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Jean Gachet (peintre)

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Jean Gachet
Jean Gachet en 1969
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
RougéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Jean Gachet est un peintre français né en 1920, mort en 2003.

Biographie

Jean Gachet
Homme au bouquet 1959.

Jean Gachet est né le à Quimperlé. Adolescent, il poursuit des études classiques à l'ombre de la Cathédrale de Reims, tout en fréquentant assidûment l'école des Beaux-Arts. À 18 ans, jaloux de son indépendance, il est instituteur pendant un an. Puis c'est la guerre, et pour échapper au STO en Allemagne, il entre dans la clandestinité où, pour survivre il s'adonne aux durs travaux de la campagne.

À la Libération, il a 25 ans, s'installe à Paris pour y réaliser sa grande ambition, s'inscrit à l'École des Beaux-Arts, et pour payer ses études, il est professeur suppléant de dessin et peintre en bâtiment. Premier Prix de Dessin de la Ville de Paris, Prix Sturler couronnent ses efforts tandis qu'il est logiste pour le Prix de Rome qui lui échappe de peu. En 1954, le Prix Abd-el-Tif lui offre un séjour d'études en Algérie, de 1955 à 1957, qu'il prolongera d'un an (1958, année où il sera professeur de dessin au lycée Gautier), chassé par la guerre d'Algérie.

De retour en France, le Prix de la Maison Descartes lui permet un séjour en Hollande, où il découvre Rembrandt et Van Gogh. À Paris, la Galerie Raymond Creuze lui ouvre ses portes, et cette première exposition est saluée d'une préface du grand critique d'Art Waldémar George. L'année suivante, en 1959, il se voit décerner le grand Prix de la Critique.

La carrière artistique de Jean Gachet qui s'est déroulée sur une période d'à peine dix années, de 1955 à 1964, si courte fut-elle n'en fut que plus féconde.

De 1961 à 1964 avec l'École de Paris et la Galerie Charpentier, ses toiles parcourent le monde, accrochées aux mêmes cimaises que celles des grands d'aujourd'hui, tels Bacon, Jorn, Matta, Lam, Kijno, Soutine, Chagall

La crise du marché de l'Art coïncidant avec la fermeture du marché américain, son contrat d'exclusivité avec la Galerie de Presbourg est rompu.

Désormais sans ressources, épuisé, il se tourne vers l'enseignement et occupe le poste de professeur de peinture à l'École Nationale des Beaux-Arts de Lyon, et lorsqu'en 1990, il prend sa retraite, sa veine créatrice peut surgir à nouveau, aussi forte, différente certes, plus sereine, plus poétique, mais toujours aussi originale et énigmatique.

Œuvre

Jean Gachet a toujours eu une haute idée du rôle de l’artiste et de sa mission dans la société, en tant que véritable révélateur de l’âme humaine.

Pour lui l’Art et l’Absolu se confondaient. Il était pleinement conscient qu’en contemplant l’œuvre de son inspiration, il recevait comme un écho du mystère de la Création. C’est ce qu’avait bien compris le grand critique d’Art Waldemar George quand il écrivait en 1964 : « Peintre du Memento Mori, Gachet est un artiste chrétien qui s’ignore et que l’Eglise ignore ».

De son enfance, il a su garder intact jusqu’à ses derniers jours, le souvenir émerveillé des légendes et des mythes de sa Bretagne natale. Son séjour algérien le révèle à lui-même. La simplicité primitive de ce peuple le renvoie à ses propres racines, le subjugue et lui fait découvrir toute la grandeur et la misère d’une humanité souffrante, dépouillée, une sorte d’univers biblique.

Mystique, la Mort fait partie intégrante de son univers intérieur, une de ses expositions ne s’intitule-t-elle pas Danse Macabre, et ses rêves éveillés comme il aimait à le dire, nous livrent d’hallucinantes visions. Réduits à l’essentiel, des personnages énigmatiques, figures tragiques, sortes de fantômes, intermédiaires entre la vie et la mort, se dressent sur des fonds étrangement nus, constructions en quelques plans décisifs, pétries dans une pâte dense, riche, sorte de substrat informel.

C’est ce qu’a si bien exprimé Jo Girodon quand il écrit : « La première fois que j’ai vu la peinture de Gachet, je suis resté muet. Je venais d’entendre ce grand cri de douleur et d’espoir, ce cri intérieur qu’est l’expression picturale de Jean Gachet ».

Citations

Jeune fille aux cheveux verts
Jeune fille aux cheveux verts

« La peinture ne doit pas traduire des idées, mais des sentiments. Elle n’est pas éloquente par la forme, par la mise en scène. Elle doit l’être par elle-même… par sa substance profonde…par le miracle des ondes qu’elle émet, par la qualité des émotions qu’elle suggère. » « La peinture est un moyen de s’exprimer soi-même, mais c’est aussi un moyen d’exprimer le message silencieux des choses… et peut-être aussi celui que nous transmettent inconsciemment les hommes. Pour y parvenir, il faut d’abord aimer… »

« On ne peut pas faire de peinture si l’on n’aime pas son semblable ! »

« Aux frontières de l’Inconnu «…cette expression liminaire pourrait exprimer à elle seule, le caractère profond de ma démarche créatrice… » « Aux frontières de l’Inconnu, l’on vit apparaître des Sphinx, des Visages de la Nuit, s’opérer des Métamorphoses, tandis que de vieux soleils cassés n’en finissaient pas de s’éteindre » « L’œuvre d’Art est le produit d’une intuition, elle demeure une énigme autant pour le spectateur que pour le créateur. »

Expositions

Expositions particulières de 1955 à 1964

  • Alger :
    • 1956 : Galerie Chaix
    • 1958 : Galerie Comte et Tinchant
  • Paris :
    • 1958 : Galerie Creuze, Préface de Waldemar George
    • 1960 : Galerie de Presbourg
    • 1962 : Galerie de Presbourg

Expositions collectives et salons

  • 1949 : Galerie de la Maison des Beaux-Arts. Paris.
  • 1957 : Alger. Centre culturel américain
  • 1959 : Galerie Saint Placide (Prix de la Critique)
  • 1960 : Salon des peintres témoins de leur temps. Musée Galliera (Fondateur: Isis Kischka)
  • 1961-1962-1963 : L‘ École de Paris. Galerie Charpentier / Paris Düsseldorf. Tokyo
  • 1961 SALON d’AUTOMNE. Grand Palais. Paris
  • 1961 Galerie Océane au Havre.
  • 1961 Galerie Hervé Paris.
  • 1961 Casino de Saint-Galmier.
  • 1961 Galerie Chimène à Saint-Étienne.
  • 1962 Salon Comparaisons à Vienne Autriche. Académie des Beaux-Arts
  • 1962 L’École de Paris. Galerie Charpentier. Faubourg-Saint-Honoré.
  • 1963 Galerie Cécile de Terssac à Cannes.
  • 1963 Mont-de-Marsan. Exposition organisée par G. Dornand
  • 1964 Salon Comparaisons. Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (Préface de Waldemar George)
  • 1964 Galerie Jeanne Chastel à Paris.
  • 1964 Grands et Jeunes d'Aujourd‘hui. Musée d'Art Moderne de Paris.
  • 1964 Peintres européens. Galerie Suillerot. Paris.
  • Peintres européens. Galerie le Griffon à Lyon. Salon des Indépendants.
  • Œuvres dans les collections françaises, suisses, allemandes, américaines, italiennes et japonaise

Titres des œuvres principales

  • L'Homme à la Charrette
  • l’Homme au soleil couchant
  • Figure aux têtes de mouton
  • l’Homme au poulet
  • les trois clowns
  • Visages de la Nuit
  • Danse macabre
  • l’Ankou
  • la Tempêt
  • l’Ame des grands bois
  • Sphinx
  • Homo homini lupus

Bibliographie

  • MARION VIDAL-BUE, Alger et ses peintres (1830 -1960), Éditions Paris Méditrranée 2000
  • ELISABETH CASENAVE, La villa Abd-El-Tif, un demi-siècle de vie artistique en Algérie, 1907-1962, Éditions Mame 1998
  • JEAN GACHET, Prix de la Critique, Éditeur : Galerie de Presbourg, -
  • WALDEMAR GEORGE, Préface pour l’Exposition Galerie Creuze, salle Messine, Paris 1958
  • RAYMOND NACENTA, L’École de Paris, Éditions Pierre Seghers 1960
  • MAURICE RHEIMS, Catalogue Bolaffi d’Art Moderne, Éditions Bolaffi, Torino
  • MAURICE RHEIMS, Le Marché de Paris, Éditions Fernand Hazan, Paris I966