Hugues III de Campdavaine

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Hugues III de Campdavaine
Fonctions
Comte de Saint-Pol

(11 ans)
Prédécesseur Hugues II de Campdavaine
Successeur Enguerrand de Campdavaine
Biographie
Date de décès
Père Hugues II de Campdavaine
Mère Élisende de Ponthieu
Conjoint Béatrice de Rollancourt

Hugues III de Campdavaine

Hugues III de Campdavaine appelé encore Hugues de Camp d'Avesnes († 1141) fut comte de Saint-Pol de 1130 à 1141. Responsable de massacres il est frappé d'anathème. Sa cruauté donna naissance à une légende qui lui donna le nom de Bête Canteraine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Hugues II et Elisende de Ponthieu, Hugues fit une guerre très vive à la famille Collet, qu'il obligea à se réfugier à l’abbaye de Saint-Riquier. Après un siège de la place fortifiée, il en fit l'assaut le et la mit à feu et à sang, tuant homme, femme, enfant et clergé. Les survivants - dont l'abbé de Saint Riquier - se réfugièrent à Abbeville. L'abbé porta plainte au concile de Reims qui le frappa d'anathème en 1132. L'interdit est confirmé par le pape Innocent II.

Il commit d'autres exactions contre le clergé, ce qui obligea Louis le Gros à réprimer la fureur du comte de Saint-Pol. Hugues prévint le coup en se soumettant à la pénitence. Il obtint l’absolution du pape Innocent II en 1137 moyennant le financement de la fondation de trois abbayes : Cercamp, Claircamp (Klaarkamp, près de Dokkum en Frise) et Ourscamp. Cercamp était situé sur la Canche et l'abbaye de Clairfay, entre Varennes-en-Croix et Léalvillers, non loin d’Acheux-en-Amiénois.

En 1140, il se ligua avec le comte de Hainaut contre Thierry d'Alsace, comte de Flandre, mais fut battu.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Dessin d'un homme armé à cheval avec des gerbes d'avoine à ses pieds.
Sceau d'Hugues III Candavène comte de Saint-Pol, vers 1127/1129. Gravure publiée en 1788.

Le sceau de Hugues III comte de Saint-Pol est une exception parmi les premiers sceaux armoriés. En effet, contrairement à la plupart des premiers sceaux de la naissance des armoiries, l'emblème utilisé par Hugues III n'est pas familial, mais exprime son surnom, « Candavène », « champ d'avoine » en picard[1],[2].

La légende[modifier | modifier le code]

Les atrocités attribués à Hugues et sa condamnation par l'Église ont marqué l'imaginaire de ses contemporains. Selon une légende rapporté par l'historien du XIXe siècle François César Louandre, le comte fut condamné par le jugement divin à se changer en loup et à parcourir les lieux qu'il avait dévastés sous cette forme, chargé de chaînes. On le voyait pendant la nuit, poussant d'affreux hurlements, et on l'appela désormais la Bête Canteraine[3].

Famille et descendance[modifier | modifier le code]

Avec Béatrix de Rollancourt, son épouse, il eut cinq fils et trois filles :

  • Enguerrand ;
  • Hugues, mort sans descendance en 1150 ;
  • Anselme ;
  • Raoul, décédé le , inhumé à Cercamp après avoir été marié ;
  • Guy, époux de Mathilde de Doullens ;
  • Angélique ou Angéline, femme d'Anselme de Housdain ;
  • Adélaide, femme de Robert le Roux, sire de Béthune ; Jean III de Béthune, évêque de Cambrai fut un de leurs huit enfants ;
  • Béatrix, femme de Robert, quatrième fils de Raoul Ier, sire de Coucy.

Béatrix, mère de ces enfants est inhumée à Cercamp.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-François Nieus, « L’avoine des Candavène. Retour sur l’emblème des comtes de Saint-Pol et la naissance des armoiries », Archiv für Diplomatik, Schriftgeschichte, Siegel- und Wappenkunde, vol. 52,‎ , p. 191-212.
  2. Jean-François Nieus, « L’invention des armoiries en contexte. Haute aristocratie, identités familiales et culture chevaleresque entre France et Angleterre. 1100-1160 », Journal des savants, vol. 1, no 1,‎ , p. 93–155 (DOI 10.3406/jds.2017.6387, lire en ligne).
  3. François César Louandre, Histoire ancienne et moderne d'Abbeville et de son arrondissement A. Boulanger, 1834, Copie de l'exemplaire Université d'Oxford numérisée le 6 avril 2006, 606 pages lire en ligne.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maur-François Dantine, Charles Clémencet, Saint-Allais (Nicolas Viton), Ursin Durand, François Clément, L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens ...
  • G Er Sauvage, Histoire de Saint-Pol.
  • François César Louandre, Histoire ancienne et moderne d'Abbeville et de son arrondissement A. Boulanger, 1834, Copie de l'exemplaire Université d'Oxford numérisée le , 606 pages lire en ligne.

Articles connexes[modifier | modifier le code]