Gihon
Apparence
Gihôn (en hébreu : גִּיחוֹן, Gi'hon, en grec Γηῶν) est un fleuve mentionné dans la Bible, dans le deuxième chapitre de la Genèse (Gn 2,11 & 12). Gi'hôn pourrait signifier en hébreu impétueux, ou venir de GI EN en sumérien qui signifie « Les Grands Ancêtres », « Les Magnifiques Anciens ».
Selon la Genèse, le Gihon, qui traversait le pays de Koush, un nom lié à l'Éthiopie, était l'un des quatre fleuves qui abreuveraient le jardin d'Éden, les trois autres étant :
- le Pishon qui traversait le pays de Havilah "où on trouve de l'or du bdellium et la pierre d'Onyx" ;
- le Tigre "qui passe à l'Est d'Assur" ;
- l'Euphrate qui coulent en plein milieu de la région de Mésopotamie et qui actuellement traversent la Turquie, la Syrie et l'Irak ;
Hypothèses de localisation
- L'historien juif Flavius Josèphe a associé le fleuve de Gihon au Nil (Antiquités, I Juifs, 39). Cependant, dans la Bible, un mot hébreu tout à fait différent est employé pour localiser le Nil. De plus, même en ce temps, on se doutait que le Nil ne pouvait avoir la même source que le Tigre et l'Euphrate. On notera tout de même que le fleuve d'Abay constitue la portion supérieure du Nil bleu.
- Sévérien de Gabala, se basant sur Jérémie 2.18 dans la traduction grecque de la Septante[1], identifie le Gihon avec le Nil.
- Les Éthiopiens ont longtemps identifié le Gihôn au Nil Bleu, qui encercle l'ancien royaume de Godjam. Néanmoins, d'un point de vue géographique, cela semble impossible : le Tigre et l'Euphrate se trouvent en Mésopotamie.
Une localité située en territoire "mésopotamien" pourrait correspondre à la description du « pays de Koush » : Kish, une ville sumérienne, est localisée dans une région de plaines (edin en sumérien) et est régulièrement abreuvée par le Tigre et l'Euphrate.
- Les biblistes « fondamentalistes » ont également cherché d'autres localisations du fleuve Gihon et par là même de la "terre de Koush" ; certains avancent qu'il a été associé à la rivière Araxe qui a sa source en Turquie. Une autre hypothèse proposée est que le fleuve de Gihon n'existe plus dans la mesure où la topographie du secteur a été bouleversée par l'inondation du Déluge décrit dans la parasha intitulée Noa'h.
- Les exégètes séculiers (c'est-à-dire les biblistes critiques) estiment que le fleuve de Gihon reste non identifié, tout comme le Pishon, puisque les repères géographiques de l'auteur de la Genèse ne peuvent pas être reconstituées conformément à la géographie actuelle : dans Genèse 2, l'Euphrate, le Tigre, le Gihon et le Pishon proviennent de la même source, alors que les deux seules rivières identifiables de nos jours, le Tigre et l'Euphrate, n'ont pas la même origine.
- L'Amou-Daria et le Syr-Daria, en Asie centrale, qui se jetaient dans la mer d'Aral, se disent respectivement Djihoun (même mot que Gihon) et Sihoun en arabe, et coulent d'est en ouest.
Voir aussi
Références externes
Notes
- "καὶ νῦν τί σοι καὶ τῇ ὁδῷ Αἰγύπτου τοῦ πιεῖν ὕδωρ Γηῶν; καὶ τί σοι καὶ τῇ ὁδῷ ᾿Ασσυρίων τοῦ πιεῖν ὕδωρ ποταμῶν", traduit ainsi par Pierre Giguet : "Et maintenant qu'as-tu à faire avec la voie de l'Égypte, pour y boire l'eau du Géhon? Qu'as-tu à faire avec la voie des Assyriens, pour y boire l'eau de leurs fleuves"