Fanny Moser (scientifique)

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Fanny Moser
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
ZurichVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Père
Johann Heinrich Moser (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Fratrie
Conjoint
Jaroslav Hoppe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Amrey (d) (nièce)
Henri Moser (frère consanguin)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Abréviation en zoologie
MoserVoir et modifier les données sur Wikidata

Fanny Moser ( - ) est une zoologiste suisse. Elle est la première femme à étudier à l'université de Fribourg-en-Brisgau.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Buste de Heinrich Moser

Fanny Moser naît le 27 mai 1872 à Badenweiler (Allemagne)[1].

Originaire de Neuhausen am Rheinfall puis de Wädenswil, elle est la fille aînée de la baronne Fanny Louise von Sulzer-Wart (1848 -1925) et de Heinrich Moser (de)(1805-1874), riche industriel suisse. Elle a une sœur cadette, la travailleuse sociale et militante communiste Mentona Moser, et un demi-frère aîné, l'explorateur et collectionneur Henri Moser[1].

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

En 1888, après le décès de son père (le mariage n'aura duré que quatre ans), la veuve s'installe avec ses deux filles en Suisse, au Château Au près de Wädenswill, dans le canton de Zurich. Éduquée à la maison, Fanny entre en conflit avec sa mère lorsqu'elle déclare vouloir aller à l'université. Sigmund Freud, ami de la famille, est consulté et déclare qu'elle fait preuve d'« une ambition inappropriée à son maigre talent »[2]. Elle devra attendre ses vingt-et-un ans pour vaincre l'opposition de sa mère et entrer dans une école préparatoire pour garçons à Lausanne. Elle obtient sa maturité en 1895[1].

En 1896, Moser devient la première femme à entrer à l'université de Fribourg-en-Brisgau[n 1], où elle étudie l'anatomie. Elle s'inscrit ensuite à l'université de Zurich pour un propédeutique de médecine, puis change de voie et étudie la biologie à l'université de Munich[3], où elle se spécialise en zoologie. Elle reçoit son doctorat en 1902 avec une thèse sur Les contributions à l'histoire comparée du développement du poumon des vertébrés[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

En 1903, Moser épouse le musicien et compositeur tchèque Jaroslav Hoppe[5]. Le couple s'installe à Berlin et elle commence ses recherches. Malgré son statut de femme, ce qui n'était pas un atout à l'époque, elle reçoit des commandes internationales. Elle a acquis sa réputation grâce à des travaux scientifiques sur les méduses en peigne et sur « l'histoire du développement comparatif de la vessie natatoire chez les poissons »[réf. souhaitée].

Elle travaille au Musée d'histoire naturelle de Berlin sur des espèces ramenées lors de l'expédition allemande de 1901-1903 au Pôle Sud, comme le physonectae Pyrostephos vanhoeffeni [6]. Ces études approfondies sur les cortis et les méduses tubulaires ont été achevées en 1914, mais n'ont été publiées qu'en 1925 dans le rapport d'Erich von Drygalski sur cette expédition[7]. L'Académie des sciences de Prusse l'envoie faire des recherches en France et en Italie, le Prince de Monaco lui demande de travailler sur sa collection zoologique de haute mer[2].

En 1915, Jaroslav Hoppe présente les premiers symptômes d'une affection neurologique grave et incurable avec une vision et une démarche altérées[réf. souhaitée] et la mère de Fanny Moser décide de ne plus leur verser d'argent. Le couple emménage en 1917 à Kroměříž, ville natale de Jaroslav Hoppe[3]. Après le décès de son mari en 1926[3] ou 1927[réf. souhaitée], Fanny Moser s'installe à Munich[8]. Durant cette période, elle se tourne vers la parapsychologie et l'occultisme. Elle publie un ouvrage sur l'occultisme en 1935[9] puis sur les esprits en 1950, préfacé par Carl Gustav Jung[8].

Schloss Au (Zürichsee, Suisse)

Moser retourne à Zurich en 1943, au domaine familial du château Au, elle meurt le 24 février 1953 alors qu'elle travaille sur le second volume de son livre[réf. souhaitée].


Publications (sélection)[modifier | modifier le code]

  • Cténophores De La Baie D'amboine. , 1908, Revue Suisse de Zoologie. 16. 1-26.
  • Japanische Ctenophoren. München, 1911
  • "Die Siphonophoren der Adria und ihre Beziehungen zu denen des Weltmeeres." Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften in Wien 126 (1917): 703-763.
  • Die Siphonophoren in Neuer Darstellung. München: Verl.d. Bayer. Akad.d. Wiss, 1922.
  • "Siphonophora." Handbuch Der Zoologie. (1924): 485-521.
  • Die Larvalen Verhältnisse Der Siphonophoren in Neuer Beleuchtung. Stuttgart: E. Schweizerbart, 1924.
  • "Die Siphonophoren der Deutschen Südpolar-Expedition 1901–1903. Deutsche Sudpolar-Expedition 17", Zoologie, vol. 9, no 1, 1925, p.  547
  • "Der Okkultismus", Reinhardt, 1935[9]
  • "Spuk, Irrglaube oder Wahrglaube? : eine Frage der Menschheit", Baden, 1950[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Elle profite d'un régime d'exception pour les étrangers : les Allemandes ne seront autorisées à s'inscrire aux universités du Grand-duché de Bade qu'en 1900, sur décision de Frédéric Ier.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Oscar Wanner (trad. Véronique Wezranowska-Jacot), « Fanny Moser » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a et b Marilyn Bailey Ogilvie et Joy Dorothy Harvey, The biographical dictionary of women in science : pioneering lives from ancient times to the mid-20th century, Routledge, , 778 p. (ISBN 9780415920384, lire en ligne Inscription nécessaire), 920
  3. a b et c Philippe Simon, « La vie aquatique », Le Temps,‎ , p. 20 (lire en ligne Accès payant)
  4. (de) Fanny Moser, « Beiträgen zur vergleichenden Entwicklungsgeschichte der Wirbeltierlunge: (amphibien, Reptilien, Vögel, Säuger) Bd. 60. 1902 », sonder-Abdruck aus dem Archiv für mikroskopische Anatomie und Entwicklungsgeschichte,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (de) Oscar Wanner, « Fanny Moser », sur stadtarchiv-schaffhausen
  6. F Moser, « Die Siphonophoren der Deutschen Südpolar-Expedition 1901–1903. Deutsche Sudpolar-Expedition 17 », Zoologie, vol. 9, no 1,‎ , p. 547
  7. Gillian M. Mapstone et Andreas Hejnol, « Global Diversity and Review of Siphonophorae (Cnidaria: Hydrozoa) », PLoS ONE, vol. 9, no 2,‎ , e87737 (PMID 24516560, PMCID 3916360, DOI 10.1371/journal.pone.0087737, Bibcode 2014PLoSO...987737M)
  8. a et b Philippe Simon, « Ghostbuster », Le Temps,‎ , p. 20 (lire en ligne Accès payant)
  9. a et b (de) Fanny Moser, Der Okkultismus, Reinhardt, , 180 p. (ISBN 978-3-926626-16-5, lire en ligne)
  10. (de) F Moser, Spuk : Irrglaube oder Wahrglaube : eine Frage der Menschheit, Gyr, (OCLC 64152415, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]