Fabrice Anthamatten

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Fabrice Anthamatten
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (49 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités

Fabrice Michel Claude Anthamatten (né le à Paris) est un violeur multirécidiviste franco-suisse impliqué dans le drame de la Pâquerette.

Condamnations[modifier | modifier le code]

En août 1999, à Ferney-Voltaire, Anthamatten menace avec un couteau une touriste française rencontrée à Genève, lui passe des menottes et la viole. Il est condamné en Suisse à 18 mois de prison avec sursis, mais le procureur se pourvoit en cassation et fait appel. En août 2001, il viole une seconde femme à Ferney-Voltaire, la menaçant également d'un couteau et lui passant des menottes.

Avec l'argent volé à sa victime, il part à Dublin. En octobre 2001, il est condamné en Suisse pour le premier viol à cinq années de prison. En 2003, il est condamné par la justice française à 15 ans de prison ferme avec une injonction de soins psychiatriques pour son deuxième.

Il purge la première partie de sa peine en France et dépose une demande de transfert en Suisse acceptée en 2008 en raison de sa double nationalité[1].

Il finit par être transféré au centre de sociothérapie pour détenus dangereux de la Pâquerette à la prison de Champ-Dollon.

Drame de la Pâquerette[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de son traitement au centre de la Pâquerette, l'homme se voit proposer des sorties accompagnées à la suite de l'avis favorable de son médecin psychiatre[2]. Fabrice A. opte pour des sorties en centre équestre, appréciant les chevaux et ayant été palefrenier[3]. La première sortie a lieu le 3 septembre au centre d'équithérapie d'Anima à Bellevue situé non loin du lieu de ses premiers crimes. Lors de sa deuxième sortie le 12 septembre 2013, en compagnie de la sociothérapeute Adeline Morel, il achète un couteau de chasse au lieu du couteau de curetage de sabot prévu et tue la jeune femme après l'avoir attachée à un arbre. Une traque policière est déclenchée, et le corps est retrouvé le 13 septembre dans le bois d'Avault[4] à Bellevue.

Un mandat d'arrêt international à l'encontre de l'homme est lancé via Interpol international[5]. Selon la psychiatre française experte auprès des tribunaux et professeure à l'Université de Lyon, Liliane Daligand, le risque de récidive est alors élevé. Après 4 jours de recherches, il est appréhendé par la police allemande le 15 septembre 2013 à la frontière germano-polonaise[6],[7],[8]. Selon les déclarations de ses co-détenus il est à la recherche de son ex compagne, qui vit en Pologne, pour la tuer[9],[10].

La Suisse demande son extradition[11], qui s'effectue en décembre 2013[12].

Réactions[modifier | modifier le code]

L'affaire suscite l'indignation en Suisse. La critique a surtout questionné qu'un détenu dangereux puisse obtenir des sorties dans un centre d'équithérapie accompagné d'une unique sociothérapeute.

« Notre système judiciaire s'occupe trop des criminels. Ils reçoivent beaucoup d'attention et de soins », déclare Jacqueline de Quattro[13].

Les criminologues et les psychologues ont critiqué le fait qu'aucune expertise psychiatrique indépendante n'ait été demandée avant d'accorder à Anthamatten une permission de sortie afin d'évaluer sa dangerosité, rejoignant en cela l'avis exprimé par le Chef de Service de psychiatrie de l'Hôpital universitaire de Genève.

Procès pour le drame de la Pâquerette[modifier | modifier le code]

En novembre 2015, les experts judiciaires psychiatriques se prononcent contre un internement à vie[14]. Le 24 mai 2017 il est condamné à la prison à perpétuité avec une mesure d'internement ordinaire, l'internement à vie - requis par le procureur général de Genève Olivier Jornot et soutenu par la famille de la victime - étant en définitive écarté dans le verdict[15],[16]. En effet, les collèges d'experts médicaux ne sont pas parvenus à établir l'une des conditions d'applicabilité de cette mesure, à savoir l'impossibilité qu'un traitement puisse améliorer le comportement du condamné (inaccessibilité à un traitement). L'homme renonce à faire appel de cette condamnation[17],[18].

Liens[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Vergewaltiger Fabrice Anthamatten: Er wurde schon zwei Mal verurteilt.
  2. Sophie Davaris und Sophie Roselli: Le violeur a pu sortir sans expertise psychiatrique.
  3. Fati Mansour, « Affaire Adeline: la cruelle jouissance de Fabrice A. », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  4. Großeinsatz in Weil am Rhein: Polizei warnt vor flüchtigem Straftäter.
  5. Le violeur récidiviste recherché par Interpol a été arrêté.
  6. Jonathan Fowler: Swiss murder suspect caught in Poland after 4-day manhunt.
  7. Fabrice Anthamatten ist gefasst.
  8. Anthamatten wollte Ex töten: Deutsche Polizei wusste nichts.
  9. Mitgefangene enthüllen: Anthamatten wollte in Polen seine Ex töten.
  10. Anthamatten soll Tötung gestanden haben.
  11. Fondue, Bootstour, Vergewaltigung: Anthamatten-Opfer: „In seinen Augen war das Böse“.
  12. Anthamatten an die Schweiz ausgeliefert auf Blick.ch, 13.
  13. Zugriff an der Grenze: Deutsche Polizei verhaftet Schweizer Mörder in Polen.
  14. Pas d'internement à vie préconisé pour Fabrice A. In: Tribune de Genève, 17.
  15. Pauline Turuban, « Fabrice A. condamné à la réclusion à vie et à l'internement ordinaire pour l’assassinat d’Adeline », RTS Info,‎ (lire en ligne)
  16. Fati Mansour, « Fabrice A., le verdict qui doit mettre tout le monde d’accord », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  17. sda / ats, « Fabrice A. ne recourt pas contre sa condamnation », SwissInfo,‎ (lire en ligne)
  18. « Fabrice A., l'assassin d'Adeline, ne fera pas appel du verdict à Genève », RTS Info,‎ (lire en ligne)