Jeri Ellsworth

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Jeri Ellsworth
Jeri Ellsworth devant un flipper Bad Cats (en), en 2008.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Jeri Janet Ellsworth
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Rapport Inc (d) (-)
Individual Computers (en) (-)
Tilt5 (d)
Valve CorporationVoir et modifier les données sur Wikidata
Cheveux
Site web
Œuvres principales
C64 Direct-to-TV, castAR (d), C-One (d), Tilt5 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jeri Ellsworth, née le , est une entrepreneuse et conceptrice de puces électroniques américaine.

En 2004, elle se fait connaître en réalisant une version complète, sur une puce, du Commodore 64 : le C64 Direct-to-TV. La console permet de jouer à 30 jeux du début des années 1980. Au pic de sa popularité, elle se vend à plus de 70 000 exemplaires en un seul jour via la chaîne de télé-achat QVC[1].

En 2013, Jeri Ellsworth co-fonde la start-up castAR (en), spécialisée dans la réalité virtuelle et augmentée. Elle y travaille jusqu'au , date de sa fermeture définitive[2],[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Jeri Janet Ellsworth naît le en Géorgie (États-Unis)[4]. Elle grandit entre les villes de Dallas et Yamhill, dans l'État d'Oregon[5]. Sa mère étant décédée un an après sa naissance, elle est élevée par son père, propriétaire d'une station-service Mobil.

Enfant, elle persuade son père de la laisser se servir du Commodore 64 de son frère. Elle apprend toute seule à programmer en lisant les manuels de l'ordinateur.

Pendant ses années lycée, elle pratique la compétition automobile sur terre avec son père. Cette activité l'amène à concevoir ses propres modèles de voitures de course dans son atelier. Elle finit par en mettre en vente, puis abandonne ses études pour poursuivre dans cette voie.

Carrière[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

En 1995, à 21 ans, elle décide de quitter le milieu des voitures de course[5]. Avec une amie, elle monte un commerce d'assemblage et de vente d'ordinateurs personnels basés sur le microprocesseur Intel 80486. Leur collaboration prend toutefois fin à la suite d'un désaccord, et Jeri se pose en concurrente. Elle développe ce qui devient une chaîne de quatre magasins baptisés Computers Made Easy, spécialisés dans l'équipement informatique et situés dans l'Oregon[6].

Formation[modifier | modifier le code]

En 2000, Jeri Ellsworth vend sa chaîne de magasins. Elle déménage alors à Walla Walla pour intégrer l'université du même nom, où elle étudie la conception de circuits pendant un an. Elle interrompt son cursus du fait d'une « incompatibilité culturelle » (cultural mismatch), expliquant que le fait de questionner les réponses des professeurs était mal vu[1].

Conception électronique[modifier | modifier le code]

Jeri Ellsworth au cours d'une présentation dédiée aux MOSFET, à la Maker Faire, en 2009.

En 2000, Jeri Ellsworth prend part à sa première exposition Commodore, où elle présente un prototype d'extension vidéo pour Commodore 64. Elle commence alors à créer des circuits intégrés imitant le fonctionnement de son premier ordinateur. En 2002, elle conçoit la puce utilisée dans le C-One (en)[7] comme un Commodore 64 amélioré, capable d'émuler d'autres ordinateurs personnels du début des années 1980, comme le VIC-20 ou le ZX81.

Après une conférence où Jeri et son collègue développeur présentent le C-One, Mammoth Toys l'embauche pour concevoir un émulateur Commodore sur une puce, le C64 Direct-to-TV. Elle lance le projet en et à Noël, le produit est prêt à être livré. Le C64DTV se vend à plus de 500 000 exemplaires aux États-Unis, en Europe et dans le reste du monde. Elle ne reçoit ni rétribution, ni la commission prévue[5], mais l'histoire du projet est évoquée dans le New York Times[1], qui met en lumière le rôle de la conceptrice[5].

Sur la Toile, Jeri Ellsworth écrit de nombreux articles portant sur divers sujets techniques, tels que les semi-conducteurs faits maison (2009), les écrans électroluminescents faits maison (2010), la fabrication du phosphore de ces écrans avec des ingrédients communs, ou encore les façons de concevoir les fonds de panier et le phosphore sans avoir à disposer d'oxyde d'indium-étain ou de composants chimiques difficiles à se procurer[8].

Le , elle publie une vidéo dans laquelle elle décrit la conception d'un scanner type TSA à partir de pièces d'antenne de satellite[9].

Réalité augmentée[modifier | modifier le code]

Jeri Ellsworth présentant castAR aux visiteurs de la Game Developers Conference, en 2013.

Début 2012, Jeri Ellsworth et d'autres concepteurs notoires sont recrutés par Valve pour travailler sur du matériel de jeu vidéo[10]. L'année suivante, elle est licenciée[11] au même titre que d'autres employés de l'entreprise[12],[13].

Le , elle présente un système de réalité augmentée nommé castAR, développé en collaboration avec l'ingénieur Rick Johnson (lui aussi, ex-employé de Valve)[14] et avec le soutien de Gabe Newell[15]. Plus tard dans l'année, elle fait appel au financement participatif via la plate-forme Kickstarter. Le projet est mené par sa start-up, Technical Illusions[16] (finalement renommée castAR[17]).

Elle révèle ultérieurement qu'elle a cherché à doter castAR de « vraie réalité virtuelle et augmentée » (true VR and true AR) en plus des fonctionnalités de RA initialement prévues[18]. La collecte Kickstarter, ouverte le [19], atteint son objectif de 400 000 US$ en 56 heures[17] et finit à 1,05 million US$[20] (263 % du montant demandé[21]). Néanmoins, le projet n'aboutit pas. Les fonds levés sont remboursés et l'entreprise ferme le [17].

En , Jeri Ellsworth lance une nouvelle campagne Kickstarter pour un appareil fondé sur les mêmes principes que castAR, baptisé Tilt Five[22].

Prises de parole[modifier | modifier le code]

Le , Jeri Ellsworth participe au discours d'ouverture de l'Embedded Systems Conference[5].

De à , elle co-anime une émission web hebdomadaire, Fatman and Circuit Girl, en compagnie du musicien de jeux vidéo George Sanger[23],[24].

Le , elle présente son Home Chip Lab à la Maker Faire de Bay Area[25]. Elle est nommée «  MacGyver du jour » le par Lifehacker (en)[26].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jeri Ellsworth est fan de flippers et en possède plus de 80[4]. En 2016, elle obtient une licence Extra Class (en) de radioamatrice[27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en-US) John Markoff, « A Toy With a Story », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) Brian Benchoff, « CastAR Shuts Doors », sur Hackaday, (consulté le )
  3. (en-US) « #394 – Jeri Ellsworth and the demise of CastAR », sur The Amp Hour Electronics Podcast, (consulté le )
  4. a et b (en-US) Nicole Lee, « castAR bets big on its augmented reality hardware with move to Silicon Valley », sur Engadget (consulté le )
  5. a b c d et e (en-US) « Jeri Ellsworth, self-taught engineer, talks about her career », sur YouTube (consulté le )
  6. (en-us) « Joy of electronics sticks with woman, sparking invention », sur web.archive.org, Statesman Journal, (version du sur Internet Archive)
  7. (en-US) « individual Computers Retro computing webspace », sur www.c64upgra.de (consulté le )
  8. (en-us) « Make: Online | Jeri Ellsworth turns an LCD into an EL display », sur web.archive.org, blog.makezine.com, (version du sur Internet Archive)
  9. (en-US) James Munns, « Make Your Own TSA “Naked” Scanner », sur Hackaday, (consulté le )
  10. (en-us) « "I'm working at Valve on nextgen gaming hardware" - Jeri Ellsworth | ValveTime.net | Valve News, Forums, Steam », sur web.archive.org, Valve Time, (version du sur Internet Archive)
  11. (en-US) Jeri Ellsworth (@jeriellsworth), « Yup. Got fired today. Time for new exciting projects. », sur Twitter, 2013t18:39 (consulté le )
  12. (en) Frank Cifaldi, « Several out of work as Valve makes 'large decisions' about its future », sur Gamasutra, (consulté le )
  13. (en-US) Ben Gilbert, « Valve's Gabe Newell on reported layoffs: 'We aren't canceling any projects' », sur Engadget, (consulté le )
  14. (en-US) Sean Hollister, « How two Valve engineers walked away with the company's augmented reality glasses », sur The Verge, (consulté le )
  15. (en-US) Nicole Lee, « Cast AR hands-on with Jeri Ellsworth at Maker Faire 2013 (update: video interview) », sur Engadget, (consulté le )
  16. (en-us) « Technical Illusions | Home of CastAR », sur web.archive.org, Technical Illusions, (version du sur Internet Archive)
  17. a b et c (en) Brian Crecente, « Former Valve initiative CastAR shuts down », sur Polygon, (consulté le )
  18. (en-US) Jeri Ellsworth, « CastAR VR / AR System - The 18 Month Story », sur YouTube, (consulté le )
  19. (en-US) « castAR: the most versatile AR & VR system », sur Kickstarter (consulté le )
  20. (en) Jason Odom, « CastAR's Financial Woes Lead to Layoffs & Liquidation », sur Next Reality, (consulté le )
  21. (en-US) « castAR: the most versatile AR & VR system », sur Kicktraq (consulté le )
  22. (en-US) Sean Hollister, « Jeri Ellsworth’s unique AR glasses are back from the dead », sur The Verge, (consulté le )
  23. (en) Gareth Branwyn, « Latest Fatman and Circuit Girl vids | Make: », sur Make: DIY Projects and Ideas for Makers, (consulté le )
  24. (en-US) Matt, « Fatman and Circuit Girl (Jeri Ellsworth – Rollerderby Superstar) Cover Noah’s AR Rig at Notacon » NYC Resistor », sur NYC Resistor, (consulté le )
  25. (en-us) « Events filled with DIY projects, science, demos, recycling, entertainment, and fun », sur web.archive.org, Maker Faire, (version du sur Internet Archive)
  26. (en-US) Phil Torrone, « MacGyver of the Day: Electronics Hacker Jeri Ellsworth », sur Lifehacker, (consulté le )
  27. (en-US) « ULS License - Amateur Licence - AI6TK - Ellsworth, Jeri J », sur Federal Communications Commission (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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