Manoir des Maires

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Manoir des Maires
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XVIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
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Le manoir des Maires ou manoir Desmaires est une demeure, probablement du début du XVIe siècle, remaniée au XVIIe siècle, qui se dresse sur la commune française de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans le département de la Manche, en région Normandie.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le manoir des Maires est situé au no 52 route de Selsoif à Saint-Sauveur-le-Vicomte et à 2,5 kilomètres au sud du château médiéval, dans le département français de la Manche.

Historique[modifier | modifier le code]

Jean II Desmaires[note 1] (v. 1501 - v. 1591), écuyer, obtient par charte du du roi Henri III l'érection en sa faveur des fiefs des Maires par l'union de plusieurs aînesses et vavasseuries, du bois de Hautmesnil, avec les « héritages aux tènements de Vaupépin, la Perruque, le moulin et les terres de Neuville, les herbages et prairies de Valaunay » et le manoir seigneurial de l'Aulnay (le Val Launay)[1].

Ce nouveau fief, pour lequel Jean II rend aveu en 1562, est assis sur la paroisse de Saint-Sauveur et s'étend « aux paroisses de Sellesouef, Hautmesnil, Catheville ety Saint-Sauveur-de-Pierrepont, auquel fief il y a manoir seigneurial, chapelle [dédiée à Saint-jean], coulombiers à pigeons, moulins, rivière courante appelée la Sanxuière »[1].

En 1571, Vincent Ier Des Maires ( 1593), conseiller du roi, bailli et capitaine de Saint-Sauveur-le-Vicomte, épousa Élisabeth du Saussey, fille de Léobin du Saussey, seigneur de Barneville, et de Guillemette Le Sens. En 1593, elle se trouva veuve avec la charge de sept enfants se vit accorder le la jouissance en intégralité du bien et revenu du dit défunt[2].

Par contrat du [note 2], Marie-Marguerite Desmaires ( 1735), fille de défunt Jean-François Desmaires, bailli de Saint-Sauveur-le-Vicomte, seigneur des Maires et du Quesnoy, épouse Jacques III d'Harcourt, comte d'Olonde. Marie-Marguerite, sœur de Gaspard Desmaires (v. 1644-1698), dernier de la branche de Saint-Sauveur-le-Vicomte, fait ainsi passer le manoir des Maires et les fermes des Bréholles et du Valpépin, dans l'apanage des Harcourt d'Olonde[1].

Au XXe siècle, les propriétaires des manoirs des Maires et des Bréholles, Madeleine d'Harcourt (1892-1962), et son époux Charles Armand de Gontaut-Biron, sans enfants, adoptent Bernadette Emé de Marcieu qui épousera Robert de la Rochefoucauld[1].

En 1964, le manoir des Maires est vendu, et en 1995, les fermiers du manoir depuis 1905, la famille Oheix, en deviennent propriétaire.

Description[modifier | modifier le code]

Le manoir des Maires se présente sous la forme d'un logis qui pourrait dater du XVIe siècle, mais très profondément remanié depuis[note 3], avec des bâtiments de communs, sur trois de ses côtés, qui s'ordonnent autour d'une vaste cour fermée.

Le portail d'entrée de style Renaissance classique, avec porte charretière et porte piétonne, qui présente quelques analogies avec celui du manoir de Ponthergé à Carentan, restauré en 2001, en est la partie la plus ancienne[1].

Il est décoré par trois pilastres terminés par des chapiteaux corinthiens supportant un entablement d'une frise de rinceaux[3] sculpté dans le même style[4].

La porte piétonne en arc en plein cintre est surmontée d'un écu retourné, pointe en haut, entouré d'une couronne végétale, et sur lequel figure les armes de la famille du Saussey : d'argent semé d'hermines au sautoir de gueules[2]. Au-dessus, la pierre en forme de trapèze isocèle devait probablement porter les armes, aujourd'hui bûchées, des Desmaires : coupé de sable et de gueules à la fasce ondée d'argent, brochant sur la partition et surmontée de trois annelets du même[5].

Les communs datés du début du XVIe siècle, qui s'éclairent par de petits jours avec piédroits et linteaux chanfreinés, ont des portes en arc en plein cintre et une à linteau en accolade surmontée de trois écus sans armoiries[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les Desmaires étaient originaires de Bayeux, « tabellions en la ville et banlieue de Bayeux », et seront anoblis aux francs-fiefs en , en la personne de Nicolas Deasmaires, moyennant 15 écus d'or. Grégoire Desmaires (…1482-1484…), son fils, est à l'origine de la branche des Desmaires de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
  2. Le mariage sera célébré le à Saint-Sauveur-le-Vicomte.
  3. L’absence de tout décor ne permet pas de datation précise.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Pinel 2023, p. 61.
  2. a et b Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 162.
  3. Comité Gille de Gouberville et al. (préf. Annick Perrot, ill. Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95 p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN 978-2-84048-581-0, EAN 9782840485810, BNF 46897276), p. 69.
  4. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 163.
  5. a et b Pinel 2023, p. 63.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Pinel (photogr. Patrick Courault), Châteaux et Manoirs de la Manche, t. 5, Rivages de France, coll. « Lumières et histoire », , 256 p. (ISBN 978-2-9561209-6-4), p. 60-63. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]