Gustave-Augustin Quesneville

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Gustave-Augustin Quesneville
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Chimiste-manufacturier, médecin, pharmacien, éditeur.


Gustave-Augustin Quesneville, né le à Paris 10e et mort[1] le à Paris 6e, est un chimiste, pharmacien et médecin français, fabricant de produits chimiques et pharmaceutiques, connu principalement pour avoir créé et dirigé un journal scientifique réputé : le « Moniteur scientifique du Docteur Quesneville ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Jean Baptiste Quesneville, lui-même chimiste et propriétaire à Paris à partir de 1822 d’une manufacture de produits chimiques et pharmaceutiques, Gustave-Augustin Quesneville fait ses études à Versailles, à l’institution Chauvel, où il remporte les premiers prix au grand concours[2].

En 1824, âgé de 14 ans, il est placé en école auprès de Nicolas-Louis Vauquelin, chimiste de renom et maître en pharmacie, ami de son père et ancien propriétaire de la manufacture acquise par celui-ci en 1822[3].

Après la mort de Nicolas-Louis Vauquelin en 1829, Gustave-Augustin Quesneville devient durant un an préparateur des cours du célèbre chimiste Michel-Eugène Chevreul. Il est aussi appelé par M. de Barrande, précepteur du Duc de Bordeaux, à préparer les cours de chimie destinés audit jeune duc[2].

Poursuivant ses études, il devient Maître en pharmacie de l’école de Paris, ainsi que Bachelier en droit (par intérêt pour la médecine légale), puis, en 1834, médecin en soutenant devant la Faculté de médecine de Paris une thèse sur l'apoplexie sanguine ou l'hémorragie cérébrale[4],[2].

En 1840, il prend la succession de son père à la tête de la manufacture de produits chimiques et pharmaceutiques et lance la même année la Revue scientifique et industrielle, dans laquelle il se propose de faire connaître chaque mois, avec ses observations s’il y a lieu, tout ce qui se fait ou se publie d'intéressant, en France comme à l'étranger, sur la physique, la chimie, la pharmacie et l'industrie, la chirurgie et la médecine[5],[6].

Sous forme de livre-journal, cette publication connaîtra plusieurs séries et changements de nom durant les quelque cinquante ans de sa diffusion, Gustave-Augustin Quesneville n'y mettant un terme, pour raison de santé, qu’un seul mois avant sa mort à bientôt 80 ans[3],[2],[7].

Reconnu par ses contemporains pour être un esprit libre et sincère, il accueille dans sa revue les idées novatrices et, volontiers critique, il n’hésite pas à y défendre les scientifiques victimes selon lui d’injustice face aux puissants du monde des sciences[3].

Politiquement républicain, il était sur le plan scientifique partisan de la chimie moderne, notamment de la théorie atomique qui était pourtant à l’époque fortement critiquée[8],[9].

Ses funérailles au cimetière du Père Lachaise[10], le 18 novembre 1889, ont été suivies par une foule considérable des milieux de la chimie, du monde médical, de la pharmacie, de l’enseignement, entre autres. La presse française et étrangère s’en est fait l’écho, comme par exemple : Le Temps, La Justice, Le Progrès médical, La Nature, le Chemical News, le Chemiker-Zeitung, le Chemist and Druggist[3].

Travaux[modifier | modifier le code]

Si le Moniteur scientifique, par la notoriété et la longévité de cette revue, lui a offert la postérité[11], Gustave-Augustin Quesneville est aussi un chimiste manufacturier émérite, reconnu très tôt comme tel par ses contemporains, notamment pour les nombreux produits dont il a doté la thérapeutique de l’époque.

Dès 1838, une publication intitulée biographie des hommes du jour vante ses mérites pour être « parvenu à imiter, à dépasser même la nature, en composant avec le citrate double de fer et soude une poudre propre à faire une eau gazeuse martiale qui, comme les eaux minérales naturelles, présente le fer à l’état de la plus parfaite dissolution », ou encore pour avoir enrichi la thérapeutique en propageant l’emploi du principe actif des eaux minérales sulfureuses, désigné par lui sous le nom d’extrait de Barèges, pour lutter contre les maladies de peau[2].

Si le Moniteur scientifique ne couvrait pas toujours ses frais, sa pharmacie par contre (située 12 rue de Buci à Paris) lui assurait de substantiels revenus, grâce notamment à sa crème de sous-nitrate de bismuth, qu’il vendait en grande quantité aux pharmaciens de province, et à son vinaigre phéniqué, très demandé[12].

Enfin, par l'intermédiaire de sa revue le plus souvent, ou séparément, Gustave-Augustin Quesneville a publié au cours de sa vie différents mémoires remarqués, avec toujours le souci de promouvoir la science et plus particulièrement la chimie, de l'expliquer et la mettre à portée du plus grand nombre. L’introduction au premier numéro de sa Revue scientifique et industrielle traduit clairement cet engagement : « La science est tout, c’est la connaissance de ce qui est ; tout est en elle, rien n’est en dehors d’elle. Elle appartient à tous ; c’est donc un devoir de la propager, et ce serait un crime de s’y opposer »[13],[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. Acte de décès de Gustave-Augustin Quesneville, mort le 14 novembre 1889 : acte no 2031 du 16/11/1889, diapo 4/16. « Paris Archives ».
    A noter : Son acte de naissance, détruit lors des incendies de la Commune en mai 1871, peut être consulté en ligne (sommairement reconstitué) : Cote V3E/N 1885, diapo 19/51 « Paris Archives »
  2. a b c d et e Germain Sarrut et B. Saint-Edme, Biographie des hommes du jour, t. 4, 1re partie, Paris, Pilout, Libraire, rue de la Monnaie, (lire en ligne), p. 374-376. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  3. a b c et d Josette Fournier, « Auguste Laurent (1807-1853) dans la Revue scientifique du Dr Quesneville », Revue d'Histoire de la Pharmacie, no 359,‎ , p. 287-303 (DOI https://doi.org/10.3406/pharm.2008.6503, lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  4. Gustave-Augustin Quesneville, « Essai sur l’apoplexie sanguine ou Hémorrhagie cérébrale », Thèse présentée et soutenue à la Faculté de médecine de Paris, le 27 août 1834, pour obtenir le grade de Docteur en médecine, sur books.google.fr, (consulté le )
  5. « Notice de périodique », sur BNF, Catalogue général (consulté le )
  6. Exemple in extenso d'un numéro de la Revue scientifique et industrielle, année 1841 « lire en ligne », sur books.google.fr, (consulté le )
  7. « Notice historique de périodique », sur Bnf Catalogue général (consulté le ). - La revue sera ainsi nommée successivement (les sous-titres étant variables) :
    • 1840 : Revue scientifique et industrielle : Compte-rendu de ce qui se publie de plus intéressant à l'étranger sur la physique, la chimie, la pharmacie et l'industrie ; et revue critique et raisonnée de ce qui se fait et se publie chaque mois sur la chirurgie, la médecine, la physiologie et la thérapeutique ;
    • De 1849 à 1852, la revue connaîtra un supplément : Secrets des arts : recettes et formules anciennes, nouvelles et inédites, dans les sciences, l'industrie, la pharmacie, la médecine, l'économie rurale et domestique ;
    • 1857 : Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier : livre-journal de chimie appliquée aux arts et à l'industrie ;
    • 1860-1871 : Le Moniteur scientifique : journal des sciences pures et appliquées, spécialement consacré aux chimistes et manufacturiers ;
    • 1871-1889 : Le Moniteur scientifique du Docteur Quesneville : journal des sciences pures et appliquées, compte rendu des académies et sociétés savantes et revues des progrès accomplis dans les sciences physiques, chimiques et naturelles ;
    • 1890-1926 : A la mort de Gustave-Augustin Quesneville, son fils, Georges Quesneville prend la suite de la revue en publiant de 1890 à 1919 Le Mercure scientifique, et de 1892 à 1926 Choix de brevets pris en France et à l'étranger sur les arts chimiques parus dans le Moniteur scientifique
  8. a et b Edouard Grimaux et Charles Gerhardt, Charles Gerhardt, sa vie, son œuvre, sa correspondance, Paris, Masson et Cie, , 616 p. (lire en ligne Accès libre), p. 44
  9. a et b Georges Bram et Xavier Bataille, « Passé et présent : Une petite histoire de la vulgarisation de la chimie », L’actualité chimique, Paris, Société chimique de France, nos 280-281 « Le chimiste et le profane »,‎ , p. 12-16 (14-15, Gustave Augustin Quesneville) (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. Gustave-Augustin Quesneville, dont le corps a été embaumé par le docteur Gannal, repose au cimetière du Père Lachaise avec son épouse, née Charlotte Durey. - Cf. « Sépulture », sur Find a grave (consulté le )
  11. A la mort de Gustave-Augustin Quesneville, son fils, Georges Quesneville (1858-1927), lui-même docteur en médecine et en sciences, professeur agrégé à l’Ecole de pharmacie, reprend la direction du Moniteur scientifique”, avec la collaboration, notamment, de Paul Schützenberger. Cf. Catherine Kounelis, « Charles Combes (1854-1907) et les débuts de l’industrie de l’aluminium électrolytique en France », L’actualité chimique, no 345,‎ , p. 4 (HAL hal-01562650, lire en ligne, consulté le )
  12. Louis Figuier, « Le Dr Quesneville », L'Année scientifique et industrielle : ou Exposé annuel des travaux scientifiques, des inventions et des principales applications de la science à l'industrie et aux arts, qui ont attiré l'attention publique en France et à l'étranger, Paris, Librairie Hachette et Cie,‎ , p. 609-610 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  13. Gustave-Augustin Quesneville, « Revue Scientifique et Industrielle, Tome premier », sur books.google.fr, (consulté le ), p. 3

Liens externes[modifier | modifier le code]