développement au pôle industriel de Marghera et devient le centre d’expansion urbain de la lagune. Mais avec la crise dans l’industrie chimique, la population est redescendue à environ 186 000 habitants, ce qui fait néanmoins de Venise la première ville de Vénétie et la onzième d’Italie. Mais Mestre reste la plus grande cité italienne à ne pas avoir le statut de commune.

Théâtres et salles de spectacle

Le théâtre Toniolo a été édifié en 1912

La ville offre un important réseau de théâtres et cinémas: Le plus connu étant le théâtre Toniolo construit en 1912 ; il faut également citer : le théâtre de Murata, le théâtre Arnaldo Momo, le théâtre du Parc, et un complexe cinématographique CityPlex qui comprend le plus grand cinéma. La première scène de Mestre : « il Balbi » a été ouverte en 1778. D’une remarquable architecture conçue par Maccaruzzi Bernardino, elle était très fréquentée par la noblesse vénitienne, mais a été fermé en 1811. Le bâtiment se trouve encore près de la «  piazza Barche », rebaptisée « Galerie du Vieux Théâtre ».

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes