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Les Trois Visages de la peur

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Les Trois Visages de la peur
Description de cette image, également commentée ci-après
Michèle Mercier (Rosy) dans la scène du téléphone.
Titre original I tre volti della paura
Réalisation Mario Bava
Scénario Marcello Fondato
Mario Bava
Alberto Bevilacqua
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la France France
Genre Fantastique, horreur
Durée 92 minutes
Sortie 1963

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Trois Visages de la peur (I tre volti della paura) est un film franco-italien en trois volets de Mario Bava sorti en 1963.

Synopsis

Après un prologue, présenté par Boris Karloff, démarre la première partie intitulée Le Téléphone avec Michèle Mercier. C'est un giallo triangulaire. Le second épisode Les Wurdalaks puise dans l'imagerie russe, inspiré par la nouvelle La Famille du Vourdalak d'Alexis Tolstoï, où se retrouvent Massimo Righi, Boris Karloff et Mark Damon dans la distribution. Enfin La Goutte d'eau, le plus terrifiant des trois, fait appel à une horreur plus viscérale. Le film se clôt sur une postface de Boris Karloff dans son rôle de Les Wurdalaks avec élargissement du champ sur l'équipe de tournage et les trucages, dans la version restaurée de 2019.

Synopsis détaillé

Le Téléphone

Rosy (Michèle Mercier), une call-girl française, rentre la nuit dans son appartement du sous-sol. Elle reçoit une série d'appels téléphoniques étranges. L'appelant s'identifie finalement comme Frank, son ancien souteneur qui s'est récemment évadé de prison. Rosy est terrifiée de savoir que c'est son témoignage qui a envoyé Frank en prison. Rosy téléphone à Mary (Lydia Alfonsi) pour du réconfort. Les femmes se sont éloignées, mais Rosy est certaine que seule Mary peut l'aider. Mary accepte de venir cette nuit-là. Quelques secondes plus tard, Frank appelle à nouveau, promettant que peu importe ce que fait Rosy, il aura sa revanche. Rosy ne se rend pas compte que Mary se fait passer pour Frank au téléphone. Mary arrive à l'appartement de Rosy et tente de calmer les nerfs de Rosy. Mary donne à Rosy un grand couteau pour se protéger avant qu'elle ne s'endorme.

Pendant que Rosy dort, Mary écrit une confession expliquant qu'elle a fait les appels pour forcer une réunion, sachant que Rosy l'appellerait à l'aide. Pendant qu'elle écrit, un intrus entre dans l'appartement. L'intrus est Frank (Milo Quesada), qui étrangle Mary. Le bruit de leur lutte réveille Rosy et Frank se rend compte qu'il a assassiné la mauvaise femme. Frank s'approche du lit de Rosy, mais elle saisit son couteau et poignarde Frank. Rosy laisse tomber le couteau et s'effondre dans l'hystérie.

Le Wurdulak

Dans la Russie du XIXe siècle, Vladimir Durfe (Mark Damon) est un jeune noble qui trouve un cadavre décapité avec un couteau enfoncé dans le cœur. Il prend la lame, et trouve refuge dans une petite chaumière. Durfe est approché par Giorgio (Glauco Onorato), qui explique que le couteau appartient à son père, qui n'a pas été vu depuis cinq jours. Giorgio offre une chambre à Durfe et le présente au reste de la famille : sa femme (Rika Dialina), leur jeune fils Ivan, le frère cadet de Giorgio Pietro (Massimo Righi) et sa sœur Sdenka (Susy Andersen). Ils attendent tous le retour de Giorgio, le père de Pietro et Sdenka, Gorca, qui est parti à la recherche d'un brigand turc qui est en fait un wurdalak, un cadavre vivant qui se nourrit de sang humain, en particulier de ses proches. À minuit, Gorca (Boris Karloff) retourne au chalet avec un comportement aigre et une apparence négligée. Après que la famille se soit endormie, Ivan et Pietro sont attaqués par Gorca, qui s'enfuit du chalet avec Ivan. Giorgio poursuit Gorca mais ne revient qu'avec le cadavre d'Ivan. Giorgio a l'intention de tuer Ivan et de le décapiter pour l'empêcher de revivre en tant que Wurdalak, mais sa femme l'en empêche. Les deux acceptent d'enterrer leur fils.

La même nuit, leur enfant apparaît à l'extérieur et les supplie de l'inviter. Giorgio est poignardé par sa femme alors qu'elle tente de laisser entrer son fils. En ouvrant la porte, elle est accueillie par Gorca, qui la mord. Vladimir et Sdenka fuient leur maison et se cachent dans les ruines d'un monastère abandonné. Alors que Vladimir dort, Sdenka sort et trouve Gorca et sa famille qui l'entourent. Vladimir se réveille et cherche Sdenka, la trouvant allongée immobile dans son lit à la maison. Sdenka se réveille et, après avoir reçu l'étreinte de Vladimir, elle lui mord le cou.

La goutte d'eau

Dans le Londres des années 1910, l'infirmière Helen Chester (Jacqueline Pierreux) est appelée par la servante (Milly Monti) d'un médium âgé pour préparer le cadavre de ce dernier pour l'enterrement. Alors qu'elle habille le corps, elle remarque une bague en saphir à son doigt. Chester le vole, renversant accidentellement un verre d'eau qui coule sur le sol ; elle est alors assaillie par une mouche. Chester ramène la bague dans son appartement et est témoin d'événements étranges. La mouche revient et continue de la harceler, et les lumières de son appartement s'éteignent alors que le bruit de l'eau qui goutte se fait entendre à divers endroits. Chester trouve le cadavre de la femme allongé dans son lit. Il se lève et va vers elle. Chester implore son pardon, mais finit par s'étrangler. Le lendemain matin, la concierge (Harriet White Medin) découvre le corps de Chester et appelle la police. Le pathologiste (Gustavo De Nardo) arrive pour examiner le corps et ne trouve qu'une petite ecchymose sur son doigt gauche où se trouvait autrefois sa bague. Alors que le médecin (Alessandro Tedeschi) fait part de cette observation, la concierge apparaît angoissée et entend couler de l'eau.

Fiche technique

  • Titre original : I tre volti della paura
  • Titre français : Les Trois Visages de la peur[1]
  • Réalisation : Mario Bava
  • Scénario : Marcello Fondato, Alberto Bevilacqua et Mario Bava d'après des histoires attribuées de façon fantaisiste par le générique à Anton Tchekhov, Tolstoï et Guy de Maupassant. La seule attribution correcte est celle de Tolstoï, sauf qu'il ne s'agit pas de Léon, mais d'Alexis Nikolaïevitch Tolstoï.
  • Producteurs : Salvatore Billitteri et Paolo Mercuri
  • Musique : Roberto Nicolosi (version italienne) et Les Baxter (version américaine)
  • Montage : Mario Serandrei
  • Conception des décors : Riccardo Domenicci
  • Création des costumes : Tina Grani
  • Maquillages : Otello Fava et Eugenio Bava
  • Compagnies de production : Emmepi Cinematografica (Italie) - Galatea Film (France) - Société Cinématographique Lyre (France) - Alta Vista Productions (Etats-Unis)
  • Pays d'origine : Drapeau de l'Italie Italie / Drapeau de la France France [1]
  • Genres : Fantastique, horreur
  • Langue : italienne mono
  • Image : Couleurs
  • Ratio écran : 1.85:1
  • Format : 35 mm
  • Durée : 92 minutes
  • Qualification film : interdit aux moins de 16 ans
  • Date de sortie :

Distribution

Le Téléphone (Il telefono)

Les Wurdalaks (I Wurdalak)

La Goutte d'eau (La goccia d'acqua)

Autour du film

  • La version américaine titrée Black Sabbath et distribuée par la American International connut de notables changements : l'ordre des sketchs y fut bousculé, une bande musicale à la tonalité plus jazzy composée par Les Baxter remplaça l'originale de Roberto Nicolosi, certains bouts de séquence furent soit tronqués soit allongés et des intermèdes inédits avec Boris Karloff dans son propre rôle s'ajoutèrent à ses interventions en début et en fin de film. Le sketch le plus altéré fut notamment Le Téléphone, travesti en une plus conventionnelle histoire de fantômes où toute allusion au lesbianisme fut gommée.
  • En , le groupe rock britannique précurseur du heavy metal initialement nommé Earth dut renoncer à ce nom parce qu'un groupe concurrent l'avait déjà adopté, et en choisit un nouveau, Black Sabbath, en référence au titre anglophone de ce film. Les 4 membres du groupe ont vus un cinéma local jouer le film Black Sabbath et se sont émerveillés que les gens paient de l'argent pour avoir peur, et après avoir vus le film eux-mêmes, ont décidé d'utiliser son titre anglophone comme nom du groupe.
  • D'après Quentin Tarantino et Roger Avary, ce film est l'une des sources d'inspiration du film Pulp Fiction, qui devait au départ suivre la même structure  : 3 courts-métrages réalisés par 3 réalisateurs différents (Quentin Tarantino, Roger Avary et un troisième, inconnu). Le film a finalement évolué pour devenir 3 histoires entremêlées en une et n'être réalisé que par Quentin Tarantino.
  • Boris Karloff aimait travailler avec Bava sur Les Trois Visages de la peur, et il a félicité son travail à la fois en parlant avec Christopher Lee et Vincent Price qui travailleront plus tard avec Bava dans Le Corps et le Fouet et L'Espion qui venait du surgelé respectivement. Des plans ont été faits pour réunir Bava avec Karloff et Lee pour travailler une adaptation de L'Abomination de Dunwich, provisoirement intitulé Scarlet Friday. Le projet a ensuite été retiré à Bava après l'échec critique et commercial du film L'Espion qui venait du surgelé, et a été produit sous le titre Horreur à volonté réalisé par Daniel Haller; le film a été tourné sans la participation de Karloff et Lee.
  • Les réalisateurs Roger Avary et Quentin Tarantino ont été influencés par la structure de l'histoire de ce film pour leur scénario original, Pulp Fiction (1994). Le film devait à l'origine contenir trois courts métrages réalisés par Avary, Tarantino et un autre réalisateur inconnu. Tarantino a d'abord décrit cette idée en déclarant que « ce que Mario Bava a fait avec le film d'horreur dans Les Trois Visages de la peur, j'allais le faire avec le film policier. »

Notes et références

  1. a b et c « Les Trois Visages de la peur », sur encyclocine.com (consulté le )

Liens externes