Marine Martin

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Marine Martin
Fonctions
présidente de l'APESAC
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (51 ans)
ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
lanceuse d'alerte, auteure, patiente experte
Autres informations
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Marine Martin, née le 26 juin 1972 à Toulouse, est une lanceuse d’alerte française. Elle est présidente de l’association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anticonvulsivant (« APESAC »). Elle est par ailleurs patiente experte à l'ANSM et membre du collège des conseillers de la revue Prescrire.

Biographie

En 2002, son fils naît avec des malformations et troubles neurocomportementaux, elle cherche à en comprendre la cause. En 2009, elle découvre le lien entre la Dépakine et les malformations/autisme, grâce au site du CRAT (Centre de Recherche des Agents Tératogènes). Elle devient alors lanceuse d’alerte[1],[2],[3],[4] du scandale de la Dépakine[5] (Valproate de sodium) médicament antiépileptique prescrit aux femmes épileptiques ou bipolaires.

En 2011, elle décide de créer l’association APESAC[6] basée à Pollestres, pour informer les victimes du danger et alerter les médias et les pouvoirs publics pour changer les conditions de prescription, imposera les pictogrammes sur les boites de médicaments et démontrera l'impact transgénérationnel du Valproate en publiant une étude chez Birth Defects Research.

Prises de positions

Affaire Dépakine

Depuis 2011, elle cherche à dénoncer le scandale de la Dépakine et en 2015, sous le gouvernement Touraine elle obtient une enquête de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales)[7],[8]qui pointe l’inertie du laboratoire Sanofi et des pouvoirs publics.

Elle attaque Sanofi en justice, avec l'aide de son avocat Charles Joseph-Oudin (spécialisé dans l'indemnisation des victimes de produits de santé, et plus largement des préjudices corporels), lors d’une procédure au civil en 2012 et au pénal en 2015[9], puis l’État en 2016 au tribunal administratif.

Son association APESAC est la première association française en matière de santé à porter plainte en Action de Groupe en 2016[10],[11],[12]. En novembre 2016, elle fait adopter un dispositif d’indemnisation spécialement dédié aux victimes de la Dépakine à l’ONIAM[13],[14],[15],[16](Office National d’Indemnisation des accidents Médicaux), comme cela avait été fait pour le Mediator.

En avril 2017, elle sort son livre Dépakine, le Scandale: je ne pouvais pas me taire[17],[18],[19], préfacé par Irène Frachon, où elle raconte son combat. Et publie au côté de Catherine Hill, des études recensant le nombre de victimes de la Dépakine grâce aux données de l'APESAC[20]. Ce livre a été primé par la revue Prescrire la même année[21].

Début 2019, elle rendra publiques des données récoltées au sein de l'APESAC sur l'impact transgénérationnel de la Dépakine[22],[23],[24], c’est-à-dire que les enfants des enfants Dépakine sont susceptibles de développer des malformations ou des troubles neuro-développementaux. Parallèlement, le travail qu'elle a entrepris à l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) mène à un rapport, publié en avril 2019, classant le danger des autres antiépileptiques chez la femme enceinte[25],[26],[27].

En février 2020, le juge d’instruction du dossier pénal met Sanofi en examen pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui[28], à la suite de la plainte déposée par Marine Martin. En août de la même année, l’homicide involontaire est ajouté aux accusations[29], à la suite de l’ajout de quatre dossiers d’enfants décédés. En octobre 2020, toujours dans le cadre du dossier pénal c’est l’ANSM qui est mis en examen pour mise en danger de la vie d’autrui et homicide involontaire[30],[31]. En octobre 2021, Sanofi sera débouté par la chambre de l'instruction de Paris de leur demande d'annulation du rapport pénal, maintenant ainsi leur mise en examen pour " tromperie aggravée", "blessures involontaires" et "homicides involontaires"[32].

En décembre 2021, elle publie chez Birth Defects Research un étude sur l'impact transgénérationnel du Valproate avec l'aide de scientifiques internationaux: Catherine Hill, Susan Bewley professeur émérite d’obstétrique et de santé des femmes au King’s College de Londres, Alastair H. Maclennan directeur du groupe de recherche sur la paralysie cérébrale à l’université d’Adélaide et Dr Alain Braillon.

Le 5 janvier 2022 son association APESAC remporte la première action de groupe en matière de santé contre SANOFI, jugé responsable d’un manque de vigilance et d’information sur les risques de la Dépakine. Le tribunal judiciaire a notamment estimé, que le groupe pharmaceutique français Sanofi a produit et commercialisé un produit défectueux. [33]

Travail institutionnel

En 2014, elle obtient avec ses homologues anglaises de l'OACS (Organisation for Anti-convulsant Syndrome) la réévaluation européenne du médicament à l'EMA , elle impose la mise en place d’un protocole calqué sur celui de l'Isotrétinoïne, elle fait modifier le RCP[34] (Résumé caractéristique des produits).

En 2016, elle obtient de l’ANSM que des études soient réalisées afin de connaître le nombre exact de victimes. Trois rapports sont publiés: le premier estime à 4000[35],[36], le nombre d’enfants nés avec des malformations (publié en 2016); le second stipule, qu’entre 2007 et 2014: 14000 femmes ont été enceintes sous Dépakine et que seulement 8 700 enfants sont nés vivants[37](publié en 2016). Le dernier établit que 30 000 enfants sont nés atteints de troubles neurocomportementaux en France depuis 1967[38](2018).

En 2016, elle négocie pour faire apposer des pictogrammes sur les boites de Dépakine[39], ainsi que sur tous les médicaments dits tératogènes, signalant les dangers du médicament durant la grossesse qui sort en avril 2017 par décret[40],[41] , puis en 2018, elle l’impose au niveau européen[42],[43].

Marine Martin poursuit son combat, dans l'attente des différents jugements. La lanceuse d'alerte, devenue patiente experte à l'ANSM, « reste dans le collimateur de Sanofi […] qui tente d'annuler sa nomination »[44].

En mai 2021, Sanofi est débouté par le tribunal administratif de Montreuil, de faire révoquer Marine Martin, de son poste de patiente experte à l’ANSM.[45]

Le même mois, son association APESAC et elle intègrent le Collège stratégique de la Maison des Lanceurs d’Alerte.

Bibliographie

Ouvrages

  • Dépakine, le scandale. Je ne pouvais pas me taire, édition Robert Laffont[46], 2017
  • Enfant Dépakine[47], 2020

Articles

  • Proposals for Engaging Patients and Healthcare Professionals in Risk Minimisation from an Analysis of Stakeholder Input to the EU Valproate Assessment Using the Novel Analysing Stakeholder Safety Engagement Tool (ASSET), in Drug Safety (en)[48], july 2021
  • Transgenerational adverse effects of valproate? A patient report from 90 affected families in Bith Defects Reseach[49],[50], december 2021

Ouvrages connexes

Articles connexes

Références

  1. « Marine Martin, lanceuse d'alerte : "Je ne pouvais pas me taire" », sur europe1.fr,
  2. « Scandale sanitaire: Qui est Marine Martin, lanceuse d'alerte des victimes de la Dépakine? », sur 20minutes.fr,
  3. « Dépakine : le long combat de la lanceuse d’alerte Marine Martin », sur leparisien.fr,
  4. « Le parcours éprouvant des lanceurs d’alerte : «Parfois, je me demande pourquoi je me suis mise dans cette galère…» », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. Isabelle Duriez, « Marine Martin, celle qui a mené le combat des victimes de la Dépakine », sur elle.fr
  6. « Un nouveau scandale autour d'un médicament ? », sur lindependant.fr,
  7. « La Dépakine : à mères soignées, enfants handicapés », sur humanite.fr,
  8. « Enquête relative aux spécialités pharmaceutiques contenant du valproate de sodium », sur igas.gouv.fr,
  9. « Un antiépileptique dans la tourmente », sur lefigaro.fr,
  10. « Dépakine: lancement d'une action de groupe contre Sanofi », sur challenges.fr,
  11. « Scandale de la Dépakine : première action de groupe dans le domaine de la santé », sur liberation.fr,
  12. « Dépakine : Sanofi visé par la première action de groupe en matière de santé », sur lemonde.fr,
  13. « Scandale de la Dépakine : un fonds d'indemnisation pour les victimes », sur leparisien.fr,
  14. « Décret n° 2017-810 du 5 mai 2017 relatif à la prise en charge et à l'indemnisation des victimes du valproate de sodium et de ses dérivés », sur legifrance.gouv.fr,
  15. « Dépakine : l’Assemblée donne son feu vert au fonds d’indemnisation », sur lemonde.fr,
  16. « Dépakine : l'Assemblée autorise à faire payer Sanofi pour les victimes », sur marianne.net,
  17. « Dépakine : « On a laissé des femmes malades prendre le risque d’avoir des enfants malades » », sur lemonde.fr,
  18. « Scandale de la Dépakine : les années de combat d’une épileptique », sur sante.lefigaro.fr,
  19. « Dépakine, le combat d’une mère », sur lemonde.fr,
  20. Anne-Laure Barret, « Une étude inédite estime à 14.000 le nombre de victimes de la Dépakine », sur lejdd.fr,
  21. « Prix Prescrire 2017 : 4 ouvrages analysés dans la rubrique "Lu pour vous" ont été primés par la Rédaction », sur prescrire.org,
  22. Mélanie Maziere, « Dépakine : les petits-enfants aussi ? », sur lequotidiendupharmacien.fr,
  23. Rozenn Le Saint, « Les petits-enfants Dépakine: une nouvelle génération de victimes du médicament? », sur mediapart.fr,
  24. Rozenn Le Saint, « Les petits-enfants Dépakine: une nouvelle génération de victimes du médicament? », sur apesasc.org,
  25. Elsa Mari, « Dépakine : le long combat de la lanceuse d’alerte Marine Martin », sur leparisien.fr,
  26. « Malformations : après la Dépakine, le risque d’autres antiépileptiques », sur lemonde.fr,
  27. ANSM, « Antiépileptiques au cours de la grossesse : Etat actuel des connaissances sur le risque de malformations et de troubles neuro-développementaux », sur apesac.org
  28. « Dépakine : le laboratoire Sanofi annonce sa mise en examen pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires" », sur francetvinfo.fr,
  29. Henri Seckel, « Dépakine : Sanofi mis en examen pour homicides involontaires », sur lemonde.fr,
  30. « Affaire de la Dépakine: pourquoi l'agence nationale du médicament a-t-elle été mise en examen? », sur rmc.bfmtv.com,
  31. AFP, « Scandale de la Dépakine : l’Agence du médicament mise en examen pour « homicides involontaires » », sur lemonde.fr,
  32. Le JDD, « INFO JDD. Dépakine : l'expertise médicale qui accuse Sanofi est validée par les juges », sur lejdd.fr (consulté le )
  33. « Dépakine : Sanofi jugé responsable d’un manque de vigilance et d’information sur les risques », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. « "Victoire" contre un antiépileptique », sur midilibre.fr,
  35. « Call for audit of pregnant women who took anti-epilepsy drug », sur irishtimes.com,
  36. « Etude Dépakine », sur franceinter.fr,
  37. « Rapport étude VPA », sur apesac.org,
  38. « Une étude confirme l’ampleur des dégâts causés par la Dépakine », sur lemonde.fr,
  39. « Marine Martin, figure de proue des victimes de la Dépakine », sur lexpress;fr,
  40. Véronique Julia, « Des pictogrammes sur les médicaments pour alerter les femmes enceintes », sur franceinter.fr,
  41. « Décret n° 2017-550 du 14 avril 2017 relatif à l'apposition d'un pictogramme sur le conditionnement extérieur de certains médicaments ou produits », sur legifrance.gouv.fr,
  42. « Intervention Marine Martin EMA valporate », sur youtube.com,
  43. « New measures to avoid valproate exposure in pregnancy endorsed », sur ema.europa.eu,
  44. Baudouin Eschapasse, « Dépakine : une lanceuse d'alerte dans le collimateur de Sanofi », sur lepoint.fr,
  45. Rémi Dupré, « Scandale de la Dépakine : la justice déboute le groupe pharmaceutique Sanofi », sur lemonde.fr,
  46. « Dépakine, le scandale. Je ne pouvais pas me taire », sur lisez.com,
  47. « Enfants Dépakine », sur apesac.org,
  48. « Proposals for Engaging Patients and Healthcare Professionals in Risk Minimisation from an Analysis of Stakeholder Input to the EU Valproate Assessment Using the Novel Analysing Stakeholder Safety Engagement Tool (ASSET) », sur link.springer.com,
  49. (en) Marine Martin, Catherine Hill, Susan Bewley et Alastair H. MacLennan, « Transgenerational adverse effects of valproate? A patient report from 90 affected families », Birth Defects Research (ISSN 2472-1727, DOI 10.1002/bdr2.1967, consulté le )
  50. « La Dépakine pourrait avoir des effets toxiques sur plusieurs générations », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  51. http://www.sudarenes.com/?fbclid=IwAR00VTJ8g9shUaedC_UF2bdqiz3FTXEaPCNSWLN2v_y_uC5BGfqUiJmKhZM

Liens externes