Ligne de La Macta à Trumelet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ligne de
La Macta à Trumelet
Image illustrative de l’article Ligne de La Macta à Trumelet
Localisation de la ligne dans le nord-ouest de l'Algérie.
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Villes desservies Mostaganem, Relizane, Zemmora, Tiaret, Dahmouni
Historique
Mise en service 1888 – 1925
Concessionnaires FA (1885 – 1912)
CFAE (1912 – 1939)
CFA (1939 – 1959)
Caractéristiques techniques
Longueur 239,4 km
Écartement étroit (1 055 mm)
Nombre de voies simple voie

La ligne de La Macta à Trumelet, ou ligne du Sersou, est une ancienne ligne ferroviaire algérienne qui reliait la ville côtière de la Macta, dans l'actuelle commune de Mers El Hadjadj, à la ville de Trumelet, actuelle commune de Dahmouni, dans le plateau du Sersou.

Longue de 239,4 km, à voie unique et à écartement étroit de 1 055 mm, la ligne a été mise en service en plusieurs étapes entre 1888 et 1926.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans le cadre du troisième plan de développement du chemin de fer en Algérie (plan de 1879), la Compagnie franco-algérienne se voit accorder la construction d'une ligne ferroviaire à écartement étroit de 1 055 m entre Mostaganem et Tiaret via Aïn Tedles ; ligne destinée, entre autres, au transport des produits agricoles du plateau du Sersou[1].

La ligne, qui suit la basse vallée du Chelif depuis son embouchure au nord de Mostaganem, puis celle de son affluent l'oued Mina jusqu'à Mechraa Safa, comporte trois sections :

  • Mostaganem - Relizane ;
  • Relizane - Prévost-Paradol (actuelle Mechraa Safa) via Uzès-le-Duc (actuelle Oued El Abtal) ;
  • Prévost-Paradol - Tiaret.

La ligne est concédée à la Compagnie franco-algérienne le .

Les travaux de la section de Mostaganem à Relizane sont confiés à la Compagnie de chemins de fer départementaux. Cette section est mise en service le [2]. Les deux autres sections sont ouvertes le [3].

En 1889, la Compagnie franco-algérienne rencontrant des difficultés financières, afferme son réseau à la Compagnie de l'Ouest algérien pour une durée de cinq ans. Mais la Franco-algérienne est déclarée en faillite en 1890 tout en conservant ses concessions quelques années. Finalement, son réseau est racheté par l'État le et est placé sous la tutelle de l'Administration métropolitaine des chemins de fer d'État[4]. Il est transféré à la Compagnie des chemins de fer algériens de l'État (CFAE) en 1912.

En 1907, la construction d'une ligne à écartement étroit de 1 055 m, reliant la ville côtière de La Macta (dans l'actuelle commune de Mers El Hadjadj) à Mostaganem est déclarée d'intérêt local. D'une longueur de 30 km, elle est mise en service le . Elle est déclarée d'intérêt général le et rattachée à la ligne de Mostaganem à Tiaret. Cette ligne a désormais La Macta comme origine[3].

La voie de chemin de fer entre les gares de Relizane et de Prévost-Paradol, via Uzès-le-Duc, étant régulièrement inondée par les crues de l'oued Mina, il a été décidé de construire une déviation pour relier ces deux gares via Zemmora et Montgolfier (actuelle Rahouia). Cette nouvelle section est déclarée d'utilité publique le [5]. Le tronçon entre Relizane et Zemmora est mise en service le , celui entre Zemmora et Prévost-Paradol le sera en 1925. En conséquence, l'ancien tronçon entre Relizane et Uzès-le-Duc est déclassé et celui entre Uzès-le-Duc et Prévost-Paradol sera incorporé à la ligne de Sidi Bel Abès à Uzès-le-Duc, via Mascara, la prolongeant ainsi pour devenir la ligne de Sidi Bel Abès à Prévost-Paradol en 1927[6].

La ligne entre Tiaret et Trumelet, déclarée d'intérêt local en 1912, est incorporée dans le réseau ferroviaire algérien lors de son ouverture en 1928, prolongeant ainsi la ligne de La Macta à Tiaret jusqu'à Trumelet qui devient alors le nouveau point d'arrivée de la ligne.

En 1958, l'État décrète la fermeture de plusieurs sections de lignes en Algérie dont les sections La Macta – Noisy-la-Stidia et Mostaganem – Relizane[7]. Ces fermetures sont effectives le . La même année, la section Noisy-la-Stidia – Mostaganem est transformée en voie normale, ainsi que la section Perrégaux – Oued-Tin (de la ligne d'Oran à Kenadsa) et un raccordement de 12 km à voie normale est créé entre Noisy-la-Stidia et Oued-Tin. Ces trois sections de lignes formant ainsi la nouvelle ligne de Perrégaux à Mostaganem[3].

La section de la ligne entre Relizane et Tiaret reste en service jusqu'au début des années 1990.

Dates de déclaration d'utilité publique et d'ouverture des sections de la ligne[3].
Section Longueur
(en Km)
Date de
DUP(*)
Date
d'ouverture
Remarques
La Macta - Mostaganem 29,6 3 juillet 1907 20 septembre 1908 Fermée en 1959 entre La Macta et Noisy-la-Stidia.
Transformée en voie normale en 1959 entre Noisy-la-Stidia et Mostaganem
Mostaganem - Relizane 75,7 15 avril 1885 15 mai 1888 Fermée en 1959.
Relizane - Uzès-le-Duc 45 15 avril 1885 20 février 1889 Déclassée en 1915.
Uzès-le-Duc - Prévost-Paradol 45,3 15 avril 1885 20 février 1889 Incorporée dans la ligne de Sidi Bel Abès à Prévost-Paradol en 1927.
Relizane - Zemmora 22,7 22 mars 1910 30 juillet 1915
Zemmora - Prévost-Paradol 59,8 22 mars 1910 1925
Prévost-Paradol - Tiaret 34,4 15 avril 1885 20 février 1889
Tiaret - Trumelet 17,2 19 juillet 1912 1926
(*)DUP : déclaration d'utilité publique

La ligne[modifier | modifier le code]

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Longue de 239,4 km, c'est une voie unique à écartement étroit de 1 055 mm et non électrifiée.

Profil[modifier | modifier le code]

La ligne, qui relie à la mer les villes de la région du Sersou, a pour point de départ la ville côtière de La Macta, située à proximité de la ville portuaire de Mostagamen (à 118,800 m d'altitude) et pour point d'arrivée la ville de Trumelet située à une altitude de 967,300 m, ville proche de Tiaret dans les Hauts Plateaux. Le point culminant de la ligne se situe à Tiaret, à une altitude de 1 010,400 m, dans le Sersou. Le point le plus bas est à 4,050 m au niveau de la gare de La Macta[1].

Profil en long de la ligne de La Macta à Trumelet.

Le rayon minimum des courbes de raccordement est de 100 m. La pente ou rampe maximum par mètre est de 22 mm/m. Les longueurs des principales déclivités sont, dans le sens La Macta-Trumelet[1] :

  • rampe de 18 mm/m sur 3 006 m ;
  • rampe de 22 mm/m sur 3 243 m, 3 836 m et 4 550 m ;
  • pente de 22 mm/m sur 2 197 m.

Tracé[modifier | modifier le code]

Tracé de la ligne de La Macta à Trumelet.

De La Macta à Relizane[modifier | modifier le code]

La ligne se débranche de celle d'Oran à Kenadsa, à environ un kilomètre à l'est de la gare de La Macta (PK 0 de la ligne), après le franchissement de l'oued la Macta. Elle se dirige vers le nord-est en suivant le littoral sur environ 30 km pour atteindre la gare de Mostaganem (PK 29,600) située sur un plateau qui domine le port de la ville à une altitude de 118 m[6].

Quittant Mostaganem par l'est, la ligne se dirige vers Aïn Tedles. À la sortie de la ville, elle s'oriente vers le sud-est, en direction de Relizane, en remontant sur quelques kilomètres la vallée du Chélif puis celle de l'oued Mina, affluent du Chélif. Cette section de la ligne, qui suit les corniches des vallées à une altitude moyenne de 230 m, a un parcours sinueux. Peu avant la gare de Mékalia (dans l'actuelle commune de Safsaf), elle atteint le point culminant de cette section, avec une altitude de 342,73 m à environ 30 km au nord de Relizane. La ligne redescend vers la large plaine du Chélif avec une forte pente pour atteindre Belassel Bouzegza à 56,400 m d'altitude.

Arrivée à Relizane, au PK 105,300, la ligne croise celle d'Alger à Oran à écartement standard, sans jonction entre les deux lignes du fait de la différence d'écartement des voies.

De Relizane à Prévost-Paradol, via Uzès-le-Duc[modifier | modifier le code]

Le premier itinéraire de la ligne du Sersou remontait le cours de l'oued Mina sur 90 km entre Relizane et Prévost-Paradol en passant par Uzès-le-Duc. Les crues fréquentes de l'oued, qui inondaient régulièrement la voie ferrée et la déstabilisaient, ont rendu difficile l'exploitation de la ligne. La construction d'une nouvelle section entre Relizane et Prévost-Paradol par Zemmora, à l'est de la section primitive, a alors été décidée[6].

De Relizane à Prévost-Paradol, via Zemmora[modifier | modifier le code]

Le nouvel itinéraire de la ligne entre Relizane et Prévost-Paradol, via Zemmora et Montgolfier (actuelle Rahouia), suit les contreforts occidentaux du massif de l'Ouarsenis avec un parcours sinueux et ascendant sur une longueur de 80 km. La ligne passe d'une altitude de 67,740 m, à Relizane, à celle de 476,250 m, à Kenenda (actuelle Dar Ben Abdellah), puis celle de 788,09 m au plateau de Prévost-Paradol.

De Prévost-Paradol à Trumelet[modifier | modifier le code]

Passé Prévost-Paradol (PK 187,800), la ligne s'oriente vers l'est et entame une nouvelle ascension en direction de Tiaret (PK 222,200), qui est le point culminant de la ligne à 1 010,400 m située dans un large col, à l'entrée du plateau du Sersou. La ligne se prolonge vers l'est dans le plateau pour atteindre Trumelet, son point d'arrivée au PK 239,400[6].

Gares de la ligne[modifier | modifier le code]

De La Macta à Relizane[modifier | modifier le code]

La gare de Mostaganem.
La gare de Aïn Tedles.
Gare[Note 1] Commune actuelle PK Altitude[1]
La Macta Mers El Hadjadj PK 0,000 4,050 m
Noisy-la-Stidia Aïn Nouïssy PK 13,700 113,140 m
Rivoli Hassi Mameche PK 21,600 136,780 m
Mazagran Mazagran PK 26,100 145,730 m
Mostaganem Mostaganem PK 29,600 118,800 m
Pélissier Sayada PK 33,200 137,230 m
Tounin-Merzouka Kheireddine PK 38,800 202,960 m
Bel-Hadri Aïn Tedles PK 46,000 205,750 m
Aïn Tédelès Aïn Tedles PK 50,800 200,870 m
Oued el Kheir Oued El Kheir PK 61,500 230,000 m
Mékalia Safsaf PK 76,700 236,540 m
Sidi Kheltab Sidi Khettab PK 84,700 139,920 m
Bel-Hacel Belassel Bouzegza PK 92,900 56,400 m
Relizane Relizane PK 105,300 67,740 m

De Relizane à Trumelet, via Zemmora[modifier | modifier le code]

La gare de Zemmora.
La gare de Tiaret.
Gare Commune actuelle PK Altitude[1]
Relizane Relizane PK 105,300 67,740 m
Ouled-Zidi Dar Ben Abdellah PK 115,700 169,500 m
Zemmora Zemmora PK 128,000 353,700 m
Kenenda Dar Ben Abdellah PK 138,600 476,250 m
Mendez Mendes PK 145,900 467,700 m
Henri-Huc Oued Essalem PK 155,600 531,950 m
Montgolfier Rahouia PK 168,400 661,700 m
Les Fermes Rahouia PK 178,900 692,300 m
Prévost-Paradol Mechraa Safa PK 187,800 683,650 m
Raoux Mechraa Safa PK 193,000 706,620 m
Aïn-Sarb Tagdemt PK 198,500 694,900 m
Séfalou Tagdemt PK 202,700 739,500 m
Tagdempt Tagdemt PK 211,800 823,500 m
Tiaret Tiaret PK 222,200 1 010,400 m
Faidherbe Tiaret PK 227,300 924,760 m
Torrich Dahmouni PK 232,600 972,520 m
Trumelet Dahmouni PK 239,400 967,300 m

De Relizane à Prévost-Paradol, via Uzès-le-Duc[modifier | modifier le code]

La gare d'Uzès-le-Duc.
Gare Commune actuelle PK Altitude[1]
Relizane Relizane PK 105,300 67,740 m
Oued Khelloug Relizane PK 10,000
Sidi Mohamed Ben Aoûda Sidi M'Hamed Benaouda PK 20,000
Les Anatras Sidi M'Hamed Benaouda PK 32,000
Uzès-le-Duc Oued El Abtal PK 45,000 238,800 m
Djillali-Benamar Djillali Ben Amar PK 175,500 299,400 m
Oued Tléta Mechraa Safa PK 186,800 380,400 m
Prévost-Paradol Mechraa Safa PK 204,300 683,650 m

Exploitation[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les noms des gares mentionnées dans la première colonne des tableaux ci-dessous sont les noms tels qu'ils ont été attribués à leur ouverture à l'époque coloniale.

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
  • Jean Courau, Les Chemins de fer de l'Algérie-Tunisie : leur état actuel, leur histoire et leur avenir, Paris, Michelet, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • P. Caufourier, « Le réseau oranais de l'État (Algérie) », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères, t. LXIII, no 1630,‎ , p. 365-370 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jacques Poggi, Les chemins de fer d'intérêt général de l'Algérie : aperçu historique, organisation actuelle, programme d'avenir, Paris, Larose, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Henri Lartilleux, Géographie des chemins de fer français : Troisième volume : Afrique du Nord, vol. 3, t. I, Édition Librairie Le Chaix, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Pascal Bejui, Luc Raynaud et J-P Vergez-Larrouy, Les chemins de fer de la France d'outre-mer : L'Afrique du Nord, le transsaharien, vol. 2, La Regordane, , 272 p. (ISBN 978-2906984134). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :