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Groupe épiscopal

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Dans une ville, un groupe épiscopal est un quartier dépendant de l'évêque ou des chanoines et dominé par la cathédrale. D'ailleurs, il est parfois nommé groupe cathédral.

Composants

Au Moyen Âge, un groupe épiscopal se composait généralement de :

Paysage

Le palais épiscopal de Senlis est composé d'un long bâtiment adossé à la muraille gallo-romaine dont il réutilise deux tours (ici la « tour des anges » vue depuis le jardin de l'évêché).

Les groupes épiscopaux ont commencé à se constituer pendant l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, au fur et à mesure de la christianisation des villes. À quelques exceptions (Arles dans un premier temps), ils s'implantent intra-muros, à l'intérieur du castrum, si bien que les ville dominées par le groupe cathédral qui constitue le plus bel ensemble monumental de la cité, se substituent progressivement aux villes romaines centrées autour de leur forum[2]. Comme tous les autres bâtiments du quartier canonial, l'emplacement du palais épiscopal est régi par celui de la cathédrale[3] puis par celui de l'enceinte romaine. Selon le nombre, l'ampleur et la répartition de ces édifices, la physionomie du groupe épiscopal varie et montre une grande diversité d'emplacements, que les données archéologiques et textuelles ne permettent de saisir que partiellement, tant sur le plan fonctionnel que chronologique[4].

Le quartier forme un complexe monumental dominé par la cathédrale. Le grand nombre de bâtiments qui le composent explique son étendue : à Winchester, il occupait au moins le quart de la superficie urbaine. À Langres, la cathédrale Saint-Mammès, les églises annexes, le long palais épiscopal, l'hôtel-Dieu et la grange dîmière s'étendait sur la moitié de la ville intra-muros. Au XIe et XIIe siècles, l'extension de certains édifices telle la cathédrale obligea, comme au Mans, à déborder les limites du castrum et donc à abattre une partie de la muraille.

Cité dans la cité, le groupe épiscopal formait un bloc facilement distinguable. Il était souvent délimité par une partie de la muraille du castrum. Les évêques le fortifiaient parfois. À Lisieux, au XIVe siècle, en l'absence d'enceinte urbaine, la défense se concentrait au niveau du quartier épiscopal enfermé dans une muraille d'où son nom de « Fort l'Évêque ».

Aujourd'hui, le groupe épiscopal se distingue beaucoup moins. Beaucoup d'églises ont été abattues, le cimetière aplani et recouvert. Les tribunaux, les prisons, les maisons des chanoines ou des officiers ont perdu leurs occupants et ont trouvé de nouvelles affectations, quand ils n'ont pas été détruits.

Notes et références

  1. Dans le Nord de la France, les chapitres étaient puissants et avaient donc une forte emprise foncière. Par exemple, à Beauvais, les maisons étaient de vrais petits hôtels particuliers, comportant une grande salle, plusieurs chambres, une tour ou des tourelles, une écurie et un cellier
  2. Françoise Prévot, « La cathédrale et la ville en Gaule dans l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge », Histoire urbaine, no 7,‎ , p. 17-36 (DOI 10.3917/rhu.007.0017).
  3. Armature de l'histoire urbaine, la cathédrale gothique atteint des dimensions telles qu'elle est construite au delà des remparts gallo-romains à partir du XIIe siècle.
  4. Brigitte Beaujard, « La topographie chrétienne des cités de la Gaule. Bilan et perspectives », dans Hervé Inglebert, Sylvain Destephen, Bruno Dumézil, Le problème de la christianisation du monde antique, Picard, , p. 203-218.

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Erlande-Brandenburg, la cathédrale, Paris, Fayard, 1989
  • Jacques Heers, la ville au Moyen Âge en Occident, Hachette, 1990

Articles connexes